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L'impact environnemental des téléphones intelligents

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 575 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 07/03/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Le message de Greenpeace est clair : « Nous ne pouvons pas nous permettre de poursuivre avec le même schéma dans les dix prochaines années ». La production de smartphones et leur gestion en tant que déchets sont devenues de véritables enjeux environnementaux.

    La vie de ces appareils est divisée en plusieurs étapes. Premièrement, la fabrication qui est la plus polluante. D'une manière générale, celle-ci se fait en Asie, là où les normes environnementales ne sont pas très élevées. Pouvez-vous faire le point sur les réflexions en la matière ? Est-il envisageable d'instaurer, au niveau européen, des normes environnementales relatives à la fabrication des smartphones mis sur le marché chez nous ?

    L'ONG pointe également le manque de recyclage des déchets et la courte durée d'utilisation des appareils (deux ans en moyenne). Les fabricants se dirigent de plus en plus vers des modèles qui ne permettent pas au consommateur d'augmenter la capacité de stockage ou de remplacer la batterie de l'appareil pour l'« adapter » à un usage plus long. Résultat : l'appareil entier finit à la poubelle après quelques mois ou années d'utilisation, ou dès que la batterie montre des signes de faiblesse.

    Greenpeace plaide donc pour un nouveau modèle de « production circulaire ». Pour l'ONG, celui-ci devrait être basé sur des smartphones imaginés pour permettre une « mise à jour » des composants et une réutilisation des matériaux.

    N'y a-t-il pas là une fenêtre d'opportunité pour nos intercommunales de gestion de déchets ? Ne peut-on imaginer créer une nouvelle filière de recyclage et de réutilisation des smartphones en Wallonie ?
  • Réponse du 20/03/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Il faut lutter avec vigueur contre l'obsolescence programmée et favoriser la réparabilité. L’initiative de Test-Achat, qui appelle à signaler les équipements de ce type sur leur page « trop-vite-usé » est une excellente initiative et commence à porter ses fruits puisque certains fabricants commencent à tenir compte de leurs avis pour rappeler certains produits ou proposer une réparation. La Belgique et la Wallonie disposent cependant d’un système de collecte et de recyclage des déchets d’équipement électrique et électronique performant, via les recyparcs ou les points de vente de ceux-ci.
    Des initiatives de recyclage et de réparation de ces appareils existent. L’entreprise Recydel, par exemple, implantée à Wandre, traite en partie les « petits bruns » c’est-à-dire les petits appareils électroménagers, dont les GSM, via un partenariat entre Intradel et Van Gansewinkel, maintenant RENEWI.

    Au niveau individuel, il est possible de lutter contre l'obsolescence programmée en privilégiant l’usage prolongé d’un appareil, notamment par l’utilisation d’une housse protectrice ou le remplacement d’une batterie à la place de l’achat d’un nouvel appareil. Des commerces sont également de plus en plus présents pour remplacer un écran ou réparer un GSM.

    D’un point de vue éthique et correspondant à la demande de Greenpeace, il faut saluer l’approche de la marque Fairphone, qui propose un smartphone né pour créer un changement social. Cette entreprise hollandaise utilise des ressources sans minéraux issus de zones de conflit, et l’or est labellisé commerce équitable. Elle contribue également à l'amélioration des conditions de travail des ouvriers et au recyclage des déchets électroniques. Les appareils sont faciles à réparer et à upgrader et sont munis, de base, d’une coque protectrice.