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La pénurie de conseillers au sein du FOREm

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 203 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 09/03/2017
    • de NICAISE Marie-Françoise
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    La législation wallonne, par le biais d’un décret, garantit un accompagnement individualisé pour chaque demandeur d’emploi.

    De l’aveu de l’administratrice générale du FOREm, Madame Vanbockestal, nous sommes loin des 625 conseillers prévus par le décret pour permettre au FOREm d’assurer un accompagnement de qualité. Au contraire, le nombre de conseillers, qui tourne autour de 425 à ce jour, tendrait à diminuer au point d’être considéré aujourd’hui comme un métier en pénurie.

    D’après l’AG du FOREm, cette pénurie proviendrait de la complexité du métier dont les missions se complexifient avec le temps. Cependant, il est, selon moi, trop facile de résumer cette pénurie à la seule complexification du métier. Je pense que le FOREm souffre d’une image négative qui en fait un employeur peu attrayant.

    Quel est le sentiment de Madame la Ministre par rapport à cette question  ?

    Comment cette situation est-elle possible quand on connaît les chiffres du chômage en Wallonie  ?

    Alors que nous connaissons les difficultés auxquelles sont confrontés les jeunes diplômés dans leur insertion sur le marché de l’emploi, ne pense-t-elle pas qu’une opération de « séduction » serait une solution à la pénurie de conseillers rencontrée actuellement  ?

    Qu’est-ce que le FOREm met en place actuellement en matière de recrutement de personnel  ?

    Des actions axées sur la promotion de l’image du FOREm sont-elles organisées dans le cadre des campagnes de recrutement, et plus particulièrement en ce qui concerne le poste de conseiller  ?

    Le nouveau contrat de gestion du FOREm vient d’être signé pour cinq ans par le comité de Gestion paritaire et le gouvernement wallon. Des objectifs de promotion de l’image du service public wallon pour l’emploi sont-ils prévus dans celui-ci  ? Un budget a-t-il été fixé ?

    Enfin, Actiris, le service public bruxellois pour l’emploi, ne connaît pas de pénurie de conseillers. Qu’en est-il de la situation en Flandre  ?
  • Réponse du 12/04/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    Dans la plupart des procédures de recrutement ou d’engagement lancées, le FOREm reçoit en suffisance des candidatures, ce qui tend à démontrer l’image positive qu’il revêt en tant qu’employeur. La stabilité de l’emploi et les larges perspectives d’évolution de carrière en interne attirent de nombreux candidats tant du public que du privé.

    Le contrat de gestion du FOREm 2017-2022, conclu le 7 mars dernier, prévoit en outre d’entretenir la communication d’une image positive en tant qu’objectif stratégique. Dans ce cadre, le FOREm s’engage à mettre en oeuvre des actions de communication qui visent à véhiculer cette image de l’institution vers l’ensemble des cibles, internes et externes en activant, en priorité, ses canaux propres (emails, site internet, points de contact, correspondance, ...) et les médias indirects (réseaux sociaux, presse) qui seront complétés le cas échéant par des médias payants.

    L’ensemble de ces actions fait partie de la gestion courante du département Communication et Marketing et relève donc de son budget de fonctionnement.

    Pour attirer les candidats, le FOREm diffuse l’information sur les recrutements de conseillers par différents canaux : annonces sur le site internet Le FOREm.be, par l’affichage dans les différents sites géographiques du FOREm, par une bannière sur le réseau Facebook et par une publication sur les sites du Selor, du SPW et d’Actiris. Le FOREm mène aussi une réflexion pour mieux promouvoir la fonction de conseiller en particulier auprès des candidats potentiels, car trop d’entre eux échouent par manque d’appréhension des exigences demandées bien qu’elles soient précisées dans les appels.

    La norme de 600 conseillers initialement prévue n’a jamais été intégralement atteinte, même si, en 2012, le FOREm s’en est rapproché avec 554 conseillers. Le manque de conseillers s’est amplifié à partir de 2014. Au 31 décembre 2016, 425 agents de profil varié et généralement titulaires d’un diplôme de bacheliers occupaient la fonction de conseiller référent.

    Les départs ou mouvements internes des conseillers référents sont difficilement compensés pour deux raisons :
    - d’une part, le délai de constitution de la réserve de conseillers statutaires ;
    - d’autre part, le manque d’intérêt des candidats pour les postes proposés.

    Ainsi, même si l’offre d’emploi en tant que statutaire est attractive, car offrant un emploi stable et des perspectives d’évolution de carrière dans la fonction publique, certains lauréats externes sont désireux de continuer à occuper leur fonction dans leur organisation actuelle et bénéficient alors d’une statutarisation sur le poste qu’ils occupent.

    Au terme de quatre vagues successives de consultation de la réserve statutaire :
    - 11 candidats externes se sont positionnés sur des postes ouverts de conseiller et ont pris leur fonction en 2017 au terme de la quatrième vague de consultation de la réserve statutaire ;
    - 73 agents internes ont demandé à être stabilisés sur leur poste actuel (ils occupaient donc déjà une fonction de conseiller) ;
    - 7 agents internes ont choisi d’évoluer vers la fonction de conseiller.

    Il ressort donc des consultations de la réserve statutaire que sur les 130 lauréats, seules 18 personnes ont accepté un poste de conseiller ce qui laisse beaucoup de postes proposés non pourvus.

    En parallèle, la consultation des réserves de conseillers contractuels n’a pas non plus permis de pourvoir à l’ensemble des postes vacants : sur les 31 postes proposés, seuls 5 ont été pourvus début 2017, faute d’un vivier suffisant de lauréats.

    Pour remédier à la vacance des postes de conseiller référent, le FOREm a lancé la constitution d’une nouvelle réserve de conseillers contractuels. La première épreuve qui a permis de sélectionner 109 candidats sur 380 a été organisée en novembre 2016. Les étapes suivantes sont en cours et des postes pourront être pourvus fin mars.

    Le nouveau contrat de gestion approuvé par le Gouvernement wallon le 16 février et signé le 9 mars dernier reprend comme orientation majeure : la mise en place d’un accompagnement différencié en fonction des besoins propres aux différents types de publics pris en charge. Cette mise en place permettra d’ajuster les modalités et l’intensité de l’accompagnement aux besoins des différents publics et d’axer l’accompagnement en face à face sur les publics qui en ont le plus besoin.

    L’approche retenue par le FOREm pour cet accompagnement spécifique me sera communiquée dans les 6 mois à dater de l’adoption du contrat de gestion.
    L’objectif de cette approche qualitative est double :

    Satisfaire les besoins des demandeurs d’emploi accompagnés via une offre de service personnalisée ;
    concentrer les conseillers référents en place sur les actions permettant d’offrir le plus de valeur ajoutée.