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L'aménagement naturel des berges

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 431 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 02/05/2017
    • de STOMMEN Isabelle
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    L’artificialisation des berges de nos cours d’eau a appauvri les habitats de nos populations de poissons. Ce contexte n’est pas favorable à leur reproduction.
    Certains projets ont permis de recréer des espaces propres à améliorer l’état de l’ichtyofaune. L’aménagement de la Darse de Cheratte a par exemple montré son efficacité.

    En mars dernier, des frayères artificielles ont été installées dans la Meuse, sur les berges de l’île Vas-t’y-Frotte à Namur. L’objectif serait de favoriser la reproduction des brochets, carpes et gardons.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il d’informations sur ce programme ?

    D’autres projets sont-ils à l’agenda en vue de soutenir les populations de nos cours d’eau ?
  • Réponse du 23/05/2017
    • de COLLIN René

    Les frayères artificielles constituent des alternatives intéressantes pour la reproduction de certaines espèces de poissons, dans des milieux fortement anthropisés qui ne peuvent pas être renaturés. Elles ont déjà été testées avec succès sur les lacs de l’Eau d’Heure, dans le Darse de Cheratte, mais aussi dans le canal Ath-Blaton.

    Plus récemment, trente mètres de frayères ont été installés par la Maison wallonne de la pêche sur les berges de l’île Vas-t’y-Frotte à Namur. Ce projet s’inscrit dans un programme plus vaste mené par cette association avec l’aide des structures halieutiques, de l’Administration régionale et le financement du Fonds piscicole et halieutique de Wallonie. Ce dernier contribue au financement de ces aménagements, dans le cadre de ses missions d’aménagement et de restauration du milieu aquatique, de la biodiversité et des lieux de pêche conférées par le décret du 27 mars 2014 relatif à la pêche fluviale, à la gestion piscicole et aux structures halieutiques.

    Ce projet n’est pas isolé. Dans le courant de l’année, plus de cent mètres de paniers végétalisés vont être implantés sur les berges bétonnées de la Sambre et quinze mètres supplémentaires seront installés au niveau de la Dérivation de la Meuse grâce à un partenariat avec la ville de Liège. Ces nouveaux aménagements complètent les paniers installés dans la darse de Cheratte et sur les berges de l’île Robinson à Visé.

    Près de cinq cents mètres carrés de radeaux végétalisés, structures également testées dans la Darse de Cheratte et sur les lacs de l’Eau d’Heure, seront implantés dans les annexes de Sambre et du canal Charleroi-Bruxelles (136 m2) ainsi que sur le lac des Doyards à Vielsalm (32 m2), le lac de Robertville (136 m2) et le lac de la Vierre à Suxy (136 m2).

    Un ambitieux projet de restauration de la noue de Waulsort est planifié pour septembre 2017 lors du chômage de la Meuse. La connexion entre le cours principal de la Meuse et la noue sera rétablie. Celle-ci sera désenvasée et aménagée pour devenir un site privilégié pour la reproduction des poissons de Meuse et une zone refuge pour les alevins issus de ces reproductions. Si ce projet innovant porte ses fruits, d’autres noues pourraient bénéficier d’une intervention similaire.

    D’autres projets sont encore à l’étude pour les prochaines années et viendront utilement compléter les aménagements qui se concrétisent progressivement sur les cours d’eau et pièces d’eau de Wallonie. Il est essentiel pour assurer le maintien de nos populations de poissons de systématiser les aménagements de ce type. Afin de respecter ses engagements au niveau de l’Europe, la Wallonie doit veiller à garantir la présence quantitative et la diversité des espèces de poissons dans ses cours d’eau.