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La coopération entre le VDAB et le FOREm

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 270 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 03/05/2017
    • de DOCK Magali
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Le nombre de Wallons travaillant en Flandre a augmenté de 23 % ces dernières années. Celui-ci passe de 13.498 offres d’emplois prises par des Wallons à 16.669 offres d’emplois. La pénurie du marché du travail dans le nord du pays et la collaboration renforcée entre le FOREm et son homologue flamand le VDAB justifierait cette augmentation.

    Or, le discours sur l’État de la Région wallonne effectué par le Ministre-Président en 2016 parlait de construire un écosystème économique wallon, patriote, afin que ce nombre de 5 milliards d’euros qui échappent à notre territoire au profit de celui de la Flandre soit progressivement récupéré.

    Dès lors, comment expliquer que chez certains conseillers FOREm, le rendez-vous consiste avant tout à présenter le site du VDAB pour que les chercheurs d’emplois ayant des connaissances en néerlandais trouvent un emploi en Flandre ?

    Nous vivons dans une société tertiarisée où l’emploi des langues est fondamental pour capter des marchés. Or, la Wallonie rejette ces compétences à la Flandre qui en profitera pour renforcer encore son emprise économique.

    Le patriotisme économique prôné par le Ministre-Président est-il cohérent avec ce type de partenariat ?

    N’est-ce pas là un pari sur le court terme que de réduire le nombre de chômeurs le plus vite possible au détriment de la construction de notre tissu économique ?
  • Réponse du 07/06/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    Dans le cadre de la coopération Synerjob, et dans le but de mettre au travail un maximum de demandeurs d’emploi, notamment en stimulant la mobilité, des actions concrètes sont mises en œuvre et renforcées d’année en année. J’en citerai les 5 principales :
    * Concernant l’échange automatisé ou ciblé d’offres d’emploi entre les organismes, plus particulièrement les offres liées à des fonctions critiques ou métiers en pénurie, plus de 200.000 offres d’emploi sont échangées, chaque année, entre Actiris, le VDAB et le FOREm.

    * Les conseillers bilingues désignés par le FOREm et le VDAB proposent, entre autres :
    - L’aide à la rédaction de CV et la préparation d’entretiens d’embauche ;
    - l’inscription libre au VDAB et sur son site d’offres d’emploi pour les candidats wallons ayant des connaissances en néerlandais, même élémentaires lorsque celles-ci ne sont pas requises au vu du profil demandé (par exemple : un opérateur de production). Bien souvent, les candidats wallons sont contactés par des employeurs intéressés par leur profil, dès leur inscription sur le site du VDAB. Cette inscription est donc un levier important pour favoriser la mise à l’emploi.
    - des modules collectifs d’information sur le marché de l’emploi en Flandre et des séances d’information pour des secteurs spécifiques ou des projets de grand recrutement.

    * La constitution d’équipes mixtes de conseillers du VDAB et du FOREm (conseillers aux entreprises) pour la prospection et la gestion active d’offres d’emploi émanant d’entreprises flamandes. Près de 50.000 opportunités d’emploi ont été gérées par les équipes mixtes (conseillers FOREm et VDAB) entre 2008 et fin 2016.

    * La sensibilisation des entreprises flamandes au recrutement de la main-d’œuvre au-delà de la frontière linguistique et l’organisation d’événements de grande ampleur (jobdatings et « job-beurs ») avec des candidats et des grands employeurs.

    * Enfin, la formation professionnelle n’est pas laissée pour compte dans cette coopération, puisqu’une convention-cadre SYNERJOB a été signée afin de favoriser et de faciliter la mobilité interrégionale entre tous les stagiaires de la formation.

    La mobilité interrégionale doit être considérée comme une source d’opportunités. Dans son discours sur l’État de la Wallonie, en 2016, le Ministre-Président, bien que n’abordant pas spécifiquement cette question de la mobilité, faisait également remarquer que notre économie est de petite taille et très ouverte sur les régions limitrophes et sur le monde.

    Nous ne pouvons nous permettre de faire l’économie d’une démarche de promotion de cette mobilité, qui est une piste pour augmenter les possibilités d’insertion, en particulier pour les jeunes qui entrent sur le marché de l’emploi. Il s’agit également de permettre à ces personnes d’acquérir, dans une autre région ou à l’étranger, des compétences et de l’expérience, qu’ils pourront ensuite exploiter et valoriser durablement en Wallonie.