/

La maltraitance dans les abattoirs

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 702 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 18/04/2017
    • de COLLIGNON Christophe
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    L'affaire de l'abattoir de Tielt a provoqué un certain émoi au sein de la population. Suite aux images diffusées sur les chaines flamandes, le Ministre flamand en charge du Bien-être animal a fait fermer l'abattoir incriminé. Les pratiques vues sur les images allant bien évidemment à l'encontre du bien-être animal.

    Qu'en est-il de la situation en Wallonie ?

    Quelles sont les pratiques mises en place dans les abattoirs wallons pour protéger les animaux de maltraitance ?

    Comment s'organise le contrôle des chaînes d'abattage ?
  • Réponse du 05/05/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les situations filmées à l’abattoir de Tielt sont intolérables et totalement contraires aux règles de bien-être animal.

    Cette affaire montre une nécessité d’améliorer les procédures de contrôle dans les abattoirs en général. Il faut rester attentif aux initiatives qui seront prises dans les autres régions. Mais ceci ne doit pas empêcher la Wallonie d’avoir une réflexion propre sur ce que nous souhaitons faire pour garantir le bien-être animal dans nos abattoirs wallons.

    Pour ce qui concerne les contrôles actuels dans les abattoirs wallons, dans le cadre du protocole signé entre l’AFSCA et les régions, les vétérinaires chargés de mission de l’AFSCA effectuent la vérification des obligations liées au bien-être animal et avertissent l’Unité du Bien-être animal en cas de constatation de non-conformité. À cette fin, ils doivent compléter avec une fréquence de minimum deux fois par mois une check-liste spécifique au bien-être animal dans chaque abattoir. Cette check-liste n°3039 peut être consultée sur le site web de l’AFSCA. Tout comportement inadéquat portant préjudice au bien-être animal doit être immédiatement signalé à l’Unité. Lorsque la non-conformité signalée est grave, l’Unité réalise un contrôle inopiné dans l’abattoir et prend les mesures adéquates.

    Bien avant que cette problématique ne soit médiatisée, il avait été prévu que chaque abattoir serait contrôlé en 2017 au moins une fois de manière inopinée par l’Unité du Bien-être animal. Les premiers contrôles réalisés en 2017 dans les abattoirs wallons de manière inopinée n’ont pas mis en évidence d’infractions.

    Lors d’un contrôle tout récent d’un abattoir wallon de porcs, l’Unité a constaté que la problématique de Tielt a incité le responsable de l’abattoir à organiser une formation interne de remise à niveau des personnes titulaires du certificat de compétence requis pour les personnes qui manipulent les animaux. Cette formation a été immédiatement réalisée avec des spécialistes externes. Le secteur se montre donc conscient de l’importance du bien-être animal et de l’impact catastrophique d’images comme celles filmées à Tielt, et il semble prêt à réagir.

    De manière plus large, un projet visant à mettre en place des caméras de vidéosurveillance dans toutes les parties des abattoirs où se trouvent les animaux jusqu’à leur mise à mort est actuellement en cours. Le point critique de cette mesure est l’accès aux images, qui doit être réservé en première intention aux services de contrôle. En accord avec les représentants des travailleurs, les images devraient également être accessibles à la personne responsable du bien-être animal au sein de l’abattoir. La présence de caméras à des fins de protection animale est déjà effective dans certains abattoirs wallons sans que cela n’ait posé de problème pour le personnel susceptible d’être filmé.

    En tout état de cause, la vidéosurveillance ne remplacera jamais la nécessité de la présence physique d’un vétérinaire dans les abattoirs, mais il est incontestable qu’elle pourra renforcer efficacement le système de contrôle.