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Les mesures de prévention de l'hygiène bucco-dentaire

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 741 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 24/03/2017
    • de ONKELINX Alain
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    L'analyse des attestations de soins dentaires des membres de la Mutualité chrétienne démontre que moins d'un adulte sur 2 (42,6 %) en Wallonie et à Bruxelles a consulté son dentiste en 2016.

    Il semble pourtant qu'à la suite des résultats pour l'année 2015, où seulement 44,1 % des adultes avaient bénéficié d'une prestation dentaire, la population ait déjà été largement informée et sensibilisée à l'importance de consulter le dentiste au moins une fois par an.

    On constate aujourd'hui que, malgré le trajet de soins buccaux introduit en 2015 dans le remboursement des soins dentaires, dans le but d'inciter la population à effectuer régulièrement une visite chez le dentiste, la situation a tout de même régressé.

    Dans ce contexte, comment expliquer cette régression ?

    Quelles sont les mesures en matière de prévention et de sensibilisation à l'hygiène bucco-dentaire en Wallonie ?

    Des collaborations et concertations avec les homologues de Monsieur le Ministre de la Fédération Wallonie-Bruxelles et du Fédéral sont-elles organisées ?
  • Réponse du 13/04/2017
    • de PREVOT Maxime

    Le « trajet de soins buccaux » a pour but d'améliorer la santé bucco-dentaire de la population belge. Celui-ci a été introduit en 2015 dans le remboursement des soins dentaires afin d’inciter les adultes à consulter régulièrement le dentiste.

    Ce trajet de soins implique que, pour la plupart des soins dentaires, le remboursement est moindre lorsque l'on n'a pas bénéficié d'une prestation en dentisterie durant l'année civile qui précède.

    D’après l’analyse de la Mutualité chrétienne (MC) (https://www.mc.be/actualite/communique-presse/2017/visite-dentiste-2016.jsp), en effet seuls 42,6 % des adultes ont bénéficié d'au moins une prestation en dentisterie en 2016 (44,1 % en 2015). Il n’y a en somme que 1,5 % de différence entre ces deux années.

    Toutefois, la population a été informée de l'importance de consulter le dentiste en 2016 pour éviter un remboursement moindre pour la plupart des soins dentaires en 2017. Ceci met en évidence le fait que l’accessibilité financière aux programmes de prévention ou aux soins de santé n’est pas suffisante. Comme je le dis souvent lors de mes réponses aux questions parlementaires, il est important d’analyser l’ensemble des déterminants de la santé pour comprendre les raisons de non-recours, et a fortiori les conditions de vie (manque de temps, stress, etc.). Nous observons en fait le phénomène d’« inverse prevention law », c’est-à-dire que ce sont les personnes les plus défavorisées, celles qui ont le plus besoin de prévention, qui en bénéficient le moins, et ce malgré notre système de protection sociale, l’existence de filets sociaux ou même la gratuité de certains programmes (par exemple, les soins dentaires gratuits pour les enfants).

    La santé bucco-dentaire est d’ailleurs un des domaines de la santé où les inégalités sociales sont les plus importantes.

    En tant que Ministre de la Santé et de l’Action sociale, il m’importe de lutter contre les inégalités sociales de santé et de veiller à l’accessibilité des soins de qualité pour tous.

    Pour ce faire, le Plan prévention et promotion de la santé qui a été approuvé par le Gouvernement wallon le 16 février dernier a mis la lutte contre les inégalités sociales de santé comme objectif stratégique transversale. Il est demandé que chaque opérateur établisse des stratégies d’approche des publics précarisés. En outre, ce plan permet aussi d’agir sur certains comportements notamment, les habitudes et les attitudes alimentaires ou les assuétudes (alcool, tabac) qui sont néfastes pour la santé bucco-dentaire.

    En effet, une bonne hygiène bucco-dentaire permet d’éviter une série de problèmes tels que les caries, l’érosion, les gingivites et les problèmes parodontaux, etc. L’hygiène bucco-dentaire ayant également un impact sur la santé de manière générale, la prévention en ce domaine me semble indispensable.

    Il est également indispensable que les enfants soient sensibilisés à l’hygiène bucco-dentaire dès le plus jeune âge. Pour ce faire, les services de promotion de la santé à l’école doivent jouer un rôle actif dans ce domaine en encourageant l’accès à l’eau dans les écoles, les collations saines et en s’assurant que les jeunes soient pris en charge par les professionnels de la santé bucco-dentaire (notre système de soins de santé garantissant en outre la gratuité des soins dentaires pour les jeunes de moins de 18 ans).

    Il est à noter que la santé bucco-dentaire des 0-18 ans relève de la Fédération Wallonie-Bruxelles et plus particulièrement de l’ONE.

    Comme j’ai déjà pu l’expliquer, il est évident que des synergies doivent être créées notamment avec la Ministre Alda GREOLI, Ministre de l’Enfance en Fédération Wallonie-Bruxelles, afin que les mesures qui seront prises dans le Plan prévention soient cohérentes et complémentaires. À cet effet, les contacts entre nos deux Cabinets sont réguliers.

    En outre, l’Administration de la Région wallonne et l’ONE développent des partenariats sur base d’une convention, favorisent la complémentarité des mesures, mettent en place des stratégies et échangent des informations dans différents domaines, dont celui de la santé.

    L’hygiène bucco-dentaire est également une des thématiques abordées dans le protocole d’accord Prévention dans le cadre de la Conférence interministérielle Santé publique. Un Groupe de travail composé des administrations de toutes les entités est mis en place afin d’opérationnaliser l’amélioration de la santé bucco-dentaire en menant simultanément, aux différents niveaux de pouvoir, des actions qui se renforcent mutuellement.

    Enfin, différents opérateurs, notamment les Centres Locaux de Promotion de la Santé (CLPS), financés par la Wallonie assurent déjà des missions de promotion de la santé, notamment en matière d’hygiène bucco-dentaire, mais aussi en matière de lutte contre le tabac, l’alcool, et l’alimentation déséquilibrée.