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Pénuries de main d'oeuvre pour le métier de boucher.

  • Session : 2004-2005
  • Année : 2005
  • N° : 20 (2004-2005) 1

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  • Question écrite du 08/07/2005
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    • à ARENA Marie, Ministre de la Formation


    Selon la presse du 9 juin, des pénuries de main d'œuvre sont enregistrées pour les fonctions de boucher, charcutier et traiteur. Le secteur délaissé par les jeunes manquerait cruellement de main d'œuvre.

    Alors que le nombre de chômeurs en Wallonie ne cesse d'augmenter, il est relativement interpellant de constater que de nombreux métiers rencontrent des pénuries de main d'œuvre.

    Entre 1995 et 2003, le nombre de bouchers indépendants a diminué de moitié en Belgique, passant de 7.000 bouchers indépendants à 3.300 aujourd'hui, dont un petit millier en Wallonie. Il est vrai qu'avec la peste porcine, la vache folle et les poulets à la dioxine, le secteur a été fort touché.

    La Fédération professionnelle des bouchers, charcutiers et traiteurs relève également qu'il est relativement difficile de trouver des apprentis bouchers. Il est vrai que le métier de boucher est un métier exigeant tant au niveau des horaires que du travail à abattre.

    Madame la Ministre peut-elle nous détailler le nombre de personnes suivant actuellement un cursus de formation pour les métiers de bouche dans les écoles hôtelières, les centres de formation en alternance, les écoles d'enseignement technique ou professionnel ? Le Forem organise-t-il des formations dans ce domaine ?

    Combien de demandeurs d'emploi sont repris dans les listes du Forem dans la catégorie « métiers de bouche » ?

    En outre, un centre de compétence pour les métiers de bouche est situé à Villers-le-Bouillet. Madame la Ministre peut-elle nous détailler le succès des formations proposées dans ce centre de compétence et combien de personnes y sont formées chaque année ? Quel est le taux de fréquentation de ce centre de compétence ? Quel est le profil des personnes suivant un cursus de formation à Villers-le-Bouillet ?

    Quels sont les liens entre les centres de formation en alternance, les écoles d'enseignement technique et professionnel et les écoles hôtelières, qui forment également les jeunes aux métiers de bouche, et le centre de compétence de Villers-le-Bouillet ? Les étudiants se rendent-ils régulièrement dans ce centre pour y suivre des cours ? Des cours sont-ils organisés en partenariat

    avec le centre de compétence ?

    De manière générale, afin de répondre aux différentes pénuries de main d'œuvre rencontrées en Région wallonne, une campagne de promotion autour de ces fonctions critiques, mettant en avant les fonctions en pénuries de main d'œuvre, est-elle prévue ? Ces secteurs ont grand besoin de personnel, et ce, rapidement. En effet, par exemple, beaucoup de bouchers, arrivant en fin de carrière, ne parviennent pas à trouver de repreneurs pour leur activité.

  • Réponse du 28/07/2005
    • de ARENA Marie

    Les métiers de bouche englobent un nombre conséquent de métiers, je propose à l'honorable Membre de traiter prioritairement ce qui fait l'objet de sa question : “Le métier de boucher”.

    L'enseignement organise effectivement des formations dans le secteur de la boucherie.

    A titre indicatif, sur la base des statistiques 2002-2003:

    - le secondaire technique a formé 37 bouchers-charcutiers;
    - le secondaire professionnel a formé 262 bouchers;
    - le secondaire alternant a formé 49 bouchers;
    - la promotion sociale a formé 43 bouchers.

    Ce qui représente un total de 391 personnes formées au métier de boucher pour l'ensemble de la Communauté française, ce qui est très peu pour un métier en demande constante.

    L'IFAPME forme également des bouchers-charcutiers via l'apprentissage. A titre indicatif, au 31 décembre 2004, l'IFAPME comptait 331 apprentis stagiaires en boucherie-charcuterie et 134 bouchers-charcutiers en formation de chef d'entreprise. Le taux d'insertion dans ce métier est de 92 %.

    Le Forem n'organise pas en propre ces formations, mais pour répondre aux pénuries du secteur, Forem Formation monte un projet avec les grosses entreprises du secteur et fera appel aux opérateurs en place pour répondre aux pénuries. La difficulté étant, spécifiquement pour le secteur de la boucherie, un problème d'image d'un métier qui attire peu de jeunes et donc, qu'il faut absolument valoriser. La concurrence est également très rude entre le secteur de la boucherie dite “industriel” et celui de l'artisan boucher-charcutier.

    A titre informatif, le Forem a enregistré, en 2004, 386 offres d'emploi dans les métiers de la boucherie.

    A ce jour, le Forem compte 1.047 demandeurs d'emploi inscrits dans les métiers de la boucherie; on y compte notamment :

    - 440 bouchers;
    - 42 ouvriers d'abattoir;
    - 14 découpeurs;
    - 22 désosseurs;
    - 11 ouvriers charcutiers (artisanat);
    - 26 ouvriers charcutiers (industrie).

    Si l'on considère que le Forem capte environ 20 % des offres d'emploi du marché, on peut effectivement considérer qu'il y a une tension importante dans ce secteur.



    Le centre de compétence Epicuris sera bien consacré aux métiers de bouche dont la boucherie. Celui-ci sera inauguré le 13 septembre 2005.

    Hormis les informations traditionnelles de boucher-charcutier, Epicuris organisera des formations spécifiques dans les métiers de la boucherie pour les demandeurs d'emploi tels que découpeur-désosseur, préparateur de plats, vendeur/vendeuse en boucherie. Ces formations construites en collaboration avec les secteurs doivent permettre de compenser certaines pénuries avérées.

    Epicuris organisera également des modules de formations qui correspondent aux évolutions du secteur. Ces évolutions sont de différents ordres:

    - technologique (par exemple, la technique du sous-vide);
    - professionnel (boucheries plus industrielles, franchise);
    - normatif (label de qualité, norme HACCP).

    Ces formations seront encadrées par un partenariat fort entre l'IFAPME, le Forem, Epicuris mais aussi avec le secteur agro-alimentaire (IFP), l'Agence fédérale pour la sécurité des produits alimentaires, le centre de compétence “Formalim” ...

    Dès son ouverture, Epicuris fonctionnera comme les autres centres de compétence et donc, accueillera des formateurs et des étudiants qui souhaitent se former à des modules spécifiques. L'objectif étant d'atteindre les 25 % de fréquentation du CDC par les élèves et les enseignants.

    Autre type de réponse aux pénuries : le métier de découpeur-désosseur est un des quatre premiers métiers où l'on pourra, dès septembre 2005, faire valider ses compétences.

    Le Plan stratégique transversal 2 (PST2) prévoit effectivement toute une série d'actions qui visent à répondre aux tensions des qualifications; je cite à l'honorable Membre à titre d'exemple: la meilleure information des jeunes et des demandeurs d'emploi sur les métiers et leurs débouchés afin de s'orienter le plus efficacement possible vers des métiers souvent en panne d'image et de candidats et aussi éviter les choix par relégation où l'on se forme sans vouloir exercer réellement le métier.