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Le manque d'emplacements sur les aires de repos autoroutières

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 712 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 21/03/2017
    • de MOUYARD Gilles
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    À de nombreuses reprises Monsieur le Ministre a été informé que des poids lourds utilisaient la bande d’arrêt d’urgence, située à proximité des aires d’autoroutes, comme un emplacement de parking.

    L’année dernière, la police fédérale a d’ailleurs verbalisé 1 447 camions qui étaient stationnés en dehors des emplacements prévus sur les parkings autoroutiers. Aujourd’hui, il apparait que ce problème qui touchait dans le passé uniquement les grandes aires de repos, concernerait également les petites aires de repos.

    Il apparaitrait aussi que les aires de repos sécurisées, qui sont payantes, ne seraient presque pas utilisées par les camionneurs. Face à cette situation, certains préconisent l’utilisation des parkings des zonings industriels, mais les camionneurs hésitent à y aller seul, par peur de malfaiteurs.

    Cette situation découlerait en partie de la fermeture des frontières aux poids lourds les dimanches et jours et fériés dans certains pays, comme la France, l’Allemagne ou le Luxembourg. Une solution serait une harmonisation des pratiques à l’échelle européenne.

    Les 500 places créées ces dernières années, pour un budget de 10 millions d’euros, ne sont donc pas suffisantes. Et comme déjà indiqué par le passé, la capacité d’accueil des parkings en Province du Luxembourg serait toujours insuffisante.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation?

    Quelles sont les pistes étudiées pour augmenter le nombre de places sur les parkings autoroutiers pour les camions  ?

    Dispose-t-il d’un inventaire des points noirs  ?
    Dans l’affirmative peut-il nous le présenter  ?
    Dans la négative comment explique-t-il cette situation  ?

    De quelle manière compte-t-il répartir la création des nouvelles places de parking sur le territoire wallon  ?

    Est-il favorable à une harmonisation des pratiques à l’échelle européenne  ?
  • Réponse du 06/04/2017
    • de PREVOT Maxime

    Concernant le bilan des parkings « poids lourds » sécurisés (exemple : le site de Wanlin), il faut avoir l'honnêteté et le réalisme de reconnaître qu’il est mitigé. Actuellement, ces zones sont moins fréquentées qu'on ne pouvait l’espérer. Une des raisons serait que les chauffeurs de poids lourds ne semblent pas prêts à payer pour ce service pourtant confortable et sécurisant pour eux.

    Je confirme toutefois que je vais rappeler à la SOFICO, en charge de la gestion de ce type d’aires présentes sur le réseau structurant, de mettre des solutions en œuvre afin d'attirer plus de poids lourds dans ce type d’infrastructures.

    De façon plus générale, pour l’ensemble des aires autoroutières qui concernent pour la plupart les poids lourds et leur stationnement, plusieurs ont été réhabilitées ces dernières années en Wallonie. L’offre de places de parking pour poids lourds a été fortement améliorée ces 5 dernières années par la création de plus de 500 places supplémentaires, avec un budget de plus de 10 millions d’euros qui y a été consacré par la SOFICO. On peut citer parmi les aires concernées qui ont été renouvelées, celles de Barchon (E40), de Verlaine (E42), de Saint-Ghislain (E42), de Wanlin (E411), de Couthuin (E42), d’Aische en Refail (E411), de Spy (E42), de Sprimont (E25) etc… Pour la suite, au travers du Plan Infrastructures 2016-2019, J’ai prévu avec la Sofico, un budget complémentaire de 4 millions d’euros qui seront consacrés principalement aux aires de Bierges (E411) et d’Hensies (E19), avec encore des dizaines de places supplémentaires conjuguées à un niveau de service plus élevé. Une réflexion est également en cours pour l’aire d’Arlon sur l’E411.

    La gestion des aires de repos est très régulièrement examinée en Commission wallonne des équipements autoroutiers (CWEA) réunissant les différents services concernés de l’administration et de la SOFICO. À intervalles réguliers, de jour et de nuit, à différentes périodes de l’année, le Centre Perex réalise également des comptages des poids lourds en stationnement. Les choix des nouveaux emplacements ont été décidés sur base de ces informations et du foncier disponible dans son souci de mettre sur pied un maillage cohérent sur l’ensemble du territoire wallon.

    Tant mes services que la Police de la route ou encore les usagers, constatent qu'il y a moins de véhicules poids lourds mal stationnés, sauvagement, en bordure d'autoroute. Mais, je rejoins l'honorable membre, on peut encore être interpellé par des cas singuliers de camions garés « en remontée de file », aux abords de l’autoroute (bande d’arrêt d’urgence, parfois). C’est extrêmement dangereux. Il revient à la Police fédérale de la Route, compétente en la matière, de verbaliser les contrevenants concernés qui se permettent de mettre la vie d’autrui en danger.

    Une autre piste d’amélioration de la situation en termes de stockage des poids lourds est la diffusion d'informations en temps réel (notamment par une éventuelle application via smartphone) quant aux places de parking disponibles. Ceci est actuellement analysé dans le cadre d'une étude globale d'amélioration des équipements « ITS » des autoroutes, dans le cadre du projet PEREX 4.0. Cette étude est menée conjointement par mon administration, la Direction générale des routes du service public de Wallonie, et la SOFICO. Des résultats à ce niveau sont attendus dans les prochains mois.  

    Enfin, le problème ne peut être totalement résolu uniquement par une augmentation de la capacité, même si des projets sont et seront encore développés. En effet, une cause importante de demande de stationnement découle effectivement directement de la fermeture des frontières aux poids lourds durant les dimanches et jours fériés dans certains pays comme la France, l’Allemagne ou le Grand-duché de Luxembourg, ce qui n’est pas le cas en Belgique. En effet, cette situation provoque des accumulations anormales de poids lourds chez nous le dimanche, notamment à l'approche des frontières. La vraie solution serait une harmonisation des pratiques à l’échelle européenne. À ce sujet, je reste prudente, car il faut envisager les possibilités d’impacts négatifs vis-à-vis du secteur économique et du secteur du transport et de la logistique, qui retiennent également toute l’attention des politiques mises en place par le Gouvernement.