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Les populations de sangliers en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 412 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 24/04/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Nous sommes tous conscients des conséquences négatives de la surpopulation de sangliers en Wallonie, que ce soit en termes de biodiversité, d'agriculture, de sécurité routière... Nous sommes également conscients que ce phénomène n'est pas propre à notre Région et est généralisé sur tout le territoire européen.

    Nous savons que les principales causes de cette situation sont : les hivers doux, les fortes fructifications forestières, la modification des pratiques culturales avec un recours accru au maïs, la présence de zones non chassées... Force est de constater que la pression cynégétique est le seul moyen de diminuer cette surpopulation.

    Or, le monde de la chasse peut, dans certains cas, adopter des pratiques propices au maintien de populations élevées : ne pas tirer les laies, limiter les tirs...

    On sait que Monsieur le Ministre a donné des instructions au DNF pour accepter les battues de destruction. Peut-il nous en dire plus sur leur efficacité ?

    D'une manière générale, n'y a-t-il pas lieu, en collaboration avec les Conseils cynégétiques, de mettre sur pied des opérations pilotes visant à mettre en place des plans de tir ? Comment lutter contre les pratiques de tir propices au maintien de grandes populations ?

    Enfin, il sait que nous sommes également très attentifs aux migrations des populations de sangliers.

    Ne doit-on pas mettre sur pied un plan drastique de diminution de cette espèce au nord du sillon Sambre-et-Meuse ?

    Quelles mesures spécifiques prendre dans les zones urbaines et péri-urbaines, où la chasse traditionnelle est quasi impossible et toujours dangereuse ?
  • Réponse du 05/05/2017
    • de COLLIN René

    Je ne suis pas en mesure d'indiquer le nombre d’autorisations de battues de destructions délivrées depuis le début de l’année 2017. Un éventuel bilan me paraît de toute manière prématuré, dans la mesure où des autorisations sont à ce jour encore délivrées, et où l’on ne dispose pas d’information sur le nombre d’autorisations délivrées pour les années précédentes. Je n’ai pas enregistré de plainte de requérants d’autorisations de destruction du sanglier, au motif qu’ils auraient été tracassés administrativement. J’en déduis donc que mes instructions ont été parfaitement comprises et exécutées par l’administration.

    Un plan de tir au sanglier n’est pas envisageable. D’une part, un recensement objectif et précis des populations de cette espèce n’est pas possible, et d’autre part, par exemple cette année, en conséquence des fructifications forestières « fainée-glandée » très importantes, on a observé beaucoup de mouvements chez cette espèce qui n’est pas nécessairement présente sur les territoires de chasse au moment où les actions de chasse sont programmées. Ajoutons également que dans l’absolu, le plan de tir n’est pas la solution miracle si l’on prend l’exemple de nos voisins français où toutes les espèces de grands gibiers, y compris le sanglier, sont soumises au plan de chasse et qu’il faut bien constater qu’aucune réduction de population n’a pu être constatée jusqu’ici. J’invite dès lors tous les chasseurs et les conseils cynégétiques à faire un maximum d’efforts de prélèvement pour répondre à l’enjeu de faciliter au mieux la régulation des populations de sangliers en activant toutes les possibilités réglementaires en matière de chasse et de destruction et d’éviter tout spécialement les restrictions de prélèvement sur les femelles. La chasse doit jouer pleinement son rôle de régulation des populations des grands ongulés sauvages.

    Chaque ville et commune confrontées à la présence de grand gibier doivent mettre tout en œuvre pour que les zones potentielles de refuge de ce grand gibier dans ces zones urbaines et périurbaines puissent faire l’objet d’opérations de chasse ou de régulation. À cette fin, le Département de la Nature et des Forêts se tient à la disposition des villes et communes concernées afin de les assister dans une telle démarche, tout particulièrement les aider à louer le droit de chasse sur leurs propriétés et leur délivrer des autorisations de destruction.

    Une des difficultés supplémentaires en zone urbaine et périurbaine est le morcellement des propriétés qui rend la mise en œuvre de la chasse et des opérations de destruction du sanglier très difficile, ces pratiques ne pouvant être imposées de facto aux propriétaires et nécessitant l’assentiment de ceux-ci.