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Les nuisances dues à la présence massive des blaireaux

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 413 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 24/04/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Les populations de blaireaux posent de plus en plus de problèmes aux agriculteurs. En effet, l'augmentation des populations de cette espèce protégée induit une série de difficultés sur le plan de la santé animale chez les bovins.

    Parmi les problèmes constatés, citons la tuberculose, le ténia et les néospora (une bactérie contre laquelle il n'existe pas encore de moyen de protection par vaccination). Apparemment, ce sont surtout les blaireaux qui sont porteurs desdites bactéries qui se transmettent par la nourriture (foin, silo) aux bovins, notamment les vaches à lait.

    J'ai récemment recueilli le témoignage d'un agriculteur qui avait eu un contact assez désagréable avec un agent du DNF qui indiquait que la Wallonie promettait un dédommagement, mais que la promesse n'est pas suivie d'effet (versement), alors que l'expertise montre clairement que le bovin perd ses veaux et sa fertilité parce qu'il est infecté par les bactéries transportées par les blaireaux.
    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur les réparations financières engendrées par la présence des blaireaux ?

    Confirme-t-il que les dédommagements dus en 2015 ne sont toujours pas versés ?

    Qu'en est-il des dédommagements pour 2016 ?

    Comment protéger les producteurs de lait contre l'infection par lesdites bactéries ?
  • Réponse du 05/05/2017
    • de COLLIN René

    Le blaireau est effectivement un vecteur potentiel de la tuberculose bovine - tout comme d’autres espèces sauvages. C’est la raison pour laquelle, dans le cadre de la Convention de suivi de l’état sanitaire de la faune sauvage en Wallonie, la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Liège a demandé au Département de la Nature et des Forêts (DNF) de récolter systématiquement les cadavres de blaireaux afin de procéder à des analyses. Ce suivi intensif durant ces trois dernières années, n’a pas mis en évidence de cas de tuberculose dans la population wallonne de blaireau (131 blaireaux en 2015). .

    En ce qui concerne le ténia, aucune étude scientifique n’établit que le blaireau pourrait être davantage vecteur que toute autre espèce animale.

    En ce qui concerne la néosporose, seul le genre Canis  (chien, loup,) est reconnu comme hôte définitif représentant un danger pour les bovins. Certaines études mentionnent des cas de blaireaux « séropositifs » pour Neospora mais n’étant pas hôtes définitifs, ils ne représentent pas un danger pour les bovins.

    Les conseils pour se prémunir contre cette maladie, sont repris dans une brochure publiée en juillet 2008 par l’Arsia « Le point sur la Neosporose – Manuel pratique à l’attention des éleveurs ».

    Pour rappel la réglementation en matière d’indemnisation des dommages causés par des espèces animales protégées prévoit que seuls les dommages directs et certains peuvent être indemnisés.

    Dans tous les cas où le blaireau ou le castor ont été accusés d’être à l’origine de la contamination d’un bovin, aucune indication tangible de leur responsabilité n’a pu être apportée ; ces cas n’ont donc pas donné lieu à une indemnisation.

    En ce qui concerne les dommages occasionnés par les blaireaux ayant donné lieu à une indemnisation (consommation de maïs principalement et occasionnellement d’autres céréales), les montants s’établissent comme suit :
    * en 2014 : 132 dossiers pour un montant de 59.232 euros ;
    * en 2015 : 157 dossiers pour un montant de 64.632 euros ;
    * en 2016 : 126 dossiers pour un montant de 50.112 euros.

    Il est incorrect de dire que les indemnisations ne sont pas payées. Mis à part un très petit nombre de dossiers 2016 pour lesquels des informations comptables sont encore manquantes, tous les dossiers 2015 et 2016 ont été payés.