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La pénurie de femmes au sein des métiers de l'électromécanique

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 195 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 06/03/2017
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Le 31 janvier dernier, six femmes ont reçu un diplôme d'agent de maintenance en électromécanique. Ceci est une bonne nouvelle, certes, mais il s'agit d'un chiffre très faible par rapport à celui des hommes détenant cette même certification.

    En effet, ce sont plus que majoritairement des hommes qui embrassent cette carrière. Ces nouvelles diplômées ont bénéficié d'une nouvelle formation mise en place grâce à un partenariat entre le privé et le public.

    Les candidatures féminines étaient prioritaires, avec à la clé, un emploi chez Engie Cofely, filiale de l'ex-GDF-Suez. L'occasion pour l'entreprise de créer des emplois dans un métier en pénurie, mais aussi de combattre les préjugés.

    Pour le responsable d'Engie Cofely, il faut provoquer un changement de culture, d'autant que les femmes apportent un plus dans ce métier : elles sont motivées, méticuleuses et organisées.

    La formation d'un an était ouverte à tous les demandeurs d'emploi. Sur une quarantaine de candidatures, huit ont été retenues. Six ont obtenu leur diplôme ce mardi. Les deux autres terminent leur formation en horaire décalé. Le test est, en tous les cas, concluant. Cette formation devrait se poursuivre à Bruxelles et s'étendre en Wallonie.

    Qu'entend faire Madame la Ministre pour favoriser encore davantage l'insertion des femmes au sein de professions dites masculines ?

    Est-ce que les formations du FOREm coutumièrement réservé aux hommes ne pourraient-elles être, elles aussi, proposées aux demandeuses d'emploi ?

    Comment encourager celles-ci à opter pour des métiers plus masculins ; des professions où elles pourraient tout comme les hommes se révéler utiles et efficaces ?

    Par ailleurs, un partenariat avec sa collègue, Madame la Ministre Isabelle Simonis est-il envisageable afin de promouvoir l'égalité entre hommes et femmes au sein de l'Emploi et de la Formation ? Si oui, qu'en est-il actuellement ?
  • Réponse du 12/04/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    L’expérience menée par l’entreprise « Engie COFELY » est intéressante à plus d’un titre. Tout d’abord, elle témoigne, par l’exemple, de l’attractivité et de l’accessibilité des métiers techniques et technologiques aux femmes. Cette expérience démontre également que les entreprises font le pas d’encourager la déségrégation des orientations professionnelles par des mesures positives favorisant l’intégration des femmes dans un environnement technologique en constante évolution, pourvoyeur d’emplois de qualité où elles sont actuellement sous-représentées.
    En effet, aujourd’hui, la plupart des métiers techniques sont exercés par des hommes, même si une évolution est perceptible.

    Le FOREm, dans sa pratique, assure une équité de traitement à l’égard de tous les citoyens qui s’adressent à lui et lutte contre toutes les formes de discrimination à l’encontre d’une personne ou d’un groupe de personnes, sur la base d’une caractéristique individuelle ou sociétale.
    Pour garantir l’égalité de traitement, plusieurs initiatives propres au FOREm ont été entreprises en matière de communication, d’information et de formation notamment. Un service « Égalité et Diversité » est d’ailleurs institué au FOREm depuis 2010.

    Les conseillers référents, quant à eux, proposent aux demandeurs d’emploi des offres auxquelles ils sont susceptibles de répondre. Ces conseillers cernent au plus près les compétences et qualifications des demandeurs d’emploi, en dehors de toute considération de genre du candidat, et examinent les exigences des métiers qu’ils voudraient occuper. Le conseiller référent doit s’assurer que le demandeur d’emploi peut décrocher un emploi. Cet objectif conduit régulièrement le conseiller référent à convenir d’une série d’actions avec le demandeur d’emploi : acquérir des compétences, travailler sa candidature, concevoir un CV adapté, etc.

    En ce qui concerne les formations, elles s'adressent à toute personne motivée qui souhaite renforcer ou stimuler ses compétences et connaissances, afin d’accéder ou de conserver son emploi dans les métiers en demande. L’ensemble de l’offre de formations du FOREm est donc ouverte à tout adulte hors obligation scolaire, indépendamment du genre. Les locaux sont d’ailleurs équipés de sanitaires et de vestiaires tant pour les femmes que pour les hommes.

    Le FOREm, comme de nombreux autres services publics, s'est inscrit dans une dynamique de lutte contre les discriminations : déontologie, normes, règles rigoureuses dans la diffusion des offres d'emploi, formation initiale et continue des conseillers et des formateurs au sujet de la lutte contre les discriminations.
    Malgré ces pratiques, il faut constater que des secteurs restent encore marqués par des stéréotypes de genre. Dès lors, le FOREm, comme l’IFAPME, soutient, contribue ou est partenaire d'initiatives sectorielles ou autres qui visent à modifier les comportements chargés de stéréotypes de genre.

    Aussi, les prestations du FOREm en termes d'orientation , lors des entretiens dans les carrefours emploi formation orientation et de bilans professionnels et de compétences, associés au processus d’accompagnement des demandeurs d’emploi, touchent largement tous les demandeurs d'emploi. Elles contribuent à orienter les hommes et les femmes en demande d'emploi vers les métiers qui offrent le plus d’opportunités de conclure un contrat de travail de qualité et à lutter contre les déséquilibres de genre.

    Rappelons également qu’un des objectifs du Plan Gender est de favoriser l’insertion professionnelle des femmes et des hommes dans les métiers porteurs. Le FOREm et l’IFAPME travaillent à l’adaptation de leur communication relative aux formations liées aux métiers porteurs dans lesquels les femmes ou les hommes sont sous-représentés.

    La lutte contre les discriminations doit se mener sur tous les fronts : l’orientation, la formation initiale, la formation continue, l’amélioration des conditions de travail, mais également la mise en place d’une politique cohérente et intégrée d’information auprès de tous les acteurs du secteur.

    « Sensibiliser, informer, éduquer » doit donc être le credo de tous les acteurs du marché de l’emploi. C’est dans cette dynamique que s’inscrit le Consortium « Diversité », soutenu par mon département, qui regroupe le FOREm, HEC-Ulg, le CRIPEL avec les deux ASBL CEPAG (Centre d’éducation populaire André Genot) et FEC (Formation Éducation et Culture) relevant respectivement de la FGTB et de la CSC, dont une des missions est de sensibiliser les entreprises et les organisations à la gestion de la diversité des ressources humaines comme source de croissance.

    Enfin, un budget annuel est consacré au financement des Coordinations provinciales « égalité des chances », dans le cadre du volet relatif à la promotion de l’égalité des femmes et des hommes sur le plan socioéconomique. Un protocole d’accord assurant la continuité du financement a été approuvé, à mon initiative et celle de mon Collègue en charge de l’Égalité des Chances, par le Gouvernement wallon, le 9 mars dernier. Ce Protocole sera également soumis prochainement au Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, puisqu’il concerne ma collègue, Madame Isabelle Simonis, Ministre des Droits des Femmes et de l’Égalité des chances, avec laquelle je collabore étroitement, notamment en faveur de la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes.