La promotion de l'identité wallonne

• Session : 2016-2017
• Année : 2017
• N° : 107 (2016-2017) 1

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• Question écrite du 02/05/2017

  • de POULIN Christine
  • à MAGNETTE Paul, Ministre-Président du Gouvernement wallon
  
  Dans son dernier baromètre social de la Wallonie dont les résultats étaient présentés en septembre 2016, l'IWEPS réalisait un focus sur l'identité et le sentiment d'appartenance et titrait:
  "L'identité wallonne : une identité forte, stable, mais non exclusive et mettait en évidence que ce dont on est fier en Wallonie, c'est principalement du comportement des Wallons eux-mêmes et de la qualité de vie".
  
  Depuis plusieurs années, une série de mesures ont été prises par la Wallonie pour promouvoir son identité : dans le cadre du Plan Marshall, grâce à la Walbox, par la réalisation des pages « Connaître la Wallonie » sur le portail web régional, etc.
  
  Quelles sont les conclusions que tire Monsieur le Ministre-Président de ces nombreuses initiatives et surtout, pourrait-il nous faire part des actions à venir en matière de promotion de l'identité wallonne et particulièrement à l'égard de la connaissance de l'histoire wallonne et des institutions ?

• Réponse du 23/05/2017

  • de MAGNETTE Paul
  
  Dans la ligne des enquêtes universitaires menées depuis de nombreuses années, notamment sur le capital social, l’IWEPS poursuit effectivement l’analyse du sentiment d’appartenance des Wallonnes et des Wallons, et ce, tant en termes de fréquence que d’intensité et de fierté. Les résultats, stables sur le moyen terme, à travers les facteurs conjoncturels, soulignent que le sentiment d’appartenance à la Wallonie est largement répandu dans notre population et que près de neuf répondants sur dix se déclarent « fiers d’être Wallon » (88 % en 2016).
  
  Le sentiment d’appartenance ne se décrète pas, pas plus que la fierté. Ils se nourrissent, en revanche, de tout ce qui fait connaître et promeut la Wallonie dans ses multiples facettes. L’ensemble des politiques qui concourent au développement socio-économique de la Région, au renforcement de son fonctionnement démocratique et à la valorisation de ses atouts et talents participent donc de manière déterminante à la « promotion de l’identité wallonne ».
  
  Indépendamment de cela, l’Honorable Membre n’est pas sans savoir que, dans le cadre de la répartition actuelle des compétences, la Wallonie ne dispose pas des leviers, essentiels, que sont l’enseignement, l’audiovisuel et la culture, à l’exception du patrimoine immobilier. Sans qu’il soit question de politique « identitaire », une utilisation de ces compétences afin de soutenir une identification positive à la Wallonie et la valorisation spécifique de ses réalités n’est pas aujourd’hui possible pour le Gouvernement wallon.
  
  Cela étant, comme rappelé dans la question, des initiatives sont prises de manière ponctuelle par la ministre-présidence régionale, sur de petits budgets de communication, afin de promouvoir l’histoire et la réalité wallonnes, en offrant aux Wallons et à toute personne intéressée des informations et des supports de référence.
  
  Ainsi, un dossier spécial « Wallonie » a été inclus dans le numéro de septembre 2015 du Journal des enfants édité à 25 000 exemplaires. Conçu à destination des élèves de 9 à 13 ans, cet encart de quatre pages de format A3 synthétisait une information riche sur les symboles de la Wallonie, les institutions wallonnes, les grandes étapes de notre histoire et les talents wallons ; le tout accompagné d’une carte reprenant nos 262 communes et les grands chiffres de la Région.
  
  
  En octobre 2015, une double carte de la Wallonie – géographie physique (zones agro-géographiques, cours d’eau, points culminants) et géographie administrative (communes et provinces) –, réalisée avec le département de la Géomatique du SPW, a été diffusée (en dix exemplaires) auprès des 1 500 établissements d’enseignement primaire de Wallonie, symboliquement accompagnée de deux drapeaux wallons.
  
  Par ailleurs, le site Connaître la Wallonie (http://connaitrelawallonie.wallonie.be/fr) a bénéficié de compléments importants, notamment dans ses rubriques « Dictionnaire des Wallons », « Lieux de mémoire », « Enseigner la Wallonie » et cartes. Sa partie « Wallonie en bref » a, en outre, fait l’objet d’une adaptation intégrale en anglais, exploitant l’universalité d’accès offerte par internet. Ce même site a permis de mettre en ligne, en accès direct, intégral et gratuit, les six volumes de La Wallonie, le pays et les hommes, ouvrage pionnier publié sous la direction d’Hervé Hasquin dans les années 1970 et 1980 et qui demeure une référence en matière d’histoire politique, économique et culturelle de notre Région.
  
  Cet enrichissement du site et ces initiatives d’information de qualité se poursuivront, notamment à travers des partenariats avec nos administrations spécialisées – comme celle du patrimoine – et la convention annuelle conclue avec l’Institut Jules Destrée pour bénéficier de son expertise historique et scientifique. Une exposition et une vidéo sont prévues dans ce cadre, visant à présenter l’histoire et les institutions wallonnes, ainsi que le préconise l’Honorable Membre.
  
  De même, l’illustration de la Wallonie passe par la remise des distinctions du Mérite wallon aux personnalités qui font honneur à notre Région et contribuent à son rayonnement, s’offrant ainsi comme des sujets de fierté pour notre population et des exemples à méditer. Sous cette législature, des attributions spécifiques ont, en outre, été organisées à destination des plus grandes manifestations de notre folklore authentique qui constituent des témoins forts et fédérateurs de notre patrimoine vivant.
  
  Il convient d’ajouter à ces éléments les mesures d’ordre plus symbolique prises ces dernières années, comme la reconnaissance officielle de la gaillarde comme fleur de la Wallonie, décidée à l’unanimité par le Parlement sur proposition du Gouvernement, ou la mise aux couleurs wallonnes des écharpes scabinales # en réponse à une résolution votée en ce sens par l’Assemblée #, mais aussi mayorales, via l’apposition d’un coq hardi sur le tricolore fédéral.
  
  À cela s’ajoute, enfin, la volonté d’assurer l’unification visuelle progressive de l’ensemble des structures régionales et associées à la Région sous les éléments fédérateurs que sont le nom « Wallonie » # dont l’usage fut préconisé par une résolution unanime du Parlement en 2010 # et le coq hardi, emblème historique, populaire et officiel de la Wallonie, consacré par le décret du 23 juillet 1998.