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Les contacts entre la Wallonie et la Grande-Bretagne sur les conséquences potentielles du Brexit

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 78 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 13/03/2017
    • de DOCK Magali
    • à MAGNETTE Paul, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    L'homologue flamand de Monsieur le Ministre, Geert Bourgeois, s’est entretenu avec le Ministre des Affaires étrangères britannique, Boris Johnson, concernant les potentielles conséquences du Brexit sur les activités du port de Zeebrugge.

    Négliger ce type de contact serait une erreur.

    Anticiper les développements futurs est essentiel à l’heure où la Wallonie est en difficulté quant à ses capacités exportatrices.

    Des contacts de ce type sont-ils prévus entre la Wallonie et le Royaume-Uni  ?

    Quels sujets Monsieur le Ministre-Président souhaiterait y mettre en avant ?
  • Réponse du 05/04/2017
    • de MAGNETTE Paul


    En réponse à la question écrite de l’honorable membre, il est porté à sa connaissance les éléments suivants.

    Comme on le sait, la Flandre se montre particulièrement friande de rencontres avec les autorités britanniques, ce qui est tout à fait logique compte tenu de son exposition économique particulière aux conséquences du Brexit. Il n’en est pas moins vrai que la Wallonie est également bien inscrite dans ces échanges.

    Sur le fond, nous savons que, face au Brexit, les démarches britanniques visent à rompre le front commun que représente l’Union européenne et, dans ce contexte, il convient de prendre en compte la question de la mixité des accords.

    À la suite de la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne, deux accords devront être négociés. Le premier sera l’accord de sortie qui règlera le « divorce ». A priori, il devrait être approuvé à la majorité simple par les États membres et sans ratification des parlements. Le second définira les relations futures entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Il sera, en principe, de nature mixte, ce qui impliquerait que les entités fédérées belges doivent donner leur accord pour sa signature et leur assentiment à sa ratification.

    À la lumière des débats sur la signature du Ceta, les autorités britanniques sont demandeuses de rencontres avec les autorités de nos entités fédérées. Plusieurs propositions de réunions ont ainsi déjà été échangées avec mon cabinet, mais n’ont pas encore abouti à la fixation d’une date. Nous sommes maintenant dans l’attente d’une confirmation des autorités britanniques pour une rencontre au mois d’avril avec David Jones, le ministre britannique pour la sortie de l’Union européenne. Lors de celle-ci, nous aurons l’occasion d’échanger nos points de vue sur l’ensemble des questions du Brexit, telles que l’accord de divorce, la relation future entre l’UE et le Royaume-Uni ou encore le séquençage des négociations.

    Concernant l’ampleur des échanges commerciaux, le Royaume-Uni est le cinquième marché étranger de la Wallonie, avec quelque 2,5 milliards d’euros d’exportations, ce qui représente entre 6 et 7 % de nos exportations totales. Depuis 2010, la croissance annuelle moyenne de nos exportations vers ce pays est de 5 %. Le Royaume-Uni est également le septième fournisseur de la Wallonie, avec un volume d’environ un milliard d’euros de produits importés. Cela signifie que la balance commerciale de notre Région avec ce pays est largement positive.

    Le Royaume-Uni est donc un partenaire commercial important pour nous, ce qui ne signifie pas pour autant qu’un Brexit aurait des conséquences « désastreuses » pour l’économie wallonne. A priori, le Royaume-Uni demeurera un marché à haut potentiel, caractérisé par des consommateurs bénéficiant d’un pouvoir d’achat élevé et par des clients industriels importants, susceptibles d’offrir de nombreuses perspectives d’affaires aux entreprises wallonnes, tant pour les biens de consommation que pour les produits industriels. Il y aurait évidemment beaucoup à dire sur le Brexit, mais, même à l’extérieur de l’UE, le Royaume-Uni continuera d’être un des moteurs économiques de l’Europe qui bénéficiera à toute la zone économique européenne.