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L'évolution des espaces de "coworking"

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 298 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 02/05/2017
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Depuis quelques mois, nous voyons fleurir en marge des espaces de "coworking" classiques, des lieux de convergence de travailleurs à domicile.

    En effet, des lieux plus inattendus, salons de thé, cafés accueillent de plus en plus dans des espaces informels des "coworkeurs" qui ne parviennent plus à trouver dans leurs espaces privatifs (à domicile) les conditions nécessaires à l’exécution de leur travail.

    Monsieur le Ministre est-il avisé de ce phénomène ?

    Comment compte-t-il pérenniser les espaces traditionnels de "coworking" en marge de cette nouvelle tendance ?

    Comment créer des synergies efficientes entre ces deux types d’espaces ?
  • Réponse du 13/06/2017 | Annexe [PDF]
    • de MARCOURT Jean-Claude

    L’économie du partage, les technologies et les usages numériques sont en train de changer nos façons de travailler.

    Avec le développement des nouvelles formes d’organisation du travail et l’essor des nouvelles technologies permettant le travail à distance, des formes originales de collaboration à distance continuent d’émerger ou de se développer : télétravail en espaces de coworking, en cohoming (un télétravailleur en accueille d’autres à son domicile) ou partage d’espaces mis à disposition de télétravailleurs dans des entreprises ou organisations publiques.

    Par ailleurs, des « office cafés » ou « nomad spaces » se développement dans des hôtels, cafés, restaurants… et proposent aux télétravailleurs de profiter d’une connexion WiFi en échange de consommation de boissons ou nourriture.

    Une étude réalisée par Deloitte prédit que d’ici 2020, le nombre de bureaux fixes pour dix travailleurs ayant un emploi axé sur le savoir diminuera de 8 à 7. L’espace de travail du futur sera donc flexible et les « tiers-lieux » seront complémentaires à la fois au bureau classique et au travail à domicile.

    Comme on peut le voir dans le tableau en annexe, chaque type d’espace de travail décentralisé présente un certain nombre d’avantages et d’inconvénients pour les travailleurs qui les fréquentent.

    Les « office cafés » et restaurants peuvent constituer des avantages intéressants du point de vue de la mobilité (ils sont accessibles en nombre de plus en plus important en Wallonie), de la flexibilité (ils sont accessibles de façon libre sans abonnement) et de la réduction de l’isolement (« sortir de ses quatre murs »).

    Cependant, en comparaison aux espaces de coworking tels que ceux déployés dans le cadre du réseau wallon CoWallonia, ils ne proposent pas des conditions optimales de travail sur le long terme pour des professionnels.

    En effet, ces lieux ne sont pas équipés de mobilier professionnel, la qualité et sécurisation de la connexion WiFi ne sont souvent pas de mise et ils ne proposent pas des équipements tels qu’imprimantes, salles de réunion avec projecteurs… D’autres points négatifs de ce type d’espace sont liés à la confidentialité d’un lieu public ouvert à tous, de la sécurité des biens personnels, au calme et à la concentration nécessaire pour travailler.

    Enfin, ces lieux sont dépourvus de la dynamique d’animation « learn + connect » spécifique au coworking en Wallonie, visant à créer du lien entre les membres de la « communauté » de coworkers et à mettre sur pied un programme d’ateliers, formations, conférences qui permettent aux coworkers de développer ou renforcer leurs connaissances et aptitudes (cf. enquête CoWallonia : 41 % des coworkers interrogés lors de l’enquête CoWallonia ont pu acquérir de nouvelles compétences, près de 8 coworkers sur 10 ont pu bénéficier de l’aide d’un autre coworker pour résoudre un problème auquel ils ont fait face, 60 % ont bénéficié d’une opportunité d’affaire/recommandation professionnelle).

    Ces espaces sont donc complémentaires dans leur typologie d’espace décentralisé et contribuent chacun à leur échelle à la diffusion des nouvelles pratiques de travail, mais les services et infrastructures proposés permettent de les différencier dans leurs cibles et propositions de valeur.