/

Les retombées sur l'économie wallonne du renouvellement des F-16

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 275 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 19/04/2017
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    La Commission des achats militaires de la Chambre a récemment marqué son accord sur le cahier des charges du renouvellement des chasseurs-bombardiers F-16 de La Défense.

    Selon la presse spécialisée, deux entreprises tiendraient la corde pour remplacer les F-16 : l'américain Lockheed-Martin et le français Airbus.

    Ce type de marché d'un montant évoqué de 15 milliards d'euros s'accompagne généralement de retours industriels assez importants pour l'économie du pays.

    Comment la Wallonie s'est-elle organisée dans un secteur où son excellence lui est reconnue, mais où son principal concurrent pourrait être la Flandre ?

    Quelle est la stratégie mise en place et comment Monsieur le Ministre suit-il le dossier ?

    Quels sont les espoirs et les enjeux économiques pour la Wallonie ?

    Que représente potentiellement le marché pour notre région ?

    Il semble que les candidats au remplacement des F-16 multiplient actuellement les contacts sur le territoire belge et analysent le marché ?

    Monsieur le Ministre et les entreprises wallonnes ont-ils eu l'occasion de se positionner et de participer aux rencontres ?

    Comment la stratégie « entreprise 4.0 », Digital Wallonie et le secteur wallon de l'aéronautique sont-ils mobilisés ?

    Quelle est la coordination mise en place par Monsieur le Ministre ?

    Comment suit-il le dossier ?
  • Réponse du 02/05/2017
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Le 17 mars de cette année, le Gouvernement fédéral, en approuvant le « Request for Government Proposal », a lancé officiellement le processus visant à acquérir 34 nouveaux avions de combat pour remplacer 54 F16 belges vieillissant durant la période allant de 2023 à 2028.

    Le contenu de l’appel d’offres a été rendu public. Il couvre l’acquisition de ces appareils, leur équipement notamment en termes d’armements, les formations nécessaires, les opérations de maintenance,…

    Un des critères de sélection de l’offre est la protection des intérêts essentiels de défense de la Belgique comptant pour 10 % du total des points qui seront attribués.

    Comme l’indique l’appel d’offres, les mesures à proposer par les candidats pour la protection de ces intérêts doivent aider à maintenir, à renforcer et/ou à développer les capacités et compétences industrielles et technologiques belges dans ce secteur stratégique. Sont visés plus particulièrement selon un document récemment publié par la Défense les secteurs suivants :
    - systèmes et sous-systèmes pour des applications de défense et de sécurité ;
    - capteurs et traitement de données ;
    - matériaux et composants de points ;
    - systèmes d’entraînement et de simulation ;
    - protection des systèmes d’information.

    Le secteur aéronautique en Wallonie est structuré autour du pôle de compétitivité « skywin ». « Skywin » a permis aux acteurs du secteur de mieux se connaître, d’intensifier leur collaboration tandis qu’il permet aux tiers intéressés de bénéficier d’une meilleure visibilité de l’ensemble de l’offre aéronautique wallonne et de pouvoir avoir comme interlocuteur une entité au lieu d’une multitude d’acteurs.

    Les industriels wallons ont préféré opter pour une approche collaborative avec la Flandre et mettre en avant les complémentarités entre les entreprises des deux régions du pays.

    Les capacités et compétences n’étant pas les mêmes dans les deux régions, il n’est effectivement pas opportun pour ces acteurs de se considérer comme des concurrents directs, mais plutôt d’unir leurs forces pour présenter l’ensemble des services que peut offrir la Belgique.

    Avant cette publication de l’appel d’offres, peu d’informations étaient disponibles rendant compliqué un positionnement des industriels. Toutefois, ces derniers ont néanmoins entrepris différentes démarches auprès des candidats potentiels afin de présenter les compétences et capacités existantes au nord et au sud du pays et les possibilités de partenariat.

    Il faut effectivement rester vigilant à ce que les intérêts wallons soient pris en considération par le par les industriels et par le gouvernement fédéral. C’est pour cette raison que, dans le cadre de ce dossier, le Ministre de l’Économie s’entretient régulièrement avec les acteurs du secteur aéronautique wallon et qu’il a demandé que soient précisés que les secteurs stratégiques, d’un point de vue des intérêts essentiels de la défense, recouvrent la maintenance qui fait partie des compétences wallonnes reconnues.

    Le secteur aéronautique wallon est donc mobilisé depuis le début de l’annonce de l’intention du gouvernement d’acquérir ces avions de combat. Toutefois, vu le faible niveau d’informations communiqué, il était difficile jusqu’à la publication de l’appel d’offres de donner une orientation précise à la stratégie à adopter.

    Depuis le lancement officiel de la procédure, les représentants des gouvernements et les industriels étrangers concernés ont pris des contacts avec le cabinet du Ministre de l’Économie pour évoquer les perspectives de collaborations avec les secteurs industriels wallons.

    Les contacts prennent différentes formes, souvent sous le couvert des ambassades et en associant les représentants des secteurs industriels wallons directement.

    Ainsi, les 25 et 26 avril prochains, Business Sweden organise « the Sweden-Belgium Aeronautics, Security, and Defence Industry Cooperation Days » en collaboration avec Skywin, l’association suédoise des industries de l’aéronautique et de la défense (SOFF), le groupe flamand des industries aéronautiques (FLAG), le groupe bruxellois des industries aéronautiques, le cluster aéronautique suédois et Saab.
    Le Ministre de l’Économie s’entretient avec le secteur aéronautique wallon afin de déterminer l’approche la plus pertinente et le rôle que peut jouer le Gouvernement afin de favoriser ces retombées sur le sol wallon.