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La situation de la gobeleterie Durobor à Soignies

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 273 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 19/04/2017
    • de PREVOT Patrick
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    La gobeleterie Durobor, fondée à Soignies en 1928, fait à nouveau face à des difficultés. Ce mardi 11 avril, lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire, la société a demandé sa mise en faillite.

    La SOGEPA, propriétaire des murs et de l’outil, a refusé cette mise en faillite, arguant auprès du tribunal de commerce de Mons qu’elle pourrait mettre à disposition les moyens nécessaires pour assurer l’activité de l’entreprise jusqu’au 30 juin. L’objectif étant de gagner du temps afin d'essayer de trouver un repreneur.

    Les syndicats se sont montrés rassurés par cette mesure forte. L’occasion de saluer, à nouveau, le volontarisme et l’énergie déployés depuis des années dans ce dossier, tant par la SOGEPA que par Monsieur le Ministre. Nous sentons une réelle volonté de tous les acteurs, y compris au niveau local, de trouver une solution durable qui permette de sauver l’activité économique et l’emploi.

    Le 24 avril prochain, une nouvelle audience est prévue au tribunal de commerce de Mons afin de déterminer si les activités peuvent continuer jusqu’au 30 juin, le temps de trouver un repreneur.

    Il convient enfin de saluer, Monsieur le Ministre l’a par ailleurs lui-même rappelé, la qualité et la bonne volonté des quelque 240 travailleurs. Il s’agit d’une main d’œuvre au savoir-faire reconnu et qui a déjà fait de trop nombreux sacrifices pour sauver l’activité sonégienne. Aujourd’hui, ils ont à nouveau peur pour leur emploi.

    Quelle est la position du Gouvernement quant au maintien des activités jusqu’au 30 juin ?

    Au-delà de cette date, quelles sont les alternatives ? Un repreneur sérieux s'est-il manifesté ? Qu’en est-il aujourd’hui ? Quelles nouvelles informations pourraient-elles permettre de rassurer les travailleurs quant à leur avenir ?

    Quels ont été les derniers contacts de Monsieur le Ministre et de la SOGEPA avec les différents acteurs ? Qu’en est-il ressorti ?

    De manière générale, peut-il faire le point sur ce dossier et exposer les différentes options disponibles ?
  • Réponse du 24/05/2017
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Le 12 avril 2017, les actionnaires du groupe DUROBOR ont décidé de déposer le bilan des sociétés d'exploitation DUROBOR GROUP et DUROBOR PRODUCTION compte tenu des difficultés financières et de la non-concrétisation à court terme d’un projet de relance des activités avec un nouveau partenaire. Une requête en faillite a été déposée devant le tribunal de commerce de Mons.

    Pour rappel, la Région n’est pas présente au sein des sociétés d’exploitation de DUROBOR, ni au capital, ni en prêt, mais est propriétaire de l'immobilier et de l’essentiel des outils d'exploitation qu'elle donne en location aux sociétés d’exploitation de DUROBOR.

    En sa séance du 20 avril 2017, le Gouvernement a chargé la SOGEPA de financer l’activité d’exploitation de DUROBOR jusqu’au 30 juin 2017 au plus tard. Cette intervention est motivée, d’une part, par la sauvegarde du patrimoine immobilier et industriel détenu par la Région et, d’autre part, par la poursuite des discussions avec des candidats repreneurs industriels.

    Depuis le 24 avril 2017, date de l’ouverture de la procédure de réorganisation judiciaire (par transfert sous autorité de justice), une étroite collaboration s’est rapidement nouée entre la SOGEPA, le mandataire de justice et le juge consulaire, ainsi que l’ensemble du personnel de DUROBOR.

    La SOGEPA est donc notamment chargée d’accompagner la gestion quotidienne de l’entreprise et de tenter de construire, en lien étroit avec le mandataire de justice, un projet de reprise.

    La priorité a été mise sur le redémarrage de la production qui a ainsi pu avoir lieu le 2 mai dernier.

    La SOGEPA s’est entourée de deux consultants, l’un ayant un profil de directeur technique et l’autre de directeur commercial, tous les deux faisant preuve d’une expérience probante dans le secteur verrier à l’échelon international. Leur mission, qui a débuté le 4 mai 2017, est double :

    1. structurer, soutenir et maximiser l'activité opérationnelle jusqu’au 30 juin 2017 ;
    2. procéder à un audit des fondamentaux de l’entreprise pour démontrer potentiellement la viabilité à moyen et à long terme de DUROBOR.

    Pour ce qui concerne des repreneurs potentiels, la SOGEPA a reçu à ce jour trois marques d’intérêt dont deux se sont matérialisées par des lettres d’intention. Les candidats repreneurs sont issus du secteur verrier et s’intéressent à DUROBOR en raison, principalement, du savoir-faire du personnel et de la localisation en Europe occidentale. Ils ont demandé la stricte confidentialité des discussions afin de préserver leurs activités respectives.

    Si ces discussions aboutissent, il paraît certain que le redéploiement de DUROBOR passera par un projet industriel en rupture avec le modèle du passé, nécessitant un accroissement des activités de production et de décoration. Elle ne pourra se faire qu’à partir d’une nouvelle entité juridique qui n’aura aucun lien avec la société actuelle.

    Des contacts réguliers sont en cours entre les organisations syndicales, la SOGEPA, le mandataire de justice et mon cabinet. À ce stade, la priorité est de poursuivre les négociations en cours dans le climat le plus serein possible, ce qui a été rendu possible par l’intervention de la SOGEPA.