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La contamination de l'eau à Saint-Hubert

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 776 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 03/05/2017
    • de FOURNY Dimitri
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Depuis plusieurs années revient un problème récurrent dans le village de Saint-Hubert situé en Province de Luxembourg : l’eau potable est contaminée par un parasite, le giardia. Un filtre ultra-violet a donc été placé à la sortie des réservoirs d’eau, censé, en théorie, détruire toute trace de parasites. Mais ce n’est pas le cas au niveau pratique. Une des possibles causes de cette contamination serait la présence de gibier à proximité des captages en surface.

    Monsieur le Ministre a-t-il été informé de cette pollution particulière et peut-il nous en dire davantage sur ce dossier ?

    Quels sont les risques pour les habitants de consommer cette eau ainsi que pour l’environnement ?

    Quelles solutions préconise-t-il ?

    Ce type de parasite se retrouve-t-il dans d’autres eaux à d’autres endroits sur le territoire wallon ?

    La SWDE intervient-elle dans ce type de cas afin de conseiller la commune concernée ?
  • Réponse du 24/05/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le Code de l’eau prévoit en ces articles R.262 et suivants la procédure à suivre en cas de survenance d'événement portant atteinte à la qualité de l'eau destinée à la consommation humaine.
    Il ne revient pas au Ministre d’intervenir dans celle-ci, sauf en cas d’urgence motivée par le danger potentiel pour la santé publique et la carence du fournisseur (article D .190 du Code de l’eau), ce qui n’était pas le cas ici vu les actions entreprises par le fournisseur.

    La contamination à St Hubert a fait l’objet d’un suivi par la DGO3 à la demande du fournisseur d’eau, en l’occurrence la commune qui est aussi le producteur dans ce cas.
    Suite aux contaminations passées, un système de désinfection par rayonnement UV a été installé au réservoir principal et renforcé suite au signalement d’un cas de giardiase en novembre 2016.

    Selon les informations obtenues de la DGO3, la situation actuelle est la suivante.

    En mars 2017, un cas de giardiase a été constaté à Saint-Hubert et le contrôle dépêché immédiatement a mis en évidence que des kystes (en principe non revivifiables) de Giardia étaient présents dans le réseau de distribution.
    À l’initiative de la commune, en concertation avec l’AIVE et la DGO3, les mesures suivantes ont été prises :
    - l’eau a été déclarée non potable (avec avis d’ébullition) ;
    - un captage suspect (Petit Maçon nouveau) a été mis hors service, avec ravitaillement du château d’eau concerné par la protection civile ;
    - un second système UV a été installé au second réservoir (Saint-Roch), alimenté en partie par une autre ressource de la ville de Saint-Hubert située en forêt (Boulard-Leblicq) ;
    - le bon fonctionnement des lampes UV a été vérifié et il a été procédé à une stérilisation du réseau en question par choc de chlore avant remise en service du captage Petit Maçon fin avril ;
    - Des pompes doseuses de chlore ont été installées à la sortie des deux réservoirs afin de maintenir une concentration continue en chlore dans le réseau.

    Le rayonnement UV ne fait pas disparaitre les Giardia mais il les inactive par destruction de plusieurs brins d’ADN et les rend donc non infectieux. Actuellement, les kystes sont toujours présents dans le réseau, ce qui signifie que les captages concernés continuent à en introduire. Des analyses particulières vont maintenant être réalisées pour s’assurer du caractère non revivifiables des kystes, avant de pouvoir lever la déclaration de non-potabilité.

    En attendant, la commune a maintenu l’avis d’ébullition et la fourniture de berlingots à la population concernée se poursuit.

    La solution qui devrait être mise en œuvre pour résoudre définitivement ce problème dû à de multiples captages très superficiels et exposés aux eaux de surface ou à des eaux de ruissellement d’origine animale (gibier), est d’installer, conformément à l’approche de gestion de la sureté sanitaire, une première barrière en amont de l’alimentation du réseau, consistant en une filtration sur lit de sable qui permet d’éliminer la plus grande partie de ces micro-organismes de taille importante, et à coques (cryptosporidium, giardia, clostridium,…).
    C’est ce qui est envisagé dans le cas de Saint-Hubert.

    Des laboratoires agréés, dont celui de la SWDE, sont sollicités pour les analyses de suivi de cette contamination. Par ailleurs la SWDE est intervenue en tant que conseil pour les solutions à apporter vu son expertise en matière de qualité de l’eau.