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La présence des nitrites dans l'alimentation

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 421 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 27/04/2017
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Selon une simple recherche internet, on constate qu’en Belgique 131 entreprises produisent de la charcuterie (source : http://agro-alimentaires.europages.fr/entreprises/Belgique/Charcuterie%20et%20salaisons.html).
    Parmi ces entreprises, figure naturellement de l’agroalimentaire, mais aussi des salaisons qui forment les fleurons wallons.

    Interpellée par un système économique de moins en moins humain, je me suis penchée sur le contenu de nos assiettes…Des reportages d’investigation (France 2, par exemple avec Cash Investigation) relayés par des journalistes belges de la RTBF (émission « On n’est pas des pigeons ou presse écrite : https://www.rtbf.be/info/societe/onpdp/detail_la-chasse-au-jambon-sans-nitrite-mission-quasi-impossible?id=9480703) ont permis de mettre en exergue les effets néfastes de produits chimiques, ajoutés à notre alimentation, sur notre santé.

    Naturellement plusieurs études démontrent ces effets, rapidement anéantis par les lobbies de la viande et de la charcuterie. Consciemment, à l’instar de certains pesticides, on autorise, pour permettre à la grande distribution et au lobby de la viande d’utiliser des produits douteux afin de maintenir des chiffres d’affaires colossaux, au détriment manifeste de la santé des citoyens.

    Certes, la Wallonie ne peut, comme seule région de Belgique agir sur ces lobbies, mais il serait à mon sens utile de dénoncer certains comportements et de proposer aux Wallons et Wallonnes des alternatives favorisant notre économie locale.

    Ainsi, j’aimerais demander à Monsieur le Ministre :
    a) peut-on établir un label wallon pour une fabrication/transformation d’une charcuterie wallonne ?
    b) un label wallon spécifique sans nitrite ?

    De plus, les fabricants artisanaux wallons pourraient participer à un circuit découverte d’un terroir respectueux de la santé…. La Norvège développe depuis plus de trente ans (source Cash Investigation La charcuterie et le nitrite) de la charcuterie sans aucun nitrite.
  • Réponse du 15/05/2017
    • de COLLIN René

    L’utilisation des sels nitrités dans les produits à base de viande est un sujet épineux, car ces substances ont des effets multiples, à la fois technologiques et sanitaires.

    Ils donnent aux jambons et salaisons leur couleur caractéristique, attendue par la majorité des consommateurs. Néanmoins, à elle seule, cette propriété peut difficilement justifier l’utilisation d’additifs alors qu’il a été assez largement démontré que ceux-ci peuvent être dangereux pour la santé du consommateur via la production de nitrosamines cancérogènes.

    Cependant, les sels nitrités sont également des agents de conservation, si bien que certains considèrent dangereux d’en interdire l’utilisation, craignant des infections bactériennes – notamment botuliques – dans les produits finis.

    Dans ces conditions, le débat qui a notamment eu lieu au niveau européen pour établir le cahier des charges pour la transformation des produits biologiques s’est avéré extrêmement difficile. Faute de pouvoir trancher, le législateur européen a fait appel à la subsidiarité : c’est l’autorité de chaque État membre qui est chargée d’évaluer la nécessité sanitaire et/ou technologique de faire appel aux sels nitrités dans les produits biologiques. On notera que les doses et teneurs résiduelles tolérées dans les produits biologiques sont inférieures aux doses autorisées dans les produits conventionnels.

    Sur ce point, la Wallonie tient une position stricte. Aucun opérateur wallon n’a à ce jour été autorisé à utiliser ces additifs pour la transformation de produits biologiques. Il n’est donc pas nécessaire d’aller en Norvège ou au Danemark pour trouver des spécialités charcutières sans nitrite ajouté, les produits issus de nos entreprises wallonnes répondant aussi à cette exigence.

    Quant à un éventuel label wallon, j’attire l'attention sur l’existence du système de qualité différenciée instauré par le Code de l’Agriculture et mis en œuvre par l’arrêté du Gouvernement wallon du 15 mai 2014 instaurant le système régional de qualité différenciée pour les produits agricoles et les denrées alimentaires. Ce système permet de mettre en exergue des produits qui se différencient des produits standards sur des caractéristiques diverses, parmi lesquelles se retrouvent l’impact sur la santé humaine et la qualité nutritionnelle, diététique et/ou sanitaire. Les produits de charcuterie peuvent donc émarger au signe de qualité wallon, moyennant le dépôt auprès de l’administration, par un promoteur, d’un cahier des charges qui satisfait aux critères imposés, pour pouvoir ensuite être agréés en tant que cahier des charges de qualité différenciée.