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Les routes solaires

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 252 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 02/05/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à LACROIX Christophe, Ministre du Budget, de la Fonction publique, de la Simplification administrative et de l'Energie

    Un projet sans précédent au niveau mondial, un tronçon routier recouvert par des panneaux photovoltaïques est à l’essai en France et a été inauguré par la Ministre française de l’Environnement en décembre dernier.

    C’est à Tourouvre-au-Perche, dans l’Orne, sur une voie départementale, qu’un tronçon de 1 km a été recouvert de dalles photovoltaïques.

    Cette expérience a aussi ses détracteurs qui s’insurgent contre le rendement énergétique incertain et le coût élevé.
    L’entreprise française de travaux publics responsable :

    « Sur 2.800 m², des panneaux photovoltaïques en forme de dalles ont été collés sur l’asphalte. Au sein de ce revêtement, les feuilles de silicium générant le courant sont enrobées dans une résine protectrice qui les rend capables de supporter la circulation de tout type de véhicule, et ce y compris les poids lourds, tout en assurant une bonne adhérence entre le pneu et la chaussée. Une surface de 20 m² suffit à approvisionner un foyer en électricité (hors chauffage) et 1 km de route équipée fournit l’équivalence de la consommation de l’éclairage public d’une ville de 5.000 habitants. »

    Monsieur le Ministre a-t-il connaissance de ce projet pilote ?

    Est-ce un exemple à étudier ?
    Le cas échéant à imiter ?

    Car on cherche partout des surfaces qui peuvent être utilisées à des fins de production d’énergie. Et si on ne place pas les panneaux de la même façon que les Français, ne peut-on pas utiliser plus systématiquement les accotements des routes et autoroutes régionales pour y placer de véritables champs photovoltaïques ?
  • Réponse du 19/05/2017
    • de LACROIX Christophe

    Le 22 décembre 2016 la Ministre française de l’Énergie Ségolène Royal a donc inauguré dans un village normand, une technologie en phase de test, expérimentée par la filiale de Bouygues : Colas. Le concept est baptisé « Wattway » et l’idée maîtresse est de rendre les routes productrices d’électricité. Cette technologie est également à l’étude aux Pays-Bas, en Allemagne et aux États-Unis.

    Les inconvénients principaux de cette technologie sont qu’elle est moins performante et plus coûteuse que les panneaux solaires installés les toits. En effet, les panneaux « à plat » produisent moins d'électricité que les panneaux inclinés. Pour « 300 kWh installés », les dalles Wattway produisent « 5 à 10 kW de moins » que les panneaux installés sur les toitures. Le monde scientifique est actuellement sceptique et attend de voir si les panneaux résisteront, avec le temps, en dehors des laboratoires, au passage de poids lourds et aux intempéries. Aujourd'hui le coût des dalles Wattway est de 17 euros par Wc (watt-crête =unité de mesure de l'énergie solaire) raccordé contre 0,8 euro/Wc pour le solaire photovoltaïque « grands systèmes » installé sur des grandes toitures.

    Quant à l’idée d’utiliser de nouveaux espaces pour produire de l’énergie, un retour d’expérience concret nous semble nécessaire avant de lancer un potentiel test en Wallonie.

    Par ailleurs, je peux assurer que la Wallonie prépare, elle aussi, l’avenir et soutient d’ores et déjà la recherche et le développement concernant le photovoltaïque intégré aux bâtiments. Des nouveaux matériaux de construction « actifs » (car producteurs d’énergie) sont développés en collaboration avec nos communautés scientifiques et industrielles wallonnes. Parmi ces projets, relevons les technologies permettant le dépôt de cellules photovoltaïques en couches minces sur l’acier ainsi que celles visant l’intégration de cellules photovoltaïques organiques dans du verre.