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La baisse du chômage

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 259 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 02/05/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Le chômage était en baisse sensible en février (-5,9 %). La Belgique comptait en février 388.451 chômeurs complets indemnisés demandeurs d’emploi ayant perçu une allocation, soit 24.154 de moins qu’en février 2016. Cette annonce a été faite lundi par l’Office national de l’emploi (ONEM).

    Le chômage complet a diminué plus vite chez les hommes (-14.653 unités ou -6,4 %) que chez les femmes (-9.501 unités ou -5,2 %) et davantage encore pour les jeunes de moins de 25 ans (-7.017 unités ou -16,2 %). Par contre, le nombre de chômeurs de 60 à 65 ans augmente (79,3 % ou +9.644 unités).

    Au niveau régional, le nombre de chômeurs complets sur une base annuelle a diminué de 5,3 % en Région flamande (-9.141 unités), de 6,7 % en Région wallonne (-11.453 unités) et de 5,2 % en Région de Bruxelles-Capitale (-3.560 unités).

    Tout cela est bien, mais ne s’agit-il pas de variations à la marge ? À savoir de variations qui traduisent des fluctuations conjoncturelles temporaires et non une résorption structurelle du chômage ?

    Sans parler des exclusions, car on apprend que la Wallonie a été beaucoup plus sévère en matière de contrôle de la disponibilité au travail que les autres régions de Belgique. Combien de ceux qui sortent des statistiques du chômage ont été exclus et se trouvent actuellement du côté des CPAS ?
  • Réponse du 31/05/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    Les chiffres relevés dans la question portent sur les chômeurs complets, indemnisés par l’ONEM (CCI-DE). Pour ce qui concerne la demande d’emploi en Wallonie, nous nous basons sur les chiffres fournis par le FOREm et relatifs aux demandeurs d’emploi inoccupés (DEI) qui, pour rappel, regroupent un public plus large que les seules personnes qui perçoivent des allocations de chômage de l’ONEM et comprennent également les jeunes en stage d’insertion et les personnes inscrites obligatoirement ou librement qui ne perçoivent pas d’allocations.

    Sur cette base, le nombre de DEI est en recul en Wallonie depuis 34 mois consécutifs, soit depuis juillet 2014. À la fin du mois d’avril 2017, le nombre de DEI wallons enregistrait une diminution de 10.652 demandeurs d’emploi par rapport à avril 2016 (écart annuel).

    Cette diminution observée depuis bientôt trois ans s’explique par différents facteurs qui interagissent entre eux : réglementaires, conjoncturels, mais aussi en lien avec les mesures fédérales et régionales visant à accroître l’employabilité des demandeurs d’emploi.

    Néanmoins, le chômage structurel en Wallonie reste important et se manifeste notamment par l’éloignement prolongé de l’emploi, comme l’indique la proportion relative de chômeurs de longue durée parmi les demandeurs d’emploi inoccupés (DEI).
    Par ailleurs, pour expliquer pourquoi le chômage structurel demeure élevé, il convient de rappeler que l’insertion à l’emploi dépend de l’acquisition d’aptitudes sociales et de comportements professionnels de base, qu’il est difficile d’acquérir lorsqu’on est éloigné du marché de l’emploi depuis un certain temps. L’importance du diplôme dans la recherche d’un emploi a aussi été maintes fois répétée. Or, près de la moitié des demandeurs d’emploi wallons sont peu ou pas qualifiés (au maximum secondaire du 2e degré). Ainsi, le risque d’enlisement dans le chômage pour les personnes les moins qualifiées est bien réel. Ceci est d’autant plus vrai que de nombreuses études indiquent une hausse des exigences requises pour intégrer le marché du travail, en lien notamment avec l’essor de la digitalisation de l’économie.

    On observe toutefois depuis plusieurs années que le chômage structurel wallon tend à reculer au niveau des publics les moins qualifiés comme de ceux inoccupés de très longue durée.

    Ainsi entre 2008 et 2016, le nombre de DEI disposant au maximum d’un diplôme du secondaire du 2e degré a diminué de 19 %. La part de ce public par rapport à l’ensemble des DEI était de 53 % en 2008. Elle est, en 2016, de 46 %.

    En outre, entre 2008 et 2016, le nombre de DEI dont la durée d’inoccupation est supérieure à deux ans enregistre un recul de 17 %. Ce public représentait encore 44 % de l’ensemble des DEI en 2008. En 2016, sa part est de 38 %.

    Considérant ces deux variables ensemble, soit les DEI peu ou pas qualifiés et inoccupés depuis deux ans et plus, le nombre est passé de 66.929 DEI en 2008 à 47.652 en 2016, soit une baisse de 29 %.

    Notons également que le taux de jeunes Wallons âgés de 18 à 24 ans et qui quittent prématurément les études est passé de 15 % à 13 % au cours de ces dernières années.

    Concernant plus spécifiquement le nombre de Wallons qui sortent des statistiques du chômage pour exclusion et qui se trouvent actuellement au CPAS, le FOREm ne dispose pas encore d’une information objectivée.

    Les chômeurs sanctionnés temporairement ou définitivement par l’ONEM ont la possibilité de faire appel aux CPAS. Les personnes bénéficiant des services du CPAS ont la possibilité de s’inscrire au FOREm. Néanmoins, toutes les personnes sanctionnées ne reviennent pas forcément s’inscrire au FOREm. Celles qui reviennent, peuvent le faire, soit à la demande d’un CPAS, soit librement.

    Ainsi, selon l’information fournie par l’ONEM, qui assure le paiement des allocations de chômage, chaque mois, en 2016, en moyenne 14.653 chômeurs complets indemnisés wallons ont quitté les statistiques de paiement. Si l’ONEM connaissait le positionnement socio-économique de 11.746 d’entre elles (c’est-à-dire qui n’étaient plus CCI soit pour cause de reprise de travail, maladie ou décès), ce positionnement restait inconnu pour 2.906 personnes.

    Parmi les 2.906 Wallons qui, en moyenne, quittaient chaque mois le statut de CCI avec un positionnement socio-économique inconnu, 207 faisaient l’objet d’une exclusion soit temporaire ou définitive. Parmi ces 207 personnes, une partie a pu faire appel aux services d’un CPAS, sans que l’on sache en déterminer le nombre exact.