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La formation en alternance

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 199 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 08/03/2017
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    J’ai pris connaissance dans la presse d’une étude qui met en évidence le fait que 36 % d’entrepreneurs n’utilisent pas la formation en alternance et que 11 % n’en connaissent même pas l’existence. Pour les auteurs de l’étude, il faut améliorer l’information. Ces entrepreneurs ont peu d’échos sur ce type de formation.

    Alors que l’alternance devient une priorité pour notre enseignement qualifiant, cette information interpelle directement. Dans le cadre des travaux du « Pacte pour un Enseignement d’Excellence », quelles sont les dispositions qui seront mises en œuvre pour faire mieux faire connaître la formation en alternance ?

    Quelles synergies Madame la Ministre a-t-elle pu mettre en place avec son collègue en charge de l’Enseignement obligatoire en Fédération Wallonie-Bruxelles ?

    Quelles mesures peut-elle mettre en place pour la reconnaissance de l’expertise ?
  • Réponse du 12/04/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    Dans le cadre de la Déclaration de politique régionale 2014-2019, le Gouvernement wallon a fait de la formation en alternance une de ses priorités pour cette législature et est rejoint par les partenaires sociaux dans la volonté de développer l’alternance comme filière d’excellence.

    En 2015, le Gouvernement wallon a adopté le Plan Marshall 4.0. qui consacre dans son axe I, une mesure visant à « Booster l’alternance comme dispositif permettant l’accès au marché du travail ou le retour vers l’emploi ». Cette mesure reprend 7 actions qui visent particulièrement le Réseau IFAPME :

    I.1.1. Augmenter le nombre de places de formation en entreprise et en faciliter la gestion
    I.1.2. Harmoniser le statut des apprenants en alternance et les modalités d'encadrement en entreprise
    I.1.2.1. Reconfigurer les incitants financiers à la formation en alternance
    I.1.2.2. Harmoniser les normes d'encadrement en renforçant le suivi de la formation

    I.1.3. Amplifier la reconnaissance des savoirs et des savoir-faire professionnels acquis en dehors des filières de formation et d'enseignement classiques
    I.1.4. Développer les expériences pilotes afin de généraliser la délivrance d'une certification équivalente à celle délivrée par l'enseignement

    I.1.5. Augmenter la qualité de la formation et de l'encadrement dans les centres de formation en alternance
    I.1.6. Renforcer le lien entre l’offre de formations et les métiers d'avenir
    I.1.7. Développer l'alternance comme méthode d'apprentissage dans l'enseignement supérieur.

    Par ailleurs, une autre mesure est dédicacée à l’orientation : « I.2. Développer l’orientation des apprenants tout au long de la vie » et dont les actions sont :
    - l’organisation d’un service commun d’information, de sensibilisation et d’orientation : mise en place des Cités des Métiers en une articulation avec le dispositif des CEFO, les CPMS, réseau des acteurs de l’orientation, organisation d’un centre de ressources ;
    - le renforcement des dispositifs « découvertes métiers » : essais-métiers, stages découverte des métiers, découverte des entreprises par les « Snupperwochen » durant les vacances de printemps, …

    En outre, le Pacte pour l’Emploi et la Formation, signé le 30 juin 2016 par le Gouvernement wallon et les partenaires sociaux, est articulé autour de six enjeux fondamentaux :
    1) Réorganiser les aides à l’emploi
    2) Réorganiser les incitants financiers à la formation continue des travailleurs
    3) Créer un contrat d’insertion pour les jeunes
    4) Renforcer l’orientation professionnelle tout au long de la vie
    5) Créer des places de stage pour les apprenants en alternance
    6) Renforcer les outils à disposition du dialogue social en Wallonie.

    Dans ce Pacte pour l’Emploi et la Formation, le Gouvernement wallon et les partenaires sociaux wallons ont ainsi pris des engagements pour développer l’alternance comme filière d’excellence.


    En termes de priorités, on peut citer :
    - Éliminer la concurrence entre les opérateurs d’alternance (IFAPME et CEFA) ;
    - Améliorer l’articulation entre l’offre et la demande de stages en alternance (plate-forme OFFA, travaux des Instances Bassins) ;
    - Développer une culture de l’alternance et une offre de stages dans les grandes entreprises et le secteur public ;
    - Soutenir la qualité de l’encadrement dans l’entreprise (primes, Tutorat…) ;
    - Renforcer le contrat d’alternance (coaches sectoriels, encadrement des entreprises) ;
    - Aider les indépendants à accueillir un premier apprenant en alternance (prime) ;
    - Renforcer la certification des compétences acquises tant par les apprenants de l’IFAPME que par ceux des CEFA ;
    - Renforcer l’accès de la formation en alternance des demandeurs d’emploi.

    Dans ce cadre, toute une série de mesures a été prise depuis le début de cette législature et plusieurs actions sont d’ores et déjà mises en œuvre, de manière concertée avec la Ministre de l’Enseignement, dont notamment :
    - la création de l’Office Francophone de la Formation en Alternance (OFFA) ;
    - la mise en application d’un contrat d’alternance commun aux CEFA et à l’IFAPME ainsi qu’une procédure simplifiée d’agrément des entreprises formatrices ;
    - la mise en œuvre d’une plate-forme interactive et unique de gestion des places de stage pilotée par l’OFFA dont les 1ers délivrables sont attendus pour la rentrée 2017-2018 ;
    - la réorganisation des incitants financiers à la formation en alternance visant à augmenter encore la qualité de l’encadrement en entreprise et en centres de formation, à soutenir l’accrochage du jeune en formation et jusqu'à sa certification et à augmenter le nombre de places de stage en entreprise via, notamment, une prime aux indépendants qui ouvrent une 1re place de formation en alternance ou encore une intervention régionale,
    à concurrence de 50 % du coût salarial, pour des coaches sectoriels, engagés par les fonds sectoriels, et dont une des missions sera de promouvoir l’alternance auprès des entreprises qui n’offrent pas encore cette opportunité aux jeunes.

    Toutes ces mesures et actions visent à faire de l’alternance, une filière d’excellence au développement de laquelle je travaille conjointement avec mes Collègues Marie-Martine SCHYNS et Didier GOSUIN, depuis le début de cette législature, comme en témoignent les accords des Gouvernements quadripartites de février 2015 et juillet 2016.

    Ces accords visent à optimiser les synergies entre l’IFAPME, le SFPME et les CEFA, pour améliorer encore la qualité de la formation et de l’encadrement des jeunes, en Centre de formation et d’enseignement en alternance, comme en entreprise, favoriser, par des modules de préparation et un accompagnement spécifique, l’intégration des jeunes plus fragilisés dans les filières d’alternance et permettre à tous les jeunes issus de la formation en alternance de bénéficier d’une certification valorisable sur le marché de l’emploi comme dans la poursuite d’un cursus d’enseignement.

    L’avis n°3 du Pacte pour un enseignement d’excellence réserve une place accessoire à l’alternance malgré les excellents résultats de ces filières en termes d’insertion professionnelle.

    Je suis toutefois persuadée que ma Collègue en charge de l’enseignement obligatoire aura à cœur de poursuivre la concertation avec mon Cabinet et celui de mon Collègue Didier GOSUIN sur cette thématique prioritaire pour nos trois Gouvernements et dans un esprit de consolidation et d’optimisation des synergies initiées entre les acteurs au bénéfice des jeunes, de la qualité de leur formation, de leur insertion professionnelle et de la croissance de nos entreprises.

    C’est d’ailleurs dans cet esprit que nous lui avons adressé un courrier conjoint, Didier GOSUIN et moi, en janvier dernier, portant plus spécifiquement sur la certification des jeunes, pour définir et mettre en œuvre les modalités d’octroi d’une certification équivalente des compétences acquises à l’issue d’une formation en alternance, quel que soit l’opérateur qui organise celle-ci, dans un souci d’égalité de traitement et d’égalité des droits des jeunes, d’harmonisation des parcours et de simplification administrative autant que dans le respect de la dynamique de la stratégie européenne, en matière de formation et d’éducation tout au long de la vie.