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La croissance de l'emploi dans les PME

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 197 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 06/03/2017
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    La presse relatait récemment que la plateforme de gestion de ressources humaines SD Worx annonce une croissance record de l'emploi dans les PME, avec un meilleur chiffre depuis 2011. Le taux d'emploi structurel dans les PME a augmenté de 1,86 % en 2016, soit l'augmentation la plus importante depuis 2011, selon l'indice Emploi PME du prestataire de services de ressources humaines SD Worx.

    D'après SD Worx, ces chiffres ne semblent peut-être pas particulièrement spectaculaires en comparaison avec 2006-2007, mais avec 114, 2 points, l'indice Emploi a atteint son niveau le plus haut en 2016. Par rapport à début 2006, 14,2 personnes en plus étaient actives en 2016 au sein d'entreprises de maximum cent travailleurs. Le taux d'emploi structurel dans les PME a augmenté dans les trois régions du pays en 2016, la hausse étant la plus forte en Flandre (+2,5 %). La Wallonie a enregistré une croissance de 1,3 % sur ce plan, Bruxelles de 0,3 %. SD Worx a par ailleurs analysé l'évolution du profil du collaborateur actif au sein d'une PME. Par rapport à 2008, le collaborateur PME est en moyenne deux ans plus âgé (41,2 contre 43,2 ans). Cette augmentation est surtout due aux femmes: leur âge moyen a augmenté de 2,6 années, passant de 40,3 à 42,9 ans. Le pourcentage de femmes a lui aussi grimpé : en 2008, 39,2 % des collaborateurs actifs au sein des PME étaient des femmes alors que ce chiffre est passé à 43,52 % en 2016.

    Au vu de ces différents chiffres généraux, je souhaiterais connaître ceux se référant à la Wallonie.

    L'on parle d'une croissance de 1,3 % pour la Wallonie, concrètement combien de personnes remises à l'emploi cela fait-il ?

    Combien de personnes en recherche d'emploi ont pu réintégrer le marché de l'emploi grâce aux petites et moyennes entreprises wallonnes ?

    Quel est le profil de l'employé de PME, en Wallonie ?

    Quelle est l'augmentation des femmes dans ce secteur en Wallonie ?
  • Réponse du 12/04/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    Étant donné qu’il n’existe pas de définition unique de la PME en Belgique - les critères pouvant varier selon les institutions - précisons que l’Indice Emploi PME de SD Worx reflète l'évolution de l'emploi structurel dans les PME que comportent jusqu’à cent collaborateurs. Cet emploi structurel ne prend pas en compte les emplois temporaires, tels que l'intérim et les jobs d'étudiant. L'indice Emploi de SD Worx est basé sur un échantillon de 16.496 entreprises, qui emploient un total de 157.670 personnes. L’analyse qui suit se base sur ces chiffres, complétés par d’autres sources disponibles.

    Concernant plus particulièrement les chiffres de l’emploi au sein des PME wallonnes, selon les chiffres transmis par SD Worx, en Wallonie, l’emploi au sein des PME a augmenté de 1,3 % en 2016, ce qui représente 8.120 emplois supplémentaires.

    Le FOREm a développé l’outil « MIDES » (Mesure Intégrée de la Dynamique des Entrées et Sorties) pour calculer l’ensemble des mouvements d’entrées et sorties de la réserve de main-d’œuvre. Cet outil permet ainsi de rendre compte de la dynamique de la demande d’emploi et de son évolution au fil des mois. Le calcul des mouvements « jour par jour » offre ainsi un aperçu très exhaustif de la dynamique de la demande d’emploi en Région wallonne de langue française et rend mieux compte de la mobilité dont font preuve nombre de travailleurs.

    Toutefois, l’outil MIDES ne permet pas de mesurer l’insertion à l’emploi selon la taille de l’entreprise, cette information n’étant pas connue du FOREm. Durant l’année 2016, plus de 449.000 personnes ont été au moins un jour demandeur(se) d’emploi inoccupé(e) (DEI) inscrit(e) au FOREm (dont 48 % de femmes). Parmi ces personnes, plus de 164.000 (dont 47 % de femmes) ont connu au moins un mouvement de sortie à l’emploi en 2016, soit 37 % du total. Notons que la part des sorties à l’emploi durant l’année écoulée est en hausse par rapport à 2015. En effet, en 2015, cette part était de 34 %.

    Les données transmises par SD Worx indiquent que, par rapport à 2008, en Wallonie, le collaborateur PME est en moyenne 1,7 an plus âgé (39,4 ans en 2008 contre 41,1 ans en 2016), que la part des femmes dans les PME a légèrement augmenté (de 45,2 % en 2008 à 46,2 % en 2016), que la part des employés a augmenté (de 56,4 % en 2008 à 58,7 % en 2016), que le régime de travail à temps partiel est plus fréquent qu’en 2008 (de 30,1 % en 2008 à 36,0 % en 2016) et que l’ancienneté moyenne a augmenté (de 7,1 ans en 2008 à 7,4 ans en 2016).

    En Wallonie, selon les enquêtes sur les forces de travail (EFT), le taux d’emploi des femmes âgées de 20 à 64 ans a augmenté, passant de 55,4 % en 2008 à 57,2 % en 2015. Il reste inférieur au taux d’emploi masculin qui, lui, s’est réduit, passant de 70,2 % en 2008 à 65,9 % en 2015.

    Divers facteurs peuvent, en partie, expliquer les évolutions par genre. D’une part, la crise économique débutée fin 2008 a, dans un premier temps, touché essentiellement des secteurs employant une majorité d’hommes (par exemple, la métallurgie, la construction, le secteur automobile, etc.). D’autre part, durant cette même période, le système des titres-services a permis de soutenir la hausse de l’emploi féminin. On observe également que de plus en plus de femmes sont actives ou redeviennent actives sur le marché de l’emploi. Notons que les femmes actives sur le marché de l’emploi prestent plus de temps partiel que leurs homologues masculins, que ce temps partiel ait été choisi ou non.

    Quant aux personnes ayant le statut d’indépendant, les dernières statistiques de l’INASTI montrent que le nombre d’indépendants (aidants compris) résidants en Wallonie a augmenté de 10,6 %, de décembre 2008 à décembre 2015 pour s’élever à 287.464 unités (64,4 d’hommes et 35,6 % de femmes). La hausse a été plus marquée pour les femmes (+ 17,6 %, soit + 15.275 femmes) que pour les hommes (+ 7,2 %, soit + 12.390 hommes). Parmi le total des indépendants (aidants compris), la part des femmes est passée de 33,5 % en 2008 à 35,6 % en 2015.

    En outre, parmi les entreprises clientes du FOREm, et plus spécifiquement celles ayant déposé une offre d’emploi auprès des services du FOREm, 97 % occupent moins de 250 travailleurs et 89 % occupent moins de 50 travailleurs. Ces chiffres mettent donc en évidence le fait que les PME et les TPE composent la grande majorité des clients de l’offre de services du FOREm.

    À cet effet, l’offre de services du FOREm est particulièrement adaptée à ce type de clients. Voici quelques exemples (non exhaustifs) pour illustrer le propos :
    - Dès le dépôt de son offre d’emploi auprès des services du FOREm, l’entreprise dispose d’un soutien personnalisé de son conseiller FOREm qui est son interlocuteur de référence chargé de répondre au mieux à ses besoins ;
    - Les TPE et PME, ne disposant pas d’un département RH développé, souhaitent dans la majorité des cas que le FOREm leur transmette des candidatures particulièrement ciblées afin de gagner un maximum de temps dans leur procédure de recrutement. L’activité du FOREm visant à présélectionner les candidatures reçues afin de maximiser la pertinence du choix de l’entreprise est donc particulièrement appréciée par ce public ;
    - Au FOREm, le service dédié aux entreprises est gratuit ! Ce qui n’est pas négligeable pour des entreprises de taille réduite, disposant parfois de moyens limités.

    Pour conclure, aussi bien dans sa stratégie et dans la mise en œuvre de celle-ci, le FOREm, au travers de son offre de services, contribue à rendre visible et accessible au plus grand nombre possible de demandeurs d’emploi, l’emploi dans les PME comme dans les entreprises de taille plus importante.

    Le soutien proposé aux PME/TPE se traduit également par la mise en œuvre par le FOREm de certains programmes d’aide à l’emploi qui visent particulièrement ce segment d’entreprises.

    À titre d’exemple, nous pouvons citer :
    - La réduction « premiers engagements » qui est une mesure fédérale à destination des entreprises du secteur marchand. Cette réduction de cotisations patronales concerne les 6 premiers emplois dans une entreprise. Ce dispositif est promotionné auprès des entreprises par les conseillers du FOREm en vue de les soutenir dans cette phase clé de premiers engagements, déterminante dans le développement de leur activité;
    - L’aide SESAM qui est un dispositif wallon s’adressant aux PME et indépendants du secteur marchand et qui leur permet, à l’engagement de personnel, d’obtenir des subsides dégressifs sur une période de 3 ans.