/

Les barrages construits par les castors

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 427 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 02/05/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Présent en nombre dans nos cours d’eau, les castors posent problème à Houffalize, dans la commune d’Erezée, la Région wallonne a donc autorisé la démolition de 3 barrages entre Fanzel et le pont d’Erezée.

    Les castors causent des désagréments dans certaines de nos rivières comme dans l’Aisne, mais aussi dans nos forêts.

    Olivier Rubbers explique que : « la plupart des dégâts signalés sont subjectifs, mais différentes solutions toutes simples existent qui pourraient éviter les dégâts objectifs ».

    En effet, le problème est que si un barrage de castors est détruit, il sera aussitôt reconstruit par ceux-ci. Le placement d’un tuyau dans le barrage qui permet l’écoulement de l’eau serait paraît-il plus utile, concernant les arbres, la pose d’un treillis serait efficace.

    Puis-je demander à Monsieur le Ministre de m’aider à faire la différence entre un dégât subjectif et un dégât objectif ?

    Ensuite, le nombre de plaintes commence à se multiplier. Il y en a de tous les côtés de Wallonie rurale. Dans quelle mesure est-ce que ses services vont activement contacter les propriétaires pour leur expliquer quelles sont les mesures les plus efficaces à prendre ?

    Y a-t-il un dédommagement pour ces travaux ?
  • Réponse du 24/05/2017 | Annexe [PDF]
    • de COLLIN René

    Un recensement des sites occupés par le castor organisé en 2015 par le Département de l’Étude du Milieu naturel et agricole et le Département de la Nature et des Forêts (DNF) a permis de dénombrer quelque 600 sites occupés, soit un minimum de 2000 à 2500 individus. La population est toujours dans une phase de croissance, avec une colonisation régulière de nouveaux sites, engendrant un certain nombre de situations conflictuelles.

    Cette situation se reflète dans le nombre de demandes de dérogations qui croît annuellement. Voir tableau en annexe.

    En 2016, les motifs d’octroi des dérogations sont essentiellement les dommages importants (62 %) et la sécurité publique (28 %). Quelques dérogations sont motivées par la conservation de la nature (protection d’espèces et d’habitats).

    On peut objectiver les dégâts en estimant la valeur des pertes encourues ou les coûts engendrés : perte de surface productive, valeur des arbres abattus, coût de réparation des digues, estimation d’un risque s’il se produit (p.ex. coup d’eau en aval d’un étang dont la digue cèderait).

    Le Conseil supérieur wallon de la Conservation de la Nature a fixé un seuil minimal de dégâts de 500 euros pour envisager la destruction d’un barrage et de 1.500 euros pour envisager la destruction des individus.

    Les solutions qualifiées de « toutes simples » ne sont pas généralisables et demandent un investissement initial et un entretien régulier. De plus, la protection des digues d’étangs est souvent problématique dès lors qu’il s’agit d’étangs préexistants, vastes, aux contours irréguliers.

    Il est aussi vrai que supprimer les barrages peut s’avérer coûteux et qu’éliminer les castors d’un site n’apporte qu’une solution provisoire étant donné le dynamisme de la population. La cohabitation peut dès lors être une solution plus durable. Toutefois, l’élimination des barrages voire des individus est parfois la seule solution, qui est par ailleurs autorisée par la Loi de la Conservation de la Nature dès lors que l’espèce n’est pas mise en danger, ce qui est le cas dans les conditions actuelles.

    Pour favoriser la cohabitation et l’utilisation de mesures de prévention, le DNF a publié une brochure explicitant ces mesures. Elle est disponible sur le site « Biodiversité Wallonie » à l’adresse http://biodiversite.wallonie.be/fr/09-07-2015-cohabiter-avec-le-castor-en-wallonie.html?IDC=3419&IDD=3597.