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Les élevages de brebis et moutons en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 424 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 27/04/2017
    • de LENZINI Mauro
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Le secteur de l'agneau va mal. 92 % de la viande d'agneau consommée sont importés. La Belgique se classe dernière au niveau européen en termes d'autosuffisance et le secteur de l'élevage ovin est déficitaire. La consommation liée aux fêtes de Pâques n'arrange rien et marque les difficultés du secteur.

    Les moutons sont des animaux plus résistants que les bovins, ils demandent également moins de soin, les brebis agnèlent seules la plupart du temps et ce sont d'excellents ramasseurs de prairies.

    Que représente aujourd'hui l'élevage ovin dans l'agriculture wallonne ?

    Cette forme d'élevage est-elle professionnalisée ou est-elle cantonnée à quelques amateurs cherchant une diversification des revenus ?

    D'une manière générale, Monsieur le Ministre estime-t-il que ce type d'élevage pourrait être une source de diversification de revenu pour les éleveurs ?

    Combien d'éleveurs wallons bénéficient-ils de la prime de 27 euros/brebis du premier pilier ?

    Existe-t-il une volonté régionale de promouvoir ce type de production ?

    Enfin, il avait été question d'organiser en 2017 le congrès annuel du syndicat ovin français, la FNO (Fédération nationale ovine), qu'en est-il ?
  • Réponse du 02/05/2017
    • de COLLIN René

    Dire que le secteur de l’agneau va mal en s’appuyant sur le seul rapport entre la consommation de cette viande et sa production wallonne est insuffisant. De longue date, le taux d’autoapprovisionnement belge est largement déficitaire. La production est insuffisante et la concurrence des viandes importées est particulièrement redoutable.

    Les faiblesses proviennent essentiellement de la structure des élevages, du climat, et de l’étendue des prairies disponibles. En Nouvelle-Zélande, par exemple, ces élevages atteignent plusieurs milliers d’animaux – contre quelques centaines pour nos plus gros élevages. À cela s’ajoute la nécessité d’obtenir des conformations standards pour la distribution, chose plus compliquée lorsque le nombre d’animaux est réduit.

    Ce type d’élevage en Wallonie représente un moyen de diversification pour certains éleveurs. Cependant, comme pour d’autres sources de diversification, il serait simpliste de considérer cela comme « LA » source de revenus complémentaire par excellence. Le cas de chaque ferme doit être évalué.

    Contrairement à certaines idées reçues, la résistance des animaux, les soins à donner, les spécificités de cet élevage ne sont pas à minimiser. L’optimisation du prix de la production doit se rechercher dans une forte technicité, l’existence de circuits courts, le rassemblement de producteurs. Ces pistes sont déjà mises en œuvre par le biais de coopératives par exemple, mais j’ai souhaité aller plus loin. J’ai donc chargé la SoCoPro de travailler à l’élaboration d’un Plan stratégique de développement de cette filière, afin que nous puissions développer ce marché wallon. J’ajouterai que l’encadrement aux éleveurs pour l’amélioration de la génétique ainsi que pour le conseil technique, regroupé au sein de l’Association wallonne de l’Élevage (AWE) depuis 2014, permet aussi de professionnaliser cette production.

    Concernant le soutien couplé, la DGO3 dénombre actuellement, plus de 25.000 animaux admissibles (à savoir des brebis détenues plus de 6 mois), donc éligibles à la prime « soutien couplé ». Ainsi, pour les producteurs admis au paiement « soutien couplé » en 2016, 220 détenaient entre 30 et 200 brebis primables et 28 en détenaient plus de 200.

    Enfin, pour une bonne information, le congrès de la Fédération nationale ovine française s’est bien déroulé à Libramont du 24 au 27 avril dernier.