La recherche d’emploi des personnes handicapées

• Session : 2016-2017
• Année : 2017
• N° : 658 (2016-2017) 1

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• Question écrite du 08/03/2017

  • de DURENNE Véronique
  • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine
  
  Je viens vers Monsieur le Ministre aujourd’hui à propos d’une problématique qui n’est que trop peu souvent évoquée : l’emploi des personnes handicapées, plus particulièrement la recherche d’emploi de ces personnes.
  
  Car s’il existe des règles de quotas, notamment dans la fonction publique, la recherche d’emploi pour ces personnes reste néanmoins compliquée.
  Il n’existe effectivement pas de réel outil de recherche d’emploi spécifiquement pour les personnes handicapées reconnues par la Wallonie. Il existe bien des initiatives privées à l’échelle de la Belgique, mais que l’on sent particulièrement esseulées dans le milieu.
  
  Dans sa note au Gouvernement Wallon à propos des allocations familiales, Monsieur le Ministre avance d’ailleurs, chiffres à l’appui, que « le fait d’avoir un emploi apparaît comme un garde-fou important contre la pauvreté » et dans le même temps admet que le handicap « peut constituer un facteur de risque en matière de pauvreté ». Handilab le relève : 39 % des handicapés ont un revenu inférieur au seuil de pauvreté.
  
  Ces personnes souffrent déjà de par leur handicap de nombreuses difficultés dans notre société. La difficulté de trouver un emploi en est une sur laquelle il faudrait se pencher.
  Quel est son avis sur la question ?
  
  Comment améliorer ce volet-là de l’emploi chez les personnes handicapées ? Comment leur permettre de trouver plus facilement un emploi en mettant en place des outils spécifiques, en lien avec le FOREm par exemple ?
  
  L’AViQ a remis un rapport dernièrement sur l’emploi des personnes handicapées, ne peut-elle pas agir sur ce pan particulier de la recherche d’emploi ? Son site regorge de conseil, mais rien pour faciliter, rien de central.

• Réponse du 13/03/2017

  • de PREVOT Maxime
  
  À mes yeux, le soutien à l’emploi passe par des actions visant deux objectifs complémentaires : faciliter l’embauche de travailleurs handicapés d’une part, et contribuer à garantir leur maintien à l’emploi, d’autre part. Je me limiterai bien sûr, puisque c’est sur cela que porte la question, aux questions liées à la recherche d’emploi.
  
  Comme le souligne l'honorable membre, l’AViQ est l’instrument du Gouvernement en matière d’aide aux personnes handicapées. Elle est cependant résiduaire, c’est-à-dire qu’elle doit soutenir l’action des organismes chargés du soutien à l’ensemble de la population avant de développer, si nécessaire, des actions spécifiquement ciblées sur les personnes handicapées. Elle fait donc bien de souligner que la complémentarité avec le FOREm s’impose.
  
  Celui-ci assure un accompagnement aux demandeurs d’emploi, y compris ceux considérés « à aptitude réduite ». Dans ce cadre, une collaboration est développée entre les conseillers référents du FOREm et les Bureaux régionaux de l’AViQ, qui consiste en des échanges d’information, l’apport d’avis spécialisés sur les possibilités d’exercice d’un métier donné et les adaptations éventuellement nécessaires, ou les possibilités de recours à des opérateurs spécifiques, etc.
  
  Par ailleurs, le FOREm récolte et diffuse des offres d’emploi. Aucune disposition spécifique n’a, à ce jour, été acceptée en vue de promouvoir la formulation d’offres tenant compte des attentes spécifiques des personnes handicapées, ou rappelant les possibilités d’adaptation raisonnable des modalités de recrutement. L’AViQ diffuse de son côté des offres d’emploi d’employeurs qui souhaitent explicitement faire connaitre leurs offres aux personnes handicapées. Elle les invite alors à préciser les modalités de travail et les capacités nécessaires pour l’exercice de l’emploi offert.
  
  Je me dois de rappeler d’une part que l’AViQ n’est pas une agence de placement (au sens de la législation wallonne) et, d’autre part, que des recrutements réservés aux personnes handicapées seraient contraires aux principes de non-discrimination. Les actions menées consistent donc à veiller à ce que le handicap ne soit pas source de discrimination.
  
  L’AViQ mène diverses actions :
  - de la sensibilisation auprès d’entreprises et surtout d’« intermédiaires de l’emploi » (conseillers du FOREm, des agences d’intérim, …) ;
  - des modules de formation intitulés « comment parler de mon handicap dans ma recherche d’emploi » ;
  - des stages de découverte, le DUOday (prochaine édition ce 30 mars) afin de mettre en contact employeurs et candidats travailleurs ;
  - le projet pilote « Jobcoaching »
  - des formules de formation en entreprise (contrat d’adaptation professionnelle) et des aides à l’emploi pour encourager l’embauche (prime à l’intégration et prime au tutorat) sont également proposées.
  
  Les centres de formation et d’insertion socioprofessionnelle adaptée agréés proposent des actions de détermination et de validation de projet professionnel, mais aussi de suivi postformatif visant à aider les stagiaires à décrocher un emploi à l’issue de leur formation.
  
  Enfin, certains services d’accompagnement jouent également un rôle non négligeable dans cette recherche d’emploi.