/

L'importance du multilinguisme dans la recherche d'un emploi

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 190 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 01/03/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Plus de 80 % des offres d’emploi n’exigent pas la maîtrise d’une langue étrangère en Wallonie.

    Aujourd’hui, seulement 18,5 % des offres d’emploi Forem en Wallonie exigent du candidat au poste qu’il parle au moins une autre langue que le français.

    Près de 36 % des opportunités d’emploi qui concernent les diplômés du supérieur réclament la maîtrise d’au moins une langue étrangère: le néerlandais dans 63,5 % des cas, l’anglais dans 50,8 % des cas.

    Quand les demandeurs d’emploi pratiquent une autre langue, c’est le plus souvent l’anglais. À tout le moins le minimum. C’est le cas pour un quart des demandeurs d’emploi. Et l’allemand ? Moins de 3 %.

    Le Forem propose bien sûr des formations en langues. Sur les 3 900 demandeurs d’emploi qui y ont participé en 2016, 1 936 ont suivi la formation en néerlandais. On ne doit pas faire la file.

    La plateforme d’apprentissage Wallangues, gratuite (pour les usagers wallons), reste très appréciée, avec 424 000 usagers, dont près de la moitié s’inscrit pour le néerlandais.

    On ne le sait pas assez, mais un Wallon sur cinq travaille ailleurs que dans sa région. Et 4,6 % des salariés wallons travaillent en Flandre (ce qui représente 52 080 personnes), pour 1,4 % de salariés flamands chez nous (soit 33 389 personnes).

    Ce qui est dommage, c’est que les jeunes ne connaissent que trop peu d’autres deuxièmes langues que l’anglais quand ils sortent du secondaire. C’est une grande occasion ratée.

    N’y a-t-il pas intérêt à ce que la Région wallonne négocie un accord avec les deux Communautés afin qu’on arrive au terme de la scolarité obligatoire à d’autres résultats que ceux qu’on connait aujourd’hui en ce qui concerne la maitrise d’une deuxième langue ?

    Car c’est tellement plus facile d’apprendre une langue quand on est jeune que de devoir s’y mettre – peut-être encore après une journée de travail – quand on a déjà quelques heures de vol sur le marché de l’emploi.

    Et « last but not least » : quid de la langue maternelle ? Je ne suis pas francophone, mais je vois ce qui est produit en français écrit. Il y a encore du potentiel à creuser (cfr. aussi les résultats PISA concernant les compétences en lecture).
  • Réponse du 12/04/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    Pour remédier au manque de compétences en langues étrangères des Wallons et Wallonnes, le FOREm a développé une offre de formation importante et très diversifiée dans ses différents centres de formation et centres de compétence, sur l’ensemble de ses 4 directions territoriales.

    Comme je l’ai déjà évoqué, il s’agit notamment :
    1) de modules intensifs en langues, de niveau débutant à avancé, mais aussi de modules de langue spécialisée, intégrés ou non aux formations métiers. Concernant les modules métiers, ils sont proposés dans le cadre de formations liées à des métiers plus techniques : formations en bureautique, en mécanique éolienne, de chauffeurs poids-lourds, de logisticiens, d’électromécaniciens, dans le secteur horeca, … Ces modules, développés à la demande du secteur, sont courts et centrés sur la pratique en situation professionnelle;
    2) d’un module spécifique « entreprise virtuelle » : il offre, quant à lui, à de jeunes demandeurs d’emploi, sur la base d’une pédagogie collaborative, une véritable opportunité de mise en situation en entreprise et leur permet de simuler, en néerlandais ou en anglais, le lancement sur le marché d’un nouveau produit, en occupant un poste virtuel qui correspond à leur profil;
    3) d’un module de recherche d’emploi, proposé en néerlandais notamment, qui permet au demandeur d’emploi de travailler son CV, sa lettre de motivation, et de se préparer à un entretien d’embauche ;
    4) de tables de conversation, organisées pour les différents niveaux de langue;
    5) d’un module « conversation d’affaires », développé pour les métiers commerciaux notamment. Il se concentre, à travers des mises en situation et jeux de rôle, sur la compréhension des documents authentiques oraux et écrits traitant du travail en entreprise, la négociation, l’argumentation, l’animation de présentations, le traitement d’appels téléphoniques complexes, ...

    Enfin, le nouveau Plan langues du Plan Marshall4.0 se concentre sur les trois langues nationales (néerlandais, allemand, français) ainsi que sur l’anglais, et vise à renforcer la connaissance des langues étrangères en tenant compte des besoins des publics ciblés (dispositifs des bourses langues, Wallangues et chèques langues). Un budget annuel de près de 7 millions d’euros est dédicacé à ces mesures.

    Une campagne de promotion des bourses langues 4.0 sera bientôt lancée par le FOREm et mettra particulièrement l’accent sur les immersions en entreprise.

    En ce qui concerne la plateforme d’apprentissage en ligne Wallangues, qui se centre également sur les quatre langues promues par le plan langues, elle est aujourd’hui utilisée par plus de 400.000 apprenants ! Notre volonté est d’encore faire mieux demain.

    C’est pourquoi nous voulons donner toujours plus de notoriété à la plateforme, augmenter son interactivité et optimiser son approche pédagogique. C’est dans ce cadre que j’ai présenté, le 25 août 2016, une version plus avancée de la plateforme qui a fait l’objet d’une refonte, plus dynamique, plus innovante, et pour laquelle une série de nouvelles fonctionnalités ont été apportées, parmi lesquelles la proposition d’un parcours personnalisé pour les utilisateurs.

    En outre, depuis 2016, des groupes de travail sont initiés dans le cadre du suivi et de l’accompagnement de Wallangues, auxquels ont collaboré les partenaires du projet : le SPW, le FOREm, l’IFAPME et l’Agence du Numérique (ADN). Parmi ces groupes de travail, un d’entre eux s’attèle à identifier, en concertation avec les organismes concernés, et notamment l’Interfédération des EFT-OISP et les opérateurs d’alphabétisation, quelles adaptations pédagogiques apporter au module « français » et « français langue étrangère » pour mieux répondre aux besoins des publics faiblement qualifiés, notamment les personnes touchées par des problèmes d’alphabétisme et les primo-arrivants.

    Dans ce cadre, les OIP et les organismes agréés d’insertion socioprofessionnelle, disposent d’ores et déjà d’un accès professionnel à « Wallangues pro », qui permet à leurs formateurs de dispenser des cours de français/français langue étrangère en « blended learning », dans le cadre d’un encadrement de groupe.

    J’accorde une réelle priorité à la problématique de l’élévation du niveau de compétences en langues des Wallonnes et des Wallons, et en particulier des personnes en recherche d’emploi. J’ai toutefois également réservé une attention particulière au développement des compétences en langues étrangères des jeunes qui relèvent de l’enseignement, dans le cadre des collaborations organisées avec la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ainsi, l’accès des jeunes aux bourses d’immersion linguistique et aux modules organisés par les Centres de compétence s’inscrit dans cette dynamique. Gageons que le Pacte d’Excellence initié en Fédération Wallonie-Bruxelles contribuera, lui aussi, à augmenter le niveau de compétences linguistiques de nos jeunes pour leur permettre de s’insérer qualitativement sur le marché du travail.