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Le stockage de l'énergie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 149 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 01/03/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à LACROIX Christophe, Ministre du Budget, de la Fonction publique, de la Simplification administrative et de l'Energie

    Le CMI poursuit sa croissance malgré un ralentissement en 2016.

    Cela est dû notamment à la mise entre parenthèses d’un gros contrat de fourniture d’une chaudière pour la centrale solaire d’Atacama au Chili qui, grâce à la technologie des sels fondus comme éléments caloriporteurs, permet de stocker l’énergie temporairement.

    S’agit-il d’une technologie stockant de la chaleur qui peut également contribuer chez nous à résoudre une partie du problème lié au stockage d’énergie (après changement de vecteur énergétique par exemple) ?
  • Réponse du 23/03/2017
    • de LACROIX Christophe

    Le stockage énergétique dit par « sels fondus » est une technologie assez bien maîtrisée rentrant dans la catégorie du stockage thermique. La technique consiste à chauffer à haute température un sel fondu « froid », généralement des nitrates de potassium ou de sodium, en les amenant de 300° à 570°. La restitution se faisant via un circuit de refroidissement par eau dont la vapeur alimente une turbine.

    Initialement utilisées dans certains secteurs pour sa stabilité dans la régulation thermique de systèmes industriels, les techniques utilisant les sels fondus ont rapidement présenté un intérêt certain dans le cadre du stockage solaire. Mises en pratique par EDF dès la fin des années 70 aux fins du projet « THEMIS » dans les Pyrénées françaises, elles ont démontré une grande robustesse technologique, une efficacité certaine et des coûts de mise en œuvre contrôlés dans de grands projets de type « solaire concentré » (CSP). Elles permettent en effet d’optimiser la ressource solaire en stockant une partie de la production diurne et en la restituant en soirée et la nuit. Il s’agira donc bien de stockage thermique intra-journalier visé par cette technologie. À titre d’exemple, la centrale Gemasolar près de Séville a été optimisée grâce au stockage par sels fondus afin de fonctionner 270 jours par an sans discontinuité de service.

    Deux modes de mise en œuvre sont actuellement en concurrence :
    - Soit via l’usage de miroirs solaires de Fresnel (miroirs concaves) qui concentreront linéairement la lumière du soleil vers un tube laissant circuler le sel fondu. Il s’agit de la technique utilisée, par exemple, à Andasolar en Espagne ou par AREVA et Sandia à Albuquerque au Nouveau-Mexique.
    - Soit via un système complexe de miroirs plans qui concentreront la lumière du soleil vers une tour qui génèrera de la vapeur à très haute température qui permettra de chauffer le sel a posteriori (technologie utilisée par la compagnie Brightsource par exemple), ou qui chauffera directement le sel fondu lui-même (technologie utilisée la société SolarReserve ou à Gemasolar en Espagne). C’est cette seconde technique qui est utilisée par CMI.

    L’inconvénient majeur de cette technologie de stockage est qu’elle n’est adaptée que pour des processus de génération électrique fonctionnant à haute température. Si elle est, de facto, parfaitement adaptée pour le solaire concentré, elle ne le sera hélas pas pour d’autres technologies renouvelables. De telles installations sont donc difficilement envisageables sous nos latitudes.