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Les centres de bronzage

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 630 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 06/03/2017
    • de DE BUE Valérie
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Une étude publiée récemment par l’Université de Gand indique que 35.000 nouveaux cas de cancer de la peau sont diagnostiqués chaque année, et ce, à la suite d'une exposition souvent imprudente à des rayons UV.

    Cette étude vient s’ajouter aux conclusions publiées fin 2016 par le Scientific Committee on Health, Environmental and Emerging Risks (Scheer) qui rappelait l’inégalité des conseils dispensés aux clients dans les centres de bronzage, lorsqu’ils le sont ce qui n’est pas systématique.

    Ce rapport évoque aussi la labellisation des centres de bronzages et les bancs solaires en infraction par rapport à la réglementation en vigueur.

    Le premier rapport du Scheer datant de 2006, il y a plus de dix ans maintenant, mettait déjà en évidence les risques liés à l’utilisation des bancs solaires.

    L’utilisation des bancs solaires est pointée du doigt comme faisant fortement grimper le facteur risque, pouvant causer un cancer ou favoriser son apparition. Or on le voit, le nombre de nouveaux cas de cancers de la peau laisse à penser qu’il y a encore un travail à réaliser en termes de contrôle de ces centres ainsi qu’en matière d’information à destination du public.

    Qu’est-il actuellement mis en place chez nous en matière d’informations à destination du public concernant les risques liés à l’utilisation des bancs solaires ?

    Constate-t-on une évolution en termes de fréquentation de ce type de centres sur ces dernières années ?

    Des synergies avec la Fondation contre le cancer ou la Fédération Wallonie-Bruxelles via l’ONE existent-elles en la matière ?

    Des actions communes sont-elles menées ou envisagées ?
  • Réponse du 23/03/2017 | Annexe [PDF]
    • de PREVOT Maxime

    En 2014, la Wallonie comptait 936 nouveaux diagnostics de mélanome, dont 370 chez les hommes et 566 chez les femmes. Cela représente une augmentation de 49 % chez les hommes et de 62 % chez les femmes par rapport à la moyenne du nombre de diagnostics pour la période 2007-2009. L’incidence standardisée pour l’âge est plus élevée pour la femme (26.5/100 000) comparée à l’homme (18.5/100.000, données 2014).

    Les jeunes adultes sont aussi concernés par ce cancer. 22 % des mélanomes sont diagnostiqués avant 45 ans chez les hommes et 30 % chez les femmes.

    L’incidence du mélanome est comparable en Wallonie et en Belgique. Voir tableau en annexe.

    Le cancer de la peau constitue donc un véritable problème de santé publique dont les causes peuvent être héréditaires, liées à la présence de naevi dysplasiques, mais aussi et surtout liées une exposition excessive aux ultraviolets (UV). L’incidence élevée du mélanome ces dernières années peut d’ailleurs être mis en corrélation avec la mode du bronzage. On sait depuis longtemps qu'une exposition excessive aux rayons ultraviolets (UV) du soleil ou des lampes à ultraviolets constitue une des causes principales du cancer de la peau. Ceci est vrai pour le mélanome comme pour les variantes de cette maladie (Fondation contre le cancer).

    Les coups de soleil sévères, surtout pendant l’enfance, augmentent le risque de mélanome à l’âge adulte. Par ailleurs, les personnes qui ont la peau claire, qui bronzent difficilement et attrapent facilement des coups de soleil sont particulièrement à risque.

    La Wallonie ne mène pas, actuellement, de campagne spécifiquement orientée sur l’utilisation des centres de bronzage. En ce qui concerne les dangers de l’exposition aux UV, la Communauté française a, en 2007, via le Service communautaire de promotion de la santé « Question Santé », réalisé une campagne de communication intitulée « Apprivoisons le soleil ». L’objectif poursuivi était de sensibiliser un public cible, les enfants et leurs parents, sur la façon de se protéger des risques liés à l’exposition au soleil. Les relais de diffusion étaient les Centres locaux de promotion de la santé (CLPS), l’ONE, la Promotion de la santé à l’école (PSE), les médecins généralistes, les pharmaciens, les dermatologues, etc. Une rediffusion de cette campagne fut organisée en 2011.

    Par ailleurs, la Fondation contre le Cancer œuvre de manière permanente à informer et à sensibiliser le grand public aux dangers que peuvent représenter les centres de bronzage. La Fondation a ainsi été à l’initiative de la création en 2013 d’une « Alliance pour la prévention des cancers de la peau ».

    En 2015, la Fondation contre le Cancer a également relancé sa campagne « Turbo Cancer 3000 » spécifiquement axée sur les dangers liés aux bancs solaires. La Fondation contre le Cancer justifie l’importance de mener campagne sur ce thème par le fait que « Le public sous-estime les risques liés à l’utilisation des bancs solaires, ou ne les connaît tout simplement pas. Et, beaucoup de centres de bronzage s’appuient encore sur des publicités trompeuses, et exposent les consommateurs sans méfiance à des comportements à risque. Ces centres contribuent ainsi à l’augmentation alarmante du nombre de cancers de la peau. »

    Je rappelle cependant que la législation concernant les conditions d’exploitation des centres de bronzage en Belgique relève du Fédéral (20 JUIN 2002. - Arrêté royal relatif aux conditions d'exploitation des centres de bronzage sur http://www.ejustice.just.fgov.be/cgi_loi/change_lg.pl?language=fr&la=F&cn=2002062055&table_name=loi ) et est actuellement gérée par le SPF Économie (sécurité des produits et des services) et non pas par le SPF Santé publique (…). Celui-ci a édité une brochure « Pour un bronzage sage » qui émet quelques recommandations pour un usage raisonné de l’utilisation des solariums. Je n’ai pas connaissance de chiffres concernant l’éventuelle évolution des personnes qui fréquentent les bancs solaires.

    Aussi longtemps que des bancs de bronzage seront mis à la disposition du public, des lignes directrices ou une législation seront nécessaires pour réduire les risques associés à leur utilisation.

    Enfin, le Plan Prévention et Promotion de la Santé que j’ai présenté au Gouvernement wallon le 16 février a identifié la problématique des cancers comme axe thématique prioritaire. Dans ce cadre, un Groupe de travail spécifique « prévention des cancers » va se mettre sur pied et j’attends que les différentes parties prenantes concernées proposent des actions concrètes en matière de prévention des cancers, et notamment des mélanomes. Des synergies avec la Fondation contre le cancer et l’ONE seront nécessaires afin que nos actions soient efficaces.

    Pour rappel, la deuxième partie du Plan sera proposée au gouvernement à la fin de l’année 2017.