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Les rencontres intergénérationnelles

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 639 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 07/03/2017
    • de LEAL LOPEZ Clotilde
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Dans son numéro du 8 février, Moustique a publié un sujet qui me tient particulièrement à cœur.
    Il s’agit de la possibilité pour les familles dont les enfants n’ont pas de grands-parents d’en adopter. La demande est aussi forte d’un côté comme de l’autre. En effet, certaines personnes qui atteignent la soixantaine et qui n’ont pas de petits enfants en ressentent le manque également.

    En France, cette possibilité existe déjà via des sites comme papy mamy de cœur ou grands parrains. Et la demande est grandissante.

    Il ne s’agit pas de remplacer un membre de la famille, mais bien de jouer un rôle de parrain ou de marraine. Cette rencontre doit être altruiste et n’est en aucun cas un service de babysitting gratuit. La demande vient d’ailleurs bien souvent des enfants eux-mêmes qui souhaitent créer un lien avec une personne d’une autre génération. Et ce lien est important, car les seniors ont des valeurs à transmettre, ils peuvent apporter sagesse, savoir, mais aussi de l’affection. Ce parrainage peut prendre plusieurs formes. Sur le site des grands parrains, on propose un système classique où les deux parties se rencontrent dans leur région pour se voir régulièrement, mais aussi un modèle uniquement pour les vacances ou simplement épistolaire.

    Chez nous, il n’existe aucune structure pour prendre en charge ce type de demande. La Ligue des Familles explique que personne ne s’est encore penché sur la question.

    Est-il possible de connaître en Wallonie les différentes possibilités pour accueillir ce genre de plateforme ? Via notamment la Ligue des Familles qui a l’air de s’intéresser à cette thématique.
  • Réponse du 22/03/2017
    • de PREVOT Maxime

    Pour répondre directement à l'interrogation relative aux différentes possibilités existantes en Wallonie d’accueillir une telle plateforme, je citerai sans hésitation l’ASBL Courants d’Âges, plateforme de l’Intergénération en territoire francophone de Belgique, qui représente un réseau de membres œuvrant à renforcer la solidarité entre les générations. Cette plateforme est soutenue financièrement par la Région wallonne. Mais il est difficile d’en dire plus sur le montant, car pour 2017, la subvention est accordée via une coupole. En effet, depuis près de 20 ans, Courants d’Âges est reconnue comme source principale de mise en réseau et de diffusion des pratiques intergénérationnelles.

    Je souhaiterais néanmoins apporter quelques points d’attention relatifs à cette thématique.

    La Fondation Roi Baudouin a édité en 2012 une enquête en collaboration avec l’IPSOS, la KU Leuven ainsi que le Département des Sciences de la Santé publique, Université de Liège, intitulée « Vieillir, mais pas tous seuls - Une enquête sur la solitude et l’isolement social des personnes âgées en Belgique » – document dont j'invite l'honorable membre à prendre connaissance.

    J’aimerais mentionner brièvement trois points de cette étude qui sont pour moi essentiels quand on se positionne du point de vue des seniors :
    - disposer d’un réseau social étendu est une chose, mais la fréquence réelle des contacts sociaux avec ce réseau ainsi que la qualité de ces contacts en est une autre. Les personnes âgées privilégient la qualité des contacts plutôt que la quantité de ceux-ci ;
    - l’enquête a également mis en évidence que seulement un cinquième des seniors utilise internet pour communiquer. Ce ratio a certainement augmenté en 5 ans, mais il m’apparait important de tenir compte de ce constat ;
    - les contacts varient en fonction de l’habitat. C’est en effet dans les zones urbaines que les seniors entretiennent les modèles relationnels les plus larges : ils sont plus souvent en contact aussi bien avec la famille directe qu’avec des non-parents. En zones rurales, il en va autrement : les seniors y sont plus souvent uniquement en contact avec la famille directe.

    Ces trois points que je viens de mentionner mettent, pour ma part, en avant l’importance de l’implication des pouvoirs locaux dans ce genre d’initiative. La mise en œuvre de projets relatifs à cette thématique portée à l’échelon local permettra de répondre aux attentes et besoins de la population présente sur le territoire cible et de favoriser des contacts de qualité, car pour ma part, ce n’est pas en mettant des personnes en contact que des liens se créent obligatoirement. C’est l’occasion qui crée les liens et non l’inverse.

    Outre favoriser les échanges entre les générations ou étendre le cercle familial, cette plateforme que mentionne l'honorable membre dans sa question se donne également pour mission de donner un nouveau sens au bénévolat. Je profite de ce point pour informer que fin janvier de l’année dernière, la Fondation Roi Baudouin a organisé un voyage d’études afin de présenter le projet italien, Filo d’argento. Filo d’argento étant un réseau de volontaires, accessibles via un numéro gratuit. Il propose divers services d’aide, de soutien, d’écoute, par et pour le senior, sur tout le territoire italien.

    L’ASBL Senoah que j’ai soutenue a reçu un soutien financier par la Fondation Roi Baudouin pour développer un projet similaire en Wallonie. Un des objectifs de ce projet étant de créer un service d’écoute et d’aide par et pour les seniors, complémentaire aux services et numéros verts existant, l’écoute et l’aide se fondant sur un réseau de volontaires « âgés ».