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La maltraitance des seniors

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 785 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 19/04/2017
    • de GERADON Déborah
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    803 dossiers de maltraitance ont été couverts en 2016 auprès de l’Agence wallonne de lutte contre la maltraitance des aînés.

    L’Agence permet aux seniors et aux professionnels de tirer la sonnette d’alarme via un numéro vert.

    Il semblerait que 64 % des victimes présumées concernées par l’ouverture d’un dossier de maltraitance sur senior sont des femmes, contre 20 % d’hommes. Le reste des appels concerne des groupes ou ne spécifie pas le sexe de la victime.

    Ce pourcentage m’interpelle. Comment expliquer une telle prépondérance des femmes dans les statistiques ? Monsieur le Ministre a-t-il des éléments d’analyse qui permettent de mieux comprendre ce phénomène ? Ne faudrait-il pas se pencher sur ce point ?

    Maltraitances psychologiques, financières ou négligences peuvent parfois même être combinées dans un seul et même dossier.

    Malheureusement, il arrive dans certains cas que les personnes touchées refusent l’aide qui leur est proposée, par peur ou manque de courage pour mener toutes ces démarches.

    Monsieur le Ministre connaît-il le nombre de ces refus ?

    Comment pourrions-nous convaincre les victimes d’accepter l’aide et l’accompagnement qui leur sont proposés ?
  • Réponse du 04/05/2017
    • de PREVOT Maxime

    1. La question relative au pourcentage d’appel des femmes est judicieuse, mais elle est réductrice dans la mesure où elle fait l’impasse sur toute une série de réalités dont il est difficile de tenir compte. En effet, les appels montrent-ils une prépondérance d’appels émanant de femmes ou une sous-représentativité des appels masculins ? Nous ne pouvons pas aujourd’hui formuler une analyse précise de cette répartition.

    Il paraît également important de rappeler à cet égard que la démographie présente une proportion de femmes plus importante que celle des hommes dans les âges avancés de la vie.

    Nous pouvons, au stade actuel, en tous les cas faire le constat de ce que le chiffre des plaintes est stable depuis 2009. Sachant que l’OMS définit que 4 à 5 % des personnes de plus de 65 ans sont probablement soumises à de la maltraitance, l’Agence Respect Séniors relève que les appels reçus sont largement inférieurs aux cas potentiels de maltraitance en Wallonie. Les responsables de l’Agence mettent dès lors toute leur énergie à rendre la maltraitance moins « tabou » pour l’ensemble des aînés.


    2. Pour ce qui relève du refus d’accompagnement, il n’existe pas de comptabilisation de ce type de problématique.

    L’Agence Respect Séniors estime qu’un aîné est avant tout un adulte qui garde (et entend le plus souvent garder) son libre arbitre. Nous devons accepter la volonté de l’aîné tout en lui proposant des pistes susceptibles de l’aider dans la situation qu’il rencontre.

    Il est clair que certains aînés ont peur des représailles comme il est clair aussi qu’ils peuvent craindre certaines conséquences des pistes proposées.

    Souvent en effet, l’on constate que l’aîné accepte certaines situations difficiles parce qu’il y trouve un bénéfice secondaire comme les visites de la famille ou de proches,… ce maintien de contacts qui est un évitement de la solitude.

    Nous devons dès lors à la fois proposer à l’aîné des pistes de solutions et, à la fois, l’informer des conséquences probables de celles-ci afin qu’il puisse décider librement et consciemment. Imposer un accompagnement peut se révéler également parfois maltraitant pour la personne âgée.