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L'impact des conditions climatiques sur le secteur fruitier

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 450 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 08/05/2017
    • de COURARD Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Il a été évoqué lors de la dernière Commission agriculture du Parlement wallon, la situation de la fruiticulture, ébranlée par les dernières gelées. Les pertes sont importantes et la détresse des fruiticulteurs est plus que compréhensible.
    Malheureusement, les incidents climatiques sont des circonstances exogènes, naturelles, sur lesquelles personne n’a aucune emprise.

    Par contre, on peut avoir une influence sur la gestion des dégâts qui sont occasionnés par les gelées. En l’occurrence, Monsieur le Ministre annonçait lors de la commission susmentionnée qu’il est possible de recourir au Fonds des calamités pour compenser les pertes subies par les fruiticulteurs.

    Quels sont les facteurs susceptibles de faire pencher la balance en faveur des fruiticulteurs puisqu’il s’agit encore, à l’heure actuelle, de supputations et non de certitudes quant à la reconnaissance de l’État de la fruiticulture en tant que calamité naturelle ?

    Quand une réponse peut être espérée, sachant l’urgence de la situation ?

    Par ailleurs, il est fort à parier qu’au vu des faibles récoltes engrangées, les prix des fruits tels que la pomme, la poire, ou encore les cerises, pourraient sensiblement augmenter à cause d’une pénurie annoncée. La conjoncture se calque simplement sur la loi de l’offre et la demande.

    Comment pourrait-il réguler le marché pour éviter que les prix explosent ?

    Enfin, l’on présage l’importation des produits polonais sur le marché belge, ce que craignent les fruiticulteurs. Que sait-il à cet égard et quelles solutions peuvent être envisagées pour éviter une telle situation, rappelons-le, préjudiciable à notre économie horticole ?
  • Réponse du 08/06/2017
    • de COLLIN René

    L’éventuelle indemnisation par le Fonds des calamités agricoles ne s’enclenche qu’en cas de reconnaissance d’un phénomène naturel exceptionnel comme calamité agricole.

    Comme les autres secteurs agricoles, le secteur fruitier pourrait bénéficier d’une intervention du fonds si les conditions de la reconnaissance du caractère exceptionnel sont réunies.

    En première estimation, les pertes les plus importantes seraient en culture de fruits à noyau (50 à 80 %), ainsi qu’en culture de pomme (60 à 90 %). En culture de poire, on pourrait espérer entre 50 et 80 % d’une récolte normale. Mais l’importance exacte des dégâts ne sera réellement connue que lors des constats qui auront lieu au moment de la récolte.

    Une augmentation sensible du prix des fruits dépend de l’importance des dégâts de gel dans le secteur fruitier dans l’ensemble de l’Europe. Une part significative de certains fruits vendus en Belgique est importée, notamment les cerises qui viennent de Turquie, pays pour lequel nous ne disposons pas d’informations sur la future récolte. D'autre part, la Belgique ne produit que 2 % de la production de pommes au niveau européen alors que la Pologne en produit 30 %. Il est encore trop tôt pour connaître le niveau de récolte dans ce pays. Enfin, la Belgique produit 12 % de la production européenne de poires.

    Le secteur vient de connaître des années difficiles dues à l'embargo russe, avec des prix de vente très bas, notamment pour les pommes et les poires. Le prix de cette année dépendra également des quantités récoltées dans les autres pays européens, des quantités demandées par les consommateurs ainsi que des marges que prennent les intermédiaires. Actuellement, il n'y a pas de régulation sur le marché.

    Le secteur fruitier wallon compte aussi sur nos magasins et nos consommateurs pour privilégier les fruits locaux et espérer ainsi un revenu malgré les dégâts de gel.