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La viande bovine en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 339 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 07/03/2017
    • de BROGNIEZ Laetitia
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Si la situation précaire des producteurs laitiers est au cœur de toutes les attentions depuis de nombreux mois, il est un autre secteur de l’élevage wallon qui souffre lui aussi  : celui de la viande bovine.

    En cause, et ce de manière plus ou moins constante depuis plusieurs années, la diminution des prix de vente et même parfois la difficulté de vendre, l’augmentation des coûts de production ainsi que la baisse du montant des aides couplées suite à la dernière réforme de la PAC.

    Ajoutons à cela les attaques permanentes et les campagnes de désinformation qui poussent le consommateur à se détourner de la viande.

    Il apparaît de plus en plus clairement que le secteur s’enfonce lentement mais sûrement dans une crise structurelle et que, pour bon nombre d’exploitations, la disparition des aides couplées mettrait en péril leur survie.

    Quelle sera la place des aides couplées lors des futures discussions dans le cadre de la PAC post 2020 ? Le maintien de ces aides sera-t-il une demande de la Belgique ? Peut-on espérer qu’elles survivent à la prochaine réforme ?

    À plus court terme, quelles solutions, quelles aides apporter au secteur ? Des mesures sont-elles envisagées ? Au niveau européen ? Et wallon ?

    Suite aux « 40 jours sans viande », l’APAQ-W envisage-t-elle de répondre à ces attaques infondées de manière tout aussi « musclée » ?

    À l’initiative du Collège des producteurs, les Cellules d’information viandes et lait ont vu le jour. Ces plateformes, dont le but est d’apporter des informations objectives, de qualité et basées sur des avis scientifiques aux consommateurs, ne sont malheureusement pas assez connues. Connaît-on le taux de fréquentation de ces sites ? Comment leur apporter davantage de visibilité ?
  • Réponse du 13/03/2017
    • de COLLIN René

    La question de la viande bovine en Wallonie a plusieurs visages : un visage politique tout d’abord, avec une Politique agricole commune (PAC) dont les perspectives d’évolution conditionnent la rentabilité de nos élevages.

    Depuis une vingtaine d’années, les réformes successives affichent une tendance au découplage des aides directes. Vu l’importance du secteur de l’élevage dans l’économie agricole wallonne et vu l’importance des aides dans la formation du revenu des éleveurs de ruminants, la Wallonie a toujours défendu fermement le maintien du couplage dans la nouvelle PAC en vigueur depuis 2014. C’est ainsi que nous avons présenté un plan avec le taux de couplage le plus élevé en Europe (21,3 % du total des aides), plan sur lequel, après beaucoup de négociations, la Commission européenne a marqué son accord en mars 2015. J’ai poursuivi sur cette question dans la ligne de mon prédécesseur parce que le découplage ne tient pas compte de la production et donc de la dimension économique réelle du secteur.

    Ces dernières semaines, le secteur de la viande a subi des agressions de plein fouet, mais a également bénéficié d’un soutien de centaines de personnes qui n’ont pas accepté les propos simplistes liés à la campagne : 40 jours sans viande. Je l’ai déjà affirmé, ces campagnes mensongères nuisent à notre secteur qui s’en passerait bien.

    Une campagne de 40 jours sans viande, c’est un dénigrement de nos producteurs, alors même que nos éleveurs sont justement les gages d’une production de qualité et respectueuse de l’environnement.

    Le Collège des producteurs a réagi par la sortie d’un communiqué de presse basé sur les données validées par la Cellule d’information sur la viande et par la production d’une courte capsule vidéo qui illustre ces propos.

    Je rappelle que les deux cellules d’information (Lait et Viande) lancées en avril 2016 ont pour objet la mise en place de stratégies et d’outils de communication proactifs et réactifs sur les sujets qui font l’objet de controverses sociétales dans ces secteurs. Près de 80 acteurs scientifiques et représentants des filières composent ces cellules afin de fournir des informations objectives aux prescripteurs d’information et au grand public.

    L’année 2016 a été consacrée à la mise en place des initiatives. Dans ce cadre, 61 articles ont été rédigés avec les scientifiques associés et 2 sites internet ont été développés. Des partenariats spécifiques ont également été développés avec l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité (APAQ-W) et le CIV français pour coopérer à la construction et à la diffusion d’informations. 283 personnes se sont abonnées aux newsletters et la fréquentation des sites est en moyenne de 260 consultations/mois pour le CIV et de 198 pour le CIL.

    L’APAQ-W quant à elle a réagi en tant que service public de promotion pour soutenir ce secteur, en collaboration notamment avec le pôle de compétitivité WAGRALIM mais également la Fédération Horeca, la Fédération des boucheries, les grandes et moyennes surfaces.

    En réaction à l’action 40 jours sans viande, j’ai décidé de lancer avec l’APAQ-W une campagne de « 40 jours, 40 menus locaux » que j’ai eu le plaisir de présenter ce vendredi lors d’une conférence de presse.

    L’important est de sortir de cette dualité qui oppose des aliments qui sont résolument complémentaires et de sensibiliser nos consommateurs à la qualité de nos produits.

    Début de mois de mai, une autre action sera également mise en place par l’APAQ-W afin de replacer la viande bovine dans nos assiettes : la Quinzaine du bœuf.