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La propagation de frelons asiatiques en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 382 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 22/03/2017
    • de EVRARD Yves
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    L’implantation du frelon asiatique en Wallonie est une crainte des associations d’apiculteurs et notamment de la jeune école d’apiculteurs « Api d’amon nos ôtes » installée à Durbuy. Considéré comme dangereux et invasif, le frelon asiatique représente un danger pour les colonies d’abeilles puisqu’il se nourrit de ces insectes pollinisateurs.

    Cette population étant bien implantée en France, il y a toutefois de fortes chances pour qu’elle franchisse la frontière et que nos régions soient également atteintes.
    Un premier nid trouvé en novembre dans la région de Brunehaut a été détruit par les agents du CRA-W et des mesures de surveillance et de vigilance ont été mises en place.

    Les craintes des apiculteurs de voir se propager la population de frelons asiatiques sont-elles fondées  ?

    Depuis novembre 2016, d’autres nids, d’autres foyers potentiels ont-ils été trouvés  ?

    Le CRA-W avait pour mission de former les équipes chargées d’intervenir en cas de destruction de nids afin d’assurer que cela soit réalisé avec efficacité et dans les meilleures conditions possible.

    Ces formations ont-elles eu lieu  ? Tous les corps de pompiers en ont-ils bénéficié ?

    D’autres acteurs potentiels ont-ils également eu accès à la formation  ? Ont-ils été nombreux à la suivre ?

    Des contacts sont-ils établis par le CRA-W avec les apiculteurs français pour échanger sur les bonnes pratiques et conjuguer les efforts pour tenter d’éradiquer ou de limiter la progression de la population de frelons asiatiques  ?
  • Réponse du 18/04/2017
    • de COLLIN René

    Il sera malheureusement difficile d’empêcher l’installation d’une population de frelons asiatiques en Wallonie, du fait de l’émigration de nouveaux individus en provenance de France. Il est toutefois prévu de freiner son expansion par une campagne de destruction systématique des nids qui auront été détectés par le réseau de vigilance mis en place en Wallonie.

    La destruction systématique des nids de frelons asiatiques est actuellement la meilleure technique pour ralentir l’installation de cet envahisseur en Wallonie. Mais détruire un nid est dangereux pour soi-même et pour le voisinage. De nature habituellement docile, le frelon asiatique devient très agressif quand on s’approche de son nid. Il attaque alors en masse et pique à travers les gants en cuir et les vareuses d’apiculteur. Les nids seront détruits en soirée pour supprimer la reine fondatrice. Si seul le nid est détruit, la reine reconstruira un autre nid ailleurs. Il est à signaler que certaines méthodes renseignées sur internet ne sont pas efficaces; elles risquent de favoriser la dispersion des frelons sur le territoire et pourraient anéantir tous les efforts d’éradication entrepris à ce jour.

    Une équipe du Centre wallon de Recherches agronomiques (CRA-W) a été formée afin d’assurer la destruction des premiers nids. Elle interviendra gratuitement en utilisant une méthode éprouvée qui limite les risques pour l’homme et l’environnement. En 2017, la destruction des nids sera uniquement réalisée par cette équipe, à qui j’ai octroyé un budget pour l’achat de matériel spécifique dans le cadre du projet Bee-Wallonie. Le CRA-W devrait être capable de gérer lui-même toutes ces interventions à moins que l’on enregistre une soudaine explosion des observations, situation jugée fort peu probable.

    Le CRA-W dispensera, à partir du mois d’avril, une formation destinée à permettre à différents opérateurs de reconnaître cet insecte, de signaler sa présence et, pour certains d’entre eux, de détruire les nids à partir de l’année prochaine. Des contacts sont en cours avec les services d’incendie et les désinsectiseurs privés pour régler les détails pratiques de cette formation.

    Cette formation permettra notamment de renforcer le réseau de vigilance mis en place par la Cellule interdépartementale Espèces invasives du Service public de Wallonie (SPW) en collaboration avec Natagora et le CARI. Il est évident que les apiculteurs sont appelés à jouer un rôle essentiel de sentinelle en surveillant la présence du prédateur à proximité de leurs ruchers.