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Le robot Zora

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 810 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 27/04/2017
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    En janvier 2017, Zora faisait son entrée à la maison de repose de Tertre en Hainaut. (https://www.rtbf.be/info/regions/detail_tertre-zora-le-robot-au-service-des-personnes-agees?id=9501132)

    Selon le reportage, Zora permettrait un allègement des tâches assurées par le personnel soignant.

    Monsieur le Ministre a-t-il eu des échos quant à la fonctionnalité de cette nouvelle technologie ?

    Ne craint-il pas la déshumanisation définitive de l’aide aux personnes ?

    Que pensent, réellement, les résidents face à un « robot » ?

    Entre le jeu et la fonction médicale, n’y a-t-il pas une marge qu’il convient de ne pas franchir ?
  • Réponse du 10/05/2017
    • de PREVOT Maxime

    L’arrivée de robots dans le secteur de la santé et de l’action sociale a déjà fait l’objet de trois questions orales ou écrites en mai 2015, en octobre 2016 et en février 2017, et ce, sans compter les autres questions sur les développements des nouvelles technologies nombreuses et variées. Je me réfère donc aux réponses données à ces questions.

    Le vieillissement de la population est de plus en plus considéré comme pouvant également être une opportunité socio-économique. C’est notamment ce qu’on appelle la silver economy. La Wallonie, tout comme ses voisins européens, doit dès lors développer ses propres champs d’actions en la matière tout en étant garante de l’utilisation éthique du développement de certaines technologies. Votre interpellation concernant l’utilisation du robot Zora, en l’occurrence sa version « Pepper », dans une maison de repos et de soins de Wallonie concerne davantage son utilisation éthique que sa fonctionnalité.

    Zora (Zorg Ouderen Revalidatie en Aanvaldetectie) a été présentée lors du Salon Soins et Santé des 9 et 10 mars 2017. Son objet premier est l’aide à la revalidation, la détection des chutes et l’animation des pensionnaires. Ce robot humanoïde est développé par la société française Aldebaran installée à Ostende.

    La maison de repos à Tertre, que cite l'honorable membre, a adopté la version « Pepper ». Il est, selon son Directeur, programmé pour l’animation. Il peut être utilisé pour des cours de yoga voire pour des cours de langues. Il peut aussi avoir une fonctionnalité d’aide comme, par exemple, guider un visiteur au sein de l’établissement.

    S’agissant des nouvelles technologies, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, l’objectif est de garder à l’esprit qu’elles doivent être au service de l’homme et non l’inverse. En outre, les grands principes qui prévalent dans les soins de santé et l’action sociale doivent être maintenus. Je pense notamment au principe fondamental qui est « primum non nocere » (d’abord ne pas nuire).

    Si un robot peut être considéré comme un soutien ou encore un outil de facilitation, il ne peut être en aucun cas, comme le souligne l'honorable membre très justement dans sa question, un instrument qui remplace le personnel ou néglige la dimension relationnelle, fondamentale en ce domaine. La vigilance s’impose donc. Sa fonction ne consiste pas à être en relation directe avec le résident. Disposer, lors d’une séance de kinésithérapie en groupe, d’un robot qui montre les exercices et dégage du temps au professionnel pour mieux observer et être à l’écoute des difficultés individuelles, constitue un atout majeur. Par contre, utiliser le robot comme un outil relationnel ou comme un outil de contrôle est une limite à ne pas dépasser.

    Nous ne disposons pas encore, à l’heure actuelle, de suffisamment de recul pour avoir une évaluation précise de l’utilisation de ces outils. Ceci dit, les premières observations montrent que cette technologie peut être favorable tant pour le personnel que pour les résidents. En effet, le personnel peut mieux se concentrer sur ses activités spécifiques et il dispose d’un plus grand confort d’intervention. Quant à la personne âgée, elle dispose là d’une compagnie qui montre une certaine similitude à celle d’un animal domestique. Les soins peuvent lui paraître moins contraignants.

    L’évaluation devra par ailleurs être globale. Ces nouvelles technologies font leur apparition tant dans les maisons de repos que dans les hôpitaux ou dans d’autres types d’institutions sociales ou de santé. Leurs caractéristiques sont nombreuses et parfois complexes. Comme le souligne l'honorable membre, elles posent également souvent d’importantes questions éthiques. Leur accessibilité doit également être envisagée. Enfin, de nombreux autres pays sont concernés.

    En conséquence, l’arrivée des robots doit être encore étudiée et évaluée avant que leur implémentation à large échelle soit souhaitable.