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La visite du Ministre britannique des Affaires étrangères

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 87 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 22/03/2017
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à MAGNETTE Paul, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    Le 3 mars dernier, le Ministre britannique des Affaires étrangères s'est rendu en Belgique et avait inscrit à son agenda les rencontres du Ministre belge des Affaires étrangères et du Ministre-President flamand. La Wallonie ne semblait pas être à l'ordre du jour !

    Comment expliquer cette absence ? La Wallonie n'a-t-elle pas le niveau de relation suffisant ou apparaît-elle insuffisamment attractive sur le plan commercial pour les Britanniques ?

    Ce déséquilibre ne ressemble-t-il pas à un camouflet pour la diplomatie wallonne ? Quelle est la réaction de Monsieur le Ministre-Président ?

    Quelle est l'ampleur des échanges entre la Wallonie et la Grande-Bretagne et son évolution sur les dix dernières années ?
  • Réponse du 13/04/2017
    • de MAGNETTE Paul

    Avant tout, l'honorable membre sait comme moi que la Flandre se montre particulièrement friande de rencontres avec les autorités britanniques. C’est d’ailleurs tout à fait logique, compte tenu de l’exposition économique particulière de cette Région aux conséquences du Brexit. Je rassure cependant l'honorable membre, la Wallonie est également bien inscrite dans ces échanges.

    Sur le fond, nous savons que, face au Brexit, les démarches britanniques visent à rompre le front commun que représente l’Union européenne. Dans ce contexte, il convient de prendre en compte la question de la mixité des accords.

    À la suite de la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne, il faudra négocier deux accords.

    Le premier sera l’accord de sortie, qui règlera le « divorce ». A priori, il devrait être approuvé à la majorité simple par les États membres et sans ratification des parlements.

    Le second accord définira les relations futures entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Ce deuxième accord sera, en principe, de nature mixte, ce qui impliquerait que les entités fédérées belges doivent donner leur accord pour sa signature et leur assentiment à sa ratification.

    À la lumière des débats sur la signature du Ceta, les autorités britanniques sont demandeuses de rencontres avec les autorités de nos entités fédérées.

    Plusieurs propositions de rencontres ont ainsi déjà été échangées entre mon cabinet et les autorités britanniques, mais n’ont pas encore abouti à la fixation d’une date. Nous sommes maintenant dans l’attente d’une confirmation des autorités britanniques pour une rencontre au mois d’avril avec David Jones, le ministre britannique pour la sortie de l’Union européenne.

    Concernant la question sur l’ampleur de nos échanges, le Royaume-Uni est le cinquième marché étranger de la Wallonie, avec quelque 2,5 milliards d’euros d’exportations, ce qui représente entre 6 et 7 % de nos exportations totales. Depuis 2010, la croissance annuelle moyenne de nos exportations vers ce pays est de 5 %.

    Le Royaume-Uni est également le septième fournisseur de la Wallonie, avec un volume d’environ un milliard d’euros de produits importés. Cela signifie que la balance commerciale de notre Région avec le Royaume-Uni est largement positive.


    Le Royaume-Uni est donc, pour nous, un partenaire commercial important, ce qui ne signifie pas, pour autant, qu’un Brexit aurait des conséquences « désastreuses » pour l’économie wallonne.

    A priori, le Royaume-Uni demeurera un marché à haut potentiel, caractérisé par des consommateurs bénéficiant d’un pouvoir d’achat élevé et par des clients industriels importants, susceptibles d’offrir de nombreuses perspectives d’affaires aux entreprises wallonnes, tant pour les biens de consommation que pour les produits industriels.

    Il y aurait évidemment beaucoup à dire sur le Brexit, mais même à l’extérieur de l’UE, le Royaume-Uni continuera d’être un des moteurs économiques de l’Europe qui bénéficiera à toute la zone économique européenne.