Le miel wallon

• Session : 2016-2017
• Année : 2017
• N° : 436 (2016-2017) 1

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• Question écrite du 02/05/2017

  • de DE BUE Valérie
  • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région
  
  Après plus de 25 ans de démarches en tous genres, le miel de la région devrait enfin bénéficier d’une Indication géographique protégée (IGP).
  
  Monsieur le Ministre pourrait-il me dire quand cela sera effectif  ?
  
  Quelles avancées sont attendues par les apiculteurs suite à cette reconnaissance  ?

• Réponse du 19/05/2017

  • de COLLIN René
  
  L’arrêté ministériel permettant d’introduire le dossier du Miel wallon IGP au niveau européen a été publié au Moniteur belge ce 20 avril. Passée la période de recours classique de 60 jours au Conseil d’État, le dossier pourra être transmis à la Commission européenne. Ceci pourra avoir lieu à partir du 19 juin. Ensuite, la Commission aura maximum 6 mois pour statuer sur la conformité du dossier avec la réglementation européenne en matière d’AOP/IGP. S’ensuivra la publication au Journal officiel de l’Union européenne d’une fiche-résumé du dossier, initiant une période de consultation communautaire de 3 mois. En l’absence d’opposition, il sera procédé, via un règlement d’exécution de la Commission, à l’enregistrement de la dénomination « Miel wallon » comme IGP.
  
  Au total, à partir de la réception du dossier par la Commission et en absence de questions de la Commission, il faudra compter entre 5 et 10 mois pour que l’enregistrement soit effectif. Ce qui nous mène entre novembre 2017 et avril 2018.
  
  Le Miel wallon, bien qu’étant un produit naturel tiré de la ruche, est également le résultat d’un savoir-faire apicole typiquement wallon.
  
  En effet, les apiculteurs wallons ont réussi, via l’application de techniques apicoles locales, à produire un miel répondant à la demande du consommateur, à savoir un miel à cristallisation fine, doté d’une texture onctueuse et tartinable et présentant une grande qualité organoleptique.
  
  L’évolution du Miel wallon jusqu’à cette qualité est la résultante d’une flore typique à la Wallonie, dominée par l’abondance de brassicacées, d’astéracées et de rosacées. Étant donné l’extrême rapidité de cristallisation des nectars issus de cette flore, les miels obtenus en Wallonie par le passé étaient souvent trop fermes, ou mal cristallisés. Grâce aux techniques de cristallisation dirigée, mises en place spécifiquement par les apiculteurs wallons, le Miel wallon a su se caractériser par delà nos frontières comme un miel homogène et tartinable, à cristallisation fine.
  
  Par l’obtention de la reconnaissance de la dénomination « Miel wallon », les apiculteurs wallons souhaitent faire reconnaître la qualité de leur travail, leur souci continu de l’amélioration de la qualité du produit et leur savoir-faire issu d’une adaptation aux spécificités du terroir wallon. Ils espèrent également rassurer le consommateur sur l’origine et la pureté de leur miel, en réaction à certaines fraudes qui ternissent régulièrement l’image du produit. La dernière étude de Test Achats de février dernier a encore malheureusement démontré que certains apiculteurs ou négociants peu scrupuleux adultèrent le miel ou induisent le consommateur en erreur sur son origine. Les apiculteurs wallons souhaitent donc, à travers une reconnaissance officielle liée au terroir, démarquer leur miel sur le marché, sortir de l’amalgame, rétablir une relation de confiance avec le consommateur et obtenir une rétribution juste de leur savoir-faire et de leurs efforts.