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Les germes résistants venant des exploitations agricoles.

  • Session : 2004-2005
  • Année : 2005
  • N° : 119 (2004-2005) 1

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  • Question écrite du 18/07/2005
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Les bactéries résistant aux antibiotiques sont une menace préoccupante pour les années à venir. Il s'avère, selon plusieurs études, qu'un danger pourrait émaner, à ce sujet, des exploitations agricoles.

    Déjà à l'heure actuelle, certaines bactéries développent des résistances aux antibiotiques traditionnels. Elles peuvent déclancher des maladies résistant à tout traitement thérapeutique.

    L'utilisation d'antibiotiques dans le monde agricole est une pratique courante. Et de fait, les élevages agricoles peuvent être considérés comme des endroits propices à l'apparition de germes résistants.

    D'anciennes études avaient d'ailleurs montré la présence de bactéries résistantes dans l'eau, le sol et l'air jouxtant les fermes. Avec la consommation de viande, l'être humain peut entrer en contact avec ce type de bactéries.

    Néanmoins, la manière selon laquelle les bactéries interagissent avec le corps humain est complexe. Par contre, des comparaisons entre différents pays permettent d'établir certains faits troublants. En Europe, on utilise l'antibiotique Avoparcin depuis les années 1970. Par contre, il est interdit aux USA. Or, on observe qu'en Europe, les bactéries résistant à l'antibiotique Vancomcyn (antibiotique utilisé pour l'homme et très semblable à l'Avoparcin) sont beaucoup plus présentes qu'au USA. Fait encore plus troublant : lorsque l'Avoparcin a été interdit chez nous, on a constaté une diminution des germes résistant à la Vancomcyn.

    Ce constat doit nous interpeller.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de registres lui permettant d'établir une liste des antibiotiques utilisés dans notre Région ? Dispose-t-il d'études permettant de montrer la présence de germes résistants autour d'exploitations agricoles wallonnes ? Si ce n'est pas le cas, compte-t-il en faire réaliser ?
  • Réponse du 05/08/2005
    • de LUTGEN Benoît
    Cette question concernant l'apparition de germes résistants est de la plus haute importance. Il s'agit d'un problème complexe et telle question mérite réflexion.

    Toutefois, ce sujet ne relève pas, à ce jour, de mes compétences mais bien de celles du Ministre Fédéral de la Santé publique, Rudy Demotte. C'est pourquoi je répondrai brièvement.

    Me référant à l'avis autorisé de professeurs de la Faculté de médecine vétérinaire de Liège, il semble que les principaux germes résistants humains proviennent de germes d'hôpitaux, où l'utilisation des antibiotiques est très importante. Les infections nosocomiales y sont dès lors très problématiques.

    Il est exact que les animaux produits dans des exploitations de type intensif, recevant des aliments contenant des antibiotiques, sont aussi une source importante de développement de résistances des germes vis-à-vis des antibiotiques.

    C'est pourquoi on a réduit au nombre de quatre les substances actives actuellement autorisées. Il s'agit de catégories de substances non utilisées en médecine humaine et ce, pour éviter des interactions sur l'homme.

    Beaucoup d'efforts sont et devront encore être fournis par les médecins, le personnel soignant, les vétérinaires et les consommateurs afin de réduire au maximum les résistances des germes aux antibiotiques.
    Cela revêt une importance considérable en ce qui concerne l'avenir de la santé de l'être humain mais aussi de nos animaux.

    J'invite donc l'honorable membre à interroger prioritairement mon collègue fédéral de la santé publique à ce propos.