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La fertilisation des sols

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 323 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 06/03/2017
    • de MOUYARD Gilles
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Monsieur le Ministre n'est pas sans savoir que la question de la fertilisation des sols en agriculture est une problématique importante qui ne peut être négligée par nos agriculteurs.

    De plus, cette thématique est doublement importante, car si cette dernière est mal maitrisée elle peut notamment:
    - conduire à une pollution des nappes phréatiques  ;
    - devenir onéreuse pour le producteur sans que celui-ci ne puisse en retirer des avantages significatifs en termes de production.

    Cependant, les analyses de sols sont des outils qui peuvent démontrer aux agriculteurs que la rentabilité d’une exploitation peut être améliorée de manière significative par une meilleure utilisation des prairies et des engrais qui sont épandus. Or, trop peu de nos agriculteurs auraient recours à ces analyses.

    La Province du Luxembourg s’est dernièrement intéressée à cette problématique en faisant réaliser une enquête auprès de 380 agriculteurs qui a permis de démontrer que seulement 41% des sondés effectuaient une analyse de sols tous les 3 à 5 ans. En conclusion de cette étude il apparait que les apports d’engrais se font de manière empirique et donc de façon insuffisante ou excessive.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation ?

    De quelle manière la Wallonie aide-t-elle les agriculteurs à mieux doser les engrais épandus sur les terres ?

    Que compte-t-il faire pour diminuer le pourcentage trop important d’agriculteurs qui géreraient l’utilisation des engrais de manière beaucoup trop empirique ?

    Qu’envisage-t-il de faire pour amener nos agriculteurs à réaliser davantage d'analyses du sol de leurs cultures ?
  • Réponse du 27/03/2017
    • de COLLIN René

    Pour de nombreuses raisons, il est important de conforter la gestion parcimonieuse des intrants agricoles. La bonne connaissance du potentiel de fertilité des sols est un préalable au choix du type de travaux du sol, des cultures à installer et de la conduite de celles-ci. L’analyse de terre, son interprétation et le conseil de fumure qui s’en suit sont des outils nécessaires pour répondre à cette exigence de connaissance des sols.

    Les autorités publiques wallonnes ont mis en place, dans les années cinquante du siècle précédent, des laboratoires provinciaux qui assurent le service des analyses de terre. Ils sont cinq laboratoires, un par province : La Hulpe, Ciney, Soheit-Tinlot, Ath et Michamps.

    Il faut savoir que les agriculteurs ne paient qu’une très faible partie du coût de ces analyses. Ce prix faible proposé aux agriculteurs provient du fait que les laboratoires sont subventionnés par les provinces. Le coût du service devient négligeable pour l’agriculteur, face aux risques de pertes de rendement en cas de mauvaise fertilisation.

    En 1980, les laboratoires se sont associés dans une commission des sols de Wallonie pour coordonner les méthodes d’analyse depuis la prise d’échantillons, le choix des méthodes analytiques et le calcul de la capacité d’échange cationique des sols, jusqu’au conseil de fumure. Les travaux de cette commission ont débouché sur la création de l’ASBL REQUASUD, le réseau de laboratoires wallons.

    Le fait de travailler en réseau a permis aux Laboratoires provinciaux de revoir les conseils de fumure régulièrement, afin qu'ils soient harmonisés et correspondent aux spécificités du territoire wallon et à l'évolution des connaissances scientifiques. Cette amélioration du conseil de fumure passe également par une amélioration de l'échantillonnage via l'outil REQUACARTO mis en place au sein de REQUASUD.

    En 2015, 18.086 analyses de sol ont été réalisées dans les laboratoires du réseau REQUASUD, dont 12.017 échantillons en cultures, 1.024 en prairies temporaires, 3.025 en prairies permanentes et 896 en potagers. Les 1.124 échantillons restants ont été prélevés dans d'autres occupations comme le maraichage, la fruiticulture, les terrains de sport, l'arboriculture, ... Ces chiffres peuvent varier d'une année à l'autre, mais restent du même ordre de grandeur. On peut trouver les dernières évaluations de l’activité des analyses des sols à l’adresse suivante : http://www.requasud.be/img/page/publication/page_sols_2012%20VF.pdf.

    La Wallonie soutient le réseau REQUASUD et les centres-pilotes spécialisés dans chacune de filières végétales qui organisent des activités de promotion, pour une meilleure utilisation des intrants. Des conférences sont régulièrement réalisées ainsi que des visites de champs et d’essais démonstratifs. Les laboratoires eux-mêmes et le réseau REQUASUD y sont très actifs. La diffusion des résultats passe aussi par les CETA, les comices, par les formations organisées par la FJA, la FWA ou la FUGEA, ou lors de manifestations agricoles. Les laboratoires ainsi que l'ASBL REQUASUD sont présents sur la foire de Libramont.