/

Le premier bilan du prêt "coup de pouce"

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 276 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 19/04/2017
    • de MORREALE Christie
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Alors que le prêt « coup de pouce » a été lancé en octobre 2016 par le Gouvernement wallon, un premier bilan positif vient d'être dressé en lien avec les travaux de la SOWALFIN, l'outil financier chargé de gérer ce prêt.

    On y apprend donc avec beaucoup d'intérêt que ce mécanisme, qui ouvre la possibilité pour des particuliers d'investir dans des PME wallonnes, a généré un montant de 1,382 million d'euros au profit de nos entreprises. Toujours depuis octobre 2016, la SOWALFIN a enregistré 63 demandes de prêt. Il semble donc que ce mécanisme rencontre un succès, dont nous devons nous réjouir.

    Cinq mois après le lancement de ce projet de financement, quelle en est l'analyse de Monsieur le Ministre ?

    Peut-on déjà analyser ce mécanisme comme prometteur ?

    Des ajustements sont-ils envisagés ?

    Par ailleurs, un profil sociologique des investisseurs a été réalisé. Il semblerait qu'il s'agisse majoritairement de personnes âgées entre 55 ans et 65 ans, qu'un certain nombre d'entre elles soient prépensionnées, voire même pensionnées. On sait également que dans la grande majorité des cas, il existe un lien familial entre l'investisseur et la PME.

    Comment expliquer ces phénomènes ?

    Des ajustements du mécanisme sont-ils envisagés pour permettre un élargissement de ce profil sociologique ?

    Enfin, quels sont les échos de la part des entrepreneurs ?

    Comment jugent-ils le mécanisme ?
  • Réponse du 02/05/2017
    • de MARCOURT Jean-Claude

    À ce jour, nous sommes à plus de 80 demandes d’enregistrement de « Prêt coup de pouce » après 6 mois de mise en œuvre.

    La première analyse du Ministre de l’Économie est donc positive, car les résultats démontrent l’intérêt du mécanisme et son utilité pour les jeunes entreprises et indépendants.

    Les statistiques confirment ce que nous pensions en initiant la mesure, c’est-à-dire que 75 % de prêteurs ont un lien familial avec l’emprunteur, et plus de 80 % des prêteurs ont plus de 45 ans.

    La répartition des structures juridiques des emprunteurs est d’un peu plus de 50 % sous forme d’entreprises, et un peu moins de 50 % sous forme d’indépendants. Les secteurs d’activités majoritaires des emprunteurs sont le commerce de détail et la construction.

    Les objets des prêts sont la constitution de fonds de roulement, l’achat de matériel, l’installation de commerces,… 60 % des prêts sont d’une durée de 4 ans, le reste de 6 ans et 8 ans.

    Plus de 40 % des montants prêtés sont inférieurs à 10.000 euros, alors que 30 % des entreprises ont levé plus de 30.000 euros.

    Outre ces informations quantitatives, d’autres éléments plus qualitatifs sont intéressants.

    Au niveau des motivations du prêteur, ce qui revient le plus souvent est la volonté d’aider un proche dans ses activités entrepreneuriales, et de servir de « tremplin ».

    La perspective de rendement financier revient également, d’autant plus que le risque associé est perçu comme limité, puisqu’il y a souvent une proximité importante entre prêteur et emprunteur.

    Les motivations de l’emprunteur sont évidentes, puisqu’il s’agit d’avoir accès à un emprunt subordonné durable (le remboursement du capital se fait à l’échéance), à un taux d’intérêt intéressant.

    On remarque également une sorte d’« effet de levier », un prêteur de la famille a envisagé le prêt et d’autres membres de la famille ont suivi.

    Dans le cadre de demandes de renseignement, il est parfois question des différences entre le « Prêt coup de pouce » et le crowdfunding. Les deux mécanismes sont très différents, puisque le « prêt coup de pouce » n’est qu’un cadre fiscal spécifique permettant à une personne de prêter une somme d’argent à une jeune entreprise ou un indépendant.

    Contrairement à du crowdfunding, il n’y a pas de plateforme, juste un site web expliquant le mécanisme, les risques ; et permettant de télécharger des exemples de conventions de prêt.

    Il n’y a pas de démarchage ou de publicité pour un projet ou une entreprise, puisque les prêts se font en direct, dans la grande majorité entre personnes qui sont proches. Cette notion de confiance et de connaissance est très importante.

    Enfin, et c’est loin d’être négligeable, il n’y a pas de commission ni de coûts liés pour l’utilisation du « prêt coup de pouce », contrairement à ce qui se pratique sur les plateformes de crowdfunding, ou l’emprunteur doit ristourner à la plateforme entre 5 et 12 % du montant emprunté au titre de commission.

    Après 6 mois de mise en œuvre, il est encore trop tôt pour envisager d’éventuelles adaptations au dispositif. En effet, nous n’avons pas reçu de remarques ou informations spécifiques à des points bloquants, et comme mentionner en début de réponse, les résultats répondent tout à fait à nos attentes.

    Comparaison n’est pas raison, mais si on compare les chiffres du « Prêt coup de pouce » sur les premiers 6 mois par rapport aux résultats en Flandre, lorsque le dispositif a été lancé chez eux, nous avons un nombre de dossiers similaire. Ce résultat est certes provisoire, mais est assez remarquable dans le sens ou la Flandre compte plus ou moins deux fois plus d’entreprises que la Wallonie, et un peu moins du double d’habitants.

    Si on fait une comparaison par rapport au nombre d’habitants, ou au nombre d’entreprises, les premiers résultats sont donc quasiment le double des premiers résultats flamands.