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Les possibles conséquences des tensions dans les Balkans sur les entreprises wallonnes

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 250 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 21/03/2017
    • de DOCK Magali
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    La mise en place d’une première véritable armée par le Kosovo, les tensions avec la minorité serbe au Kosovo, les réflexions avancées de la Slovénie et de la Croatie pour réintroduire un service militaire, les provocations répétées entre les deux parties de la Bosnie-Herzégovine et une Russie à l’affût de la moindre opportunité, montrent que les Balkans occidentaux pourraient redevenir une poudrière. Du moins, la situation est préoccupante. Certaines de nos entreprises ont des relations commerciales avec ces pays. Différents partenariats économiques spécifiques existent également avec notre Région.

    Que pense Monsieur le Ministre-Président de la situation actuelle dans les Balkans occidentaux ?

    Quelle est l'importance des relations commerciales des entreprises wallonnes avec ces pays?

    Qu’en est-il des partenariats spécifiques conclus avec ces pays, principalement sur le plan économique ?

    Quels conseils ou recommandations Monsieur le Ministre-Président peut-il prodiguer aux entreprises en relation avec ces pays ?
  • Réponse du 27/04/2017 | Annexe [PDF]
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Le Ministre de l’Économie peut rejoindre l’honorable membre sur le constat que les Balkans occidentaux sont, actuellement, la proie de certaines tensions qui tendent à s’affirmer de plus en plus. La récente crise politique en Macédoine fait resurgir le spectre des tensions interethniques. Un bras de fer est en cours entre les partis politiques VMRO-DPMNE (droite nationaliste) et SDSM (sociaux-démocrates). Depuis, Skopje est le théâtre de manifestations organisées. Et la Macédoine n’est pas un cas isolé : le Monténégro est le théâtre de troubles et les relations de la Serbie avec ses principaux voisins ont connu des jours meilleurs.

    Malgré ce regain de tensions qui y est actuellement observé, les Balkans occidentaux sont toujours cités comme l’exemple d’une région ou l’UE contribue à la réconciliation et aux réformes grâce au pouvoir d’attraction de sa politique d’adhésion. Les États et les communautés ethniques des Balkans s’opposent sur pratiquement tout, mais ils sont d’accord sur une chose : tous espèrent devenir des États membres.

    Malgré la crise du BREXIT, le « softpower » de l’UE en lien avec la poursuite du processus d’élargissement reste influent dans cette zone et facilite la stabilité de la Macédoine, du Kosovo ou de la Bosnie-Herzégovine, qui a déposé sa demande d’adhésion à l’UE le 15 février 2016. Dans des pays comme le Monténégro et la Serbie, l’UE contribue à un meilleur respect des droits de l’homme. L’UE reste influente dans la région des Balkans.

    C’est pourquoi, malgré certaines réserves, l’UE insiste sur la poursuite du processus d’élargissement dans cette zone. En 2016, elle a conclu un accord de stabilisation et d’association avec le Kosovo. Elle a également ouvert deux chapitres clés des négociations d’adhésion avec la Serbie, ainsi que de nouveaux chapitres avec le Monténégro (statut : négociation).

    À la candidature de la Bosnie-Herzégovine, déposée officiellement en février 2016, le Conseil « Affaires générales » de l’Union européenne a décidé en septembre 2016 de donner un avis favorable à l’examen de la candidature bosnienne. Une étape importante est désormais franchie, mais de nombreuses autres échéances attendent encore la Bosnie-Herzégovine. À terme, la Commission est appelée à donner son avis sur la candidature.

    En général, les relations bilatérales avec la Belgique peuvent être qualifiées de bonnes avec les pays des Balkans occidentaux ainsi que la Slovénie. Pour Wallonie-Bruxelles, il ne s’agit toutefois pas de pays prioritaires. Ceci a encore été confirmé lors d’un séminaire consacré aux pays d’Europe centrale et orientale et tenu avec nos opérateurs en février 2016.

    Les actions soutenues par WBI dans ces pays sont occasionnelles et limitées principalement aux opportunités pour nos opérateurs. Elles peuvent concerner les domaines de la culture, de la langue française (présence de lecteurs à Belgrade, Zagreb et à Ljubljana), de la recherche et innovation, du tourisme…

    Avec la Slovénie et la Croatie, des accords-cadres ont été signés en 2002 et 2010, mais n’ont jamais connu d’application. À noter que les villes de Namur et de Pristina (Kosovo) ont signé un accord intermunicipal de jumelage à Namur le 16 février 2016.

    Les Balkans occidentaux n’occupent pas, loin de là, une place de premier plan dans les exportations wallonnes. Le montant des exportations wallonnes dans cette zone totalise 103,9 millions d’euros au cours des 9 premiers mois 2016, ce qui ne représente que 0,35% du total de notre commerce extérieur.

    Voici le détail par pays : voir annexe.

    En raison de l’étroitesse de ces marchés et de l’instabilité de la plupart d’entre eux, l’AWEX n’y organise d’ailleurs que très peu d’actions :
    * une mission économique Slovénie-Croatie-Serbie tous les 2 ans (dernière mission en mars 2016 – pas d’action programmée en 2017). Le volet Slovénie est organisé en alternance avec la Bosnie-Herzégovine ;
    * Kosovo : une mission Kosovo a été proposée en extension de la mission Albanie d’octobre 2015 – aucune nouvelle action programmée ;
    * Macédoine : la dernière mission économique a été organisée en mai 2014 (conjointement avec l’Albanie). Pas d’action programmée depuis lors en raison de l’instabilité.

    Les implantations/investissements wallons dans les Balkans sont eux aussi extrêmement réduits et l’AWEx n’a pas connaissance d’investissements significatifs récents. Membre de l’Union européenne, la Croatie offre une plus grande facilité d’accès pour nos entreprises. Les entreprises souhaitant aborder les autres marchés des Balkans occidentaux peuvent utilement être conseillées de manière personnalisée par le réseau d’Attachés économiques et commerciaux en fonction de l’évolution de la situation politicoéconomique.