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Les dégâts des sangliers sur les terres agricoles

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 318 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 01/03/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    La population de sangliers explose. Des pâtures sont labourées par du gibier en surnombre.
    «Pour réparer cela, il faut passer le terrain avec une herse rotative, puis au rouleau. On doit revenir avec une autre herse et le semoir, puis encore rouler. D’après mes calculs, il y en a pour 538 euros par hectare…».

    Ce qui agace, c’est la répétition du phénomène, mais aussi, et surtout l’ampleur qu’il prend. «Après les précédents dégâts et l’humidité du printemps, j’avais tout réparé en septembre dernier. Mais la période sèche qui a suivi a attiré les sangliers vers les prés. Ils ont de nouveau tout labouré.».

    Même après la période de chasse, il y en a toujours autant.

    Willy Borsus est venu constater les dégâts et a dit qu’il n’avait jamais vu des dégâts d’une telle ampleur. Mais la problématique serait de la compétence régionale, il a donc transmis un courrier à la Région wallonne.

    Quelles sont les actions à mener pour réduire les populations de sanglier ou, au moins, les dégâts aux cultures et aux prés?

    Qui va dédommager les particuliers ?

    Y a-t-il un vrai contrôle quant à la question que les chasseurs doivent respecter leurs plans de tir du sanglier ? Y a-t-il des sanctions en cas de non-respect ?

    A-t-on expliqué aux chasseurs qu’ils doivent se focaliser sur les jeunes et laisser la femelle la plus âgée en vie ? C’est elle qui « contrôle » la fertilité des jeunes femelles.

    Leur a-t-on dit qu’ils doivent arrêter de nourrir, ou plutôt d’engraisser les populations de sanglier ? Ce sont, en effet, exactement les mêmes questions qui reviennent que celles du temps ou le prédécesseur de Monsieur le Ministre était chargé de la question.
  • Réponse du 17/03/2017
    • de COLLIN René

    Il est exact que l’on assiste en Wallonie et au niveau européen à une augmentation des populations de sangliers. La combinaison de multiples facteurs biologiques, météorologiques et humains peut expliquer ce phénomène :
    - la douceur des derniers hivers et de cet hiver ;
    - l’abondance des glandées et fainées ces dernières années ;
    - l’augmentation des surfaces de culture de maïs et couverts intercalaires dans les plaines agricoles qui confèrent à cette espèce des zones de refuge, de quiétude et d’alimentation très favorables ;

    Le nourrissage dissuasif du sanglier tel que pratiqué actuellement n’est pas un facteur essentiel de prolifération des sangliers à contrario de ces différents facteurs.
    Les populations de sangliers sont régulées de plusieurs manières :
    - par l’exercice de la chasse ;
    - par l’application des mesures de destruction telles que précisées dans l’arrêté du Gouvernement wallon du 18 octobre 2002 permettant la destruction de certaines espèces gibiers.

    Eu égard au niveau très important des populations de sangliers en Wallonie et des risques réels que celles-ci font courir en terme de dommages importants aux cultures, à l’élevage, ainsi qu’à la flore en général, j’ai donné instruction au Département de la Nature et des Forêts (DNF) de répondre favorablement, dans un délai le plus court possible, à toutes les demandes d’autorisation de battues de destruction qui seraient introduites sur base des articles 11, 12 et 28 de l’arrêté du 18 octobre 2002. À cette fin, instruction a été donnée de prendre toutes les dispositions nécessaires pour simplifier au mieux l’exécution de cette mesure, tout particulièrement en ce qui concerne l’octroi d’autorisation de battues de destruction lorsque le sol est recouvert de neige (cernage).

    Précisons que l’espèce sanglier n’est pas réglementairement soumise à un plan de tir en Wallonie et que l’indemnisation des dégâts à l’agriculture par les sangliers est organisée par la loi du 14 juillet 1961 en vue d’assurer la réparation des dégâts causés par le gros gibier.