/

La mobilité des travailleurs liégeois

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 707 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 18/04/2017
    • de GERADON Déborah
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Une étude récemment publiée par Acerta (prestataire en ressources humaines) nous informe que 90 % des travailleurs liégeois utilisent leur voiture pour se rendre sur leur lieu de travail. À titre comparatif, ce taux est nettement plus élevé que la moyenne nationale qui est de 71.1 %.

    Plusieurs facteurs expliquent cette préférence : au niveau des transports en commun, ceux-ci sont régulièrement bondés aux heures de pointe et plusieurs correspondances sont à effectuer, cela a donc un effet dissuasif pour les travailleurs. Ensuite, les routes liégeoises étant moins embouteillées que d’autres grandes villes comme Bruxelles, cela ne provoque pas un changement d’attitude des usagers.

    Par ailleurs, la distance entre le domicile et le lieu de travail est plus longue (24 kilomètres à Liège au lieu de 18.6 kilomètres dans l’ensemble du pays) et le relief n’est pas favorable, et ce, même si le vélo électrique permet de surmonter cette difficulté.

    Malgré les incitants mis en place afin de privilégier les modes de transports alternatifs à la voiture, les campagnes d’information relatives à l’impact bénéfique de la pratique du vélo sur la santé et l’environnement ainsi que les économies que cela représente, les chiffres parlent d’eux-mêmes et renforcent le bien-fondé du projet relatif à une meilleure offre de mobilité alternative à Liège, mais également en Wallonie.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de cette étude et quelle est son analyse de celle-ci ?
  • Réponse du 04/05/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Pour cette étude, la société Acerta a utilisé les données salariales réelles des travailleurs en service auprès de plus de 40 000 employeurs à l’échelle de la Belgique, issus du secteur privé, dont relèvent aussi bien des PME que des grandes entreprises. Les données ont été recueillies via le « Baromètre sur la mobilité » entre 2015 et 2016.

    La différence de résultats en matière de parts modales entre cette étude, et le diagnostic fédéral des déplacements domicile – travail réalisé tous les trois ans (et dont la prochaine édition reposera sur des données recueillies à partir de juillet 2017), est assez visible. Elle s’explique pour deux raisons :
    l’enquête Acerta cible toutes les tailles d’entreprises, mais uniquement dans le secteur privé.
    Le diagnostic fédéral ne cible que les entreprises de plus de 100 travailleurs, mais inclut par contre le secteur public.
    Il est dès lors vraisemblable que les données Acerta mettent davantage en lumière les données relatives à des entreprises plus éparpillées sur le territoire (les PME par exemple). Parallèlement, l’enquête ne prend pas en compte les administrations et entreprises publiques, plus souvent localisées en zones centrales. Enfin, dans le secteur privé, certains gros employeurs historiques localisés en zones bien desservies par les transports publics ont réduit de façon très importante leurs effectifs (la sidérurgie par exemple).

    Par ailleurs, comme le rappellent les analyses de l’Institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS), la fuite des classes moyennes des tissus urbains traditionnels se poursuit, en parallèle avec un relatif appauvrissement de ces zones densément urbanisées. Ces classes moyennes investissent des zones de faible densité d’habitat, moins bien desservies par les transports publics.
    Ces différents éléments permettent d’expliquer à la fois la distance domicile – travail plus élevée (24 km en moyenne sur la province de Liège au lieu d’une distance de 18,6 km à l’échelle du pays) et les parts modales de la voiture de 90 % relevées par l’étude Acerta, à comparer aux résultats du diagnostic fédéral des déplacements Domicile/Travail de 2011 (qui était de 74,8 %) et de 2014 (à 78 %).

    En matière de parts modales, si on tient compte des déplacements tous motifs et tous usagers (et pas uniquement de ceux des travailleurs du secteur privé), les parts modales peuvent varier.
    Ceci est tout à fait logique si on se rappelle que les élèves et étudiants, par exemple, constituent en moyenne 85 % de la clientèle abonnée du TEC.