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Les multiples opérations d'abattage d'arbres le long des voiries

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 807 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 27/04/2017
    • de HAZEE Stéphane
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le 8 mars dernier, j'adressais à Monsieur le Ministre une question écrite concernant les multiples opérations d’abattage d’arbres en cours le long de voiries wallonnes relevant du SPW ou de la SOFICO. À juste titre, de nombreux citoyens, qu’ils soient riverains ou automobilistes, se sont indignés face à l’ampleur des coupes.

    Cette incompréhension face à des opérations aussi massives est d'autant plus légitime à la lecture d'une publication de la DGO1, qui mentionne notamment que : « Le long des axes autoroutiers, les plantations remplissent plusieurs fonctions fondamentales. Elles stabilisent les talus, forment des écrans anti-éblouissements et anti-congères, limitent les nuisances pour les riverains, atténuent l'effet des vents latéraux et évitent la dispersion des agents polluants sur les cultures environnantes. Esthétiques, ces espaces verts jouent aussi un rôle positif sur le comportement des usagers et contribuent à la biodiversité. Sur les aires de repos, les plantations font partie de l'aménagement général au même titre que le mobilier, les jeux pour enfants ou les pistes de santé. De la sorte, elles contribuent à la qualité et donc, à l'image de marque du réseau régional wallon. »

    En date du 30 mars, il m'a transmis une réponse par rapport à laquelle je souhaiterais obtenir certains compléments. Ceux-ci portent notamment sur le choix des prestataires et les mesures qui seront prises à l’avenir. En effet, le 17 janvier, il avait indiqué à une collègue que « L'entretien de ces taillis a été réalisé tardivement, en regard du moment de leur plantation, il y a de nombreuses années ». Il est dès lors indispensable de mieux planifier ces travaux dans un souci paysager, mais aussi environnemental. Comme mentionnées supra, ces plantations jouent en effet un rôle important.

    Quelle est la part de ces travaux effectuée par le personnel du SPW et quelle est la part confiée à des prestataires externes ?

    De quel niveau hiérarchique relève l’attribution des marchés concernés ?

    En janvier, il indiquait en réponse à une collègue que « le bois récolté serait valorisé, suivant les tailles et quantités, soit en menuiserie, soit via une filière de recyclage. Cela permet, par ailleurs, une réduction du prix que remettent les entrepreneurs chargés du travail au travers d'un marché public ».
    De quelle manière la SOFICO et les districts routiers évaluent-ils la valeur des lots de bois attribués ?

    Pour chaque district, peut-il me communiquer :
    - la surface déboisée depuis le 1er janvier 2017 ;
    - le nombre de prestataires auxquels ont été confiées les opérations d’élagage et d’abattage ;
    - les montants engagés par la Wallonie pour l’accomplissement desdits travaux et le montant des réductions attribuées par les entrepreneurs qui emportent les bois ?

    Il a évoqué le lancement par la SOFICO fin 2016 d’« une prospection de marché en vue de lancer à moyen terme un projet « multi-énergie ».
    Peut-il préciser le calendrier retenu pour la mise en œuvre de ce projet ?

    Quelles mesures seront prises à l’avenir afin d’assurer une gestion des abords des voiries relevant de la Wallonie qui évite le recours à des coupes massives ?
  • Réponse du 18/05/2017
    • de PREVOT Maxime

    Ce sujet a effectivement déjà été abordé à de nombreuses reprises et je ne reviendrai donc mes réponses précédentes.

    Le produit de la taille est bien entièrement revalorisé (filière énergétique, cogénération, bois de chauffage) par les entrepreneurs réalisant le travail d’élagage.

    Le prix remis par ces entreprises spécialisées tient compte de cette revalorisation, ce qui permet de réduire considérablement les coûts, de façon variable suivant les endroits et donc la végétation présente.

    Ces prestataires sont désignés à la suite d’une procédure de marché public et, en général, chaque district (42 au total qui couvrent l’ensemble du territoire) travaille avec un seul prestataire dans le cadre d’un marché spécifique lié aux plantations présentes sur son territoire.

    Au niveau de l’ensemble des routes et autoroutes régionales (budgets SPW et SOFICO), ces opérations d’abattage, d’élagage et d’entretien coûtent près de 9 millions d’euros par an. Ce montant tient compte de la valorisation effectuée.

    La décision d’abattage relève des acteurs de terrain qui connaissent le territoire, ses spécificités, les endroits critiques et sont donc les mieux placés pour répondre aux besoins en matière de sécurité et de gestion du réseau ainsi qu’aux demandes des riverains et des usagers. Chaque décision est prise en parfait accord avec la direction territoriale de mon administration (il y en a 7 au total) dont relève le district.

    À titre d’exemple, il est utile de rappeler que l’abattage des arbres aux abords de Namur sur la E411 répond notamment à une demande de nombreux riverains qui souhaitaient retrouver de la luminosité dans leur jardin.

    Au vu de l’émoi et des nombreuses réactions suscitées par cette campagne d’abattage, sous mon impulsion, un groupe de travail a été mis sur pied pour optimiser et uniformiser davantage les processus, en vue de la mise au point d’une note d’orientation.

    L’objectif est de parvenir à une gestion raisonnée des espaces paysagers et de déterminer un plan d’action visant à rédiger des consignes de gestion en fonction des différentes typologies rencontrées (alignement d’arbres, bermes latérales sur autoroutes, bermes latérales sur routes régionales,…).

    Enfin, pour le dossier intitulé « multi-énergie », la SOFICO a lancé fin 2016 une prospection de marché en vue de lancer à moyen terme un projet qui vise toute forme de valorisation énergétique telle que la biomasse, le photovoltaïque ou encore l’énergie éolienne (petit, moyen ou grand éolien). Il s'agit d'un projet dit « multi-énergie » dans la mesure où le domaine sera valorisé par le recours au mode de production d'énergie le plus approprié en fonction de ses caractéristiques. L’appel à candidature sera poursuivi par une procédure de mise en concurrence des divers candidats qui auront été retenus.

    La Direction générale opérationnelle des Routes et des Bâtiments et la SOFICO veillent à assurer une gestion raisonnée et durable du patrimoine paysager alliant les enjeux environnementaux, l’équilibre des coûts de gestion, le confort et la sécurité des usagers.