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Les intérimaires de plus de 70 ans

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 274 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 03/05/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    D’après les chiffres de la société d’intérim Randstad, lors de la dernière décennie, le nombre d’intérimaires âgés de plus de 70 ans a plus que triplé.

    En effet, il y a 10 ans, Randstad comptait 51 intérimaires âgés de plus de 70 ans, alors qu’aujourd’hui, ils sont 158 âgés de plus de 70 ans et même certains âgés de plus de 80 ans !

    Certes, le nombre est toujours petit comparé à la masse des travailleurs intérim. Mais la tendance traduit une réalité bien inquiétante.

    Pour la société Randstad, les changements législatifs permettant le déplafonnement des revenus des pensions expliquent cette situation.

    Madame la Ministre partage-t-elle ce constat ou s’agit-il plutôt de séniors disposant d’une pension plutôt précaire qui « force » les séniors à suivre des activités rémunératrices ?

    A-t-elle des informations plus précises en ce qui concerne le type d’activités ?

    S’agit-il d’activités qui font concurrence aux plus jeunes ? Ou s’agit-il d’activités hors concurrence ?
  • Réponse du 07/06/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    Selon l’article paru en février de cette année, Randstad compte, début 2017, 158 travailleurs sous contrat intérimaire, âgés de plus de 70 ans, et même quelques-uns de plus de 80 ans, contre à peine 51 il y a 10 ans.

    Cette tendance s'observe également pour la génération des plus de 55 ans. Il y a 10 ans, Randstad comptait 2.408 de ces travailleurs en Belgique, aujourd'hui, ils sont 4.015 sur le territoire national.

    Ces tendances sont également confirmées par Federgon, la fédération sectorielle. Selon la société Randstad, les changements législatifs qui ont permis un déplafonnement des revenus des pensions peuvent expliquer cette tendance, mais ce n’est qu’une partie de l’explication.

    En effet, cette partie du public intérimaire ayant dépassé l’âge de la retraite s’inscrit dans le dispositif afin de compléter ses revenus qu’il estime trop faibles et tente ainsi d’augmenter son pouvoir d’achat au travers de missions ponctuelles de travail intérimaire.

    Pour mémoire, le travail intérimaire est une forme de mise à disposition du personnel.
    Le travailleur est engagé par la firme d’intérim, mais effectue ses prestations au sein de l’entreprise utilisatrice.
    En accord avec la loi du 24 juillet 1987 sur le travail temporaire, modifiée par la loi du 16 juillet 2013, le travail intérimaire n’est autorisé que dans certains cas :
    - le remplacement d’un travailleur fixe dont le contrat est temporairement suspendu ;
    - un surcroît temporaire de travail ;
    - l’exécution de certains travaux exceptionnels ;
    - et, depuis le 1er septembre 2013, pour des missions intérimaires en vue d’un engagement permanent pour motif d’insertion.

    Selon Federgon, fédération sectorielle, on observe une plus grande présence de ces travailleurs dits « senior » dans les secteurs où le montant de l’allocation de retraite est plus faible, comme l’Horeca ou dans des fonctions de secrétariat, par exemple.

    Une autre explication à la présence des seniors dans le secteur de l’intérim réside dans le fait qu’ils restent attachés, sur le plan « affectif », à la structure qui les a employés durant leur carrière. Ils souhaitent donc maintenir ce lien social important et nécessaire à leur épanouissement.

    La perception selon laquelle ces intérimaires plus âgés prendraient le travail de jeunes chercheurs d'emploi n'est pas correcte dès lors qu’il est souvent question de petits emplois, temporaires pour lesquels les agences de placement intérimaire trouvent difficilement des candidats, et ce, quel que soit leur âge.

    Le Gouvernement wallon restera, naturellement, attentif à l’évolution du secteur, car il est évident qu’il faut continuer à investir et soutenir les missions fondamentales et essentielles du secteur de l’intérim qui, ne l’oublions pas, est et doit rester, comme je l’ai déjà évoqué, un levier vers une insertion et un maintien durables et de qualité sur le marché du travail.