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Le marché de la viande bovine

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 374 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 22/03/2017
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    On l'ignore parfois, mais nos éleveurs paient encore aujourd'hui les conséquences de mesures économiques et sanitaires prises par certains de nos partenaires commerciaux, en raison de la présence de vaches folles en Europe, dans les années 1980 et 1990.

    Ainsi, la Chine et les USA ont fermé pendant des années leurs marchés à la viande bovine européenne. Il semble que ces pays soient enclins à modifier leurs approches puisqu'en janvier les USA ont fait part de leur volonté de s'ouvrir aux exportations de boeufs français. Ils viennent d'être imités par les Chinois.

    Qu'en est-il pour la viande bovine wallonne ?

    Était-elle soumise aux mêmes règles que la viande bovine française ?
    Le cas échéant, les restrictions vont-elles également être levées ?
    Le cas échéant, ces marchés vont-ils représenter une nouvelle opportunité pour l'élevage wallon ?

    Malgré ces informations, force est de constater que le prix de la viande ne cesse de baisser.

    De nombreux éleveurs et membres de diverses associations s'élèvent, à travers la presse notamment, pour dénoncer la vente à perte de leurs bêtes. Si certains estiment que cette chute est ponctuelle, d'autres y voient un problème structurel étant entendu que le prix est le même que celui de 1980, les frais de production ayant par contre largement augmenté entre temps.

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur l'évolution du prix de la viande en Wallonie ?

    Quelles causes expliquent selon lui cette évolution à la baisse ?

    La Wallonie dispose-t-elle d'une latitude pour agir en matière ?
    Le cas échéant, comment ?
  • Réponse du 27/03/2017
    • de COLLIN René

    L’encéphalite spongiforme bovine a eu un impact général sanitaire et commercial sur tous les États membres de l’Union européenne (UE). Une fois le défi sanitaire maîtrisé, un travail de fond a été effectué afin d’offrir toutes les garanties nécessaires de nos viandes auprès des instances sanitaires internationales. Cela a eu pour effet qu’une série de pays ont décidé d’ouvrir à nouveau leur marché aux produits européens, non sans avoir mené un audit sur les pratiques du pays exportateur et ses opérateurs. C’est pourquoi dans le cas des États-Unis, après l’Irlande, la Lituanie et la Hollande, la France vient d’avoir un opérateur agréé pour exporter de la viande de veau. La Commission entend poursuivre ses démarches en 2017 pour d’autres États membres, dont la Belgique pour laquelle le processus d’audit réalisé par les autorités américaines semble en bonne voie.

    Si le marché américain n’est pas évident à pénétrer vu que son élevage bovin est plus compétitif que le nôtre, la situation est inverse dans le cas de la Chine populaire. Le marché chinois présente un fort potentiel de croissance, même s’il convient de demeurer prudent afin d’éviter de revivre la crise vécue dans le secteur laitier européen dans un passé récent.

    Quant au prix de la viande bovine, il est vrai que celui-ci stagne de longue date en Wallonie, alors que les coûts de production ne font qu’augmenter.
    Parmi les causes, on citera une diminution de la consommation de viande bovine en Belgique, au profit d’autres viandes ; la position fragile de l’éleveur au sein de la chaîne d’approvisionnement face aux secteurs d’amont et d’aval, plus concentrés ou encore un certain déficit dans l’image de notre viande, par rapport à des viandes étrangères, dont certaines font l’objet d’une promotion très active.

    Pour améliorer la situation, dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC), la Wallonie a obtenu de l’UE de pouvoir accorder des aides couplées à la vache de type viandeux, ce qui permet de soutenir le revenu des éleveurs. Notre région soutient aussi la création de groupements de producteurs pour aider les éleveurs à mieux se structurer et améliorer ainsi leur capacité de négociation lors de la vente de leurs produits.

    On doit aussi mentionner les actions de promotion en faveur de notre viande bovine wallonne. Citons parmi les actions récentes, la campagne menée par l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité (APAQ-W) « 40 jours, 40 menus locaux ».

    Face aux attaques répétées dont le secteur de la viande fait l’objet, et afin de donner une information objective quant aux aspects nutritionnels et environnementaux, la Wallonie a aussi créé le CIV, centre d’information sur les viandes.