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Les porcs maltraités à l’abattoir de Tielt

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 821 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 10/05/2017
    • de DODRIMONT Philippe
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Le 23 mars dernier était révélé publiquement des images d’une violence insoutenable envers des porcs filmés aux abattoirs de Tielt. Derrière ces révélations, une organisation de défense des animaux, Animal Right qui s’y était infiltré et avait filmé en cachette.

    Chocs électriques, porcs estropiés, absence d’étourdissement avant l’abattage, porcs morts durant le transport et utilisés pour une future commercialisation alors qu’ils devaient être retirés du marché… autant d’exemples qui illustrent un cas réel de maltraitance animale.

    La direction de Debra-Groupe qui exploite l’abattoir ne nie pas les faits et a ouvert une enquête interne.

    Monsieur le Ministre a-t-il des compléments d’information par rapport à ce dossier ?

    Où en est l’enquête interne ?

    Combien d’éleveurs wallons font abattre leurs bêtes à Tielt ?

    A-t-il eu des réactions de leur part ?

    Vont-ils rompre leur collaboration ?

    S'est-il entretenu avec son homologue flamand sur cette affaire ?

    La direction de Tielt a affirmé que les contrôles étaient réalisés de manière aléatoire.

    Comment s’opèrent les contrôles dans les abattoirs wallons ?

    Quel est l’état d’avancement de la réflexion sur l’installation de caméras de surveillance au sein des abattoirs ?

    Une réflexion entre les trois régions a-t-elle lieu ?
  • Réponse du 31/05/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les situations filmées à l’abattoir de Tielt sont intolérables et totalement contraires aux règles de bien-être animal.

    S’agissant d’une situation en Flandre, aucune information sur l’enquête interne n’est disponible en Wallonie. Par ailleurs, il ne revient pas à la Wallonie de commenter les dispositions prises par le Ministre flamand sur un dossier dont le suivi lui revient. Aucune information n’est disponible sur le nombre d’éleveurs wallons qui font abattre leur bête à Tielt ni sur leur réaction éventuelle.

    Cette affaire montre une nécessité d’améliorer les procédures de contrôle dans les abattoirs en général. Il convient d’être attentif aux initiatives qui seront prises dans les autres régions. Mais ceci ne doit pas empêcher la Wallonie d’avoir une réflexion propre sur ce qui est souhaitable pour garantir le bien-être animal dans les abattoirs wallons.

    Pour ce qui concerne les contrôles actuels dans les abattoirs wallons, dans le cadre du protocole signé entre l’AFSCA et les régions, les vétérinaires chargés de mission de l’AFSCA effectuent la vérification des obligations liées au bien-être animal et avertissent l’Unité du Bien-être animal en cas de constatation de non-conformité. À cette fin, ils doivent compléter avec une fréquence de minimum deux fois par mois une check-list spécifique au bien-être animal dans chaque abattoir. Cette check-list n°3039 peut être consultée sur le site web de l’AFSCA. Tout comportement inadéquat portant préjudice au bien-être animal doit être immédiatement signalé à l’Unité. Lorsque la non-conformité signalée est grave, l’Unité réalise un contrôle inopiné dans l’abattoir et prend les mesures adéquates.

    Bien avant que cette problématique ne soit médiatisée, il avait été prévu que chaque abattoir serait contrôlé en 2017 au moins une fois de manière inopinée par l’Unité du Bien-être animal. Les premiers contrôles réalisés en 2017 dans les abattoirs wallons de manière inopinée n’ont pas mis en évidence d’infractions.

    Lors d’un contrôle tout récent d’un abattoir wallon de porcs, l’Unité a constaté que la problématique de Tielt a incité le responsable de l’abattoir à organiser une formation interne de remise à niveau des personnes titulaires du certificat de compétence requis pour les personnes qui manipulent les animaux. Cette formation a été immédiatement réalisée avec des spécialistes externes. Le secteur se montre donc conscient de l’importance du bien-être animal et de l’impact catastrophique d’images comme celles filmées à Tielt, et il semble prêt à réagir.

    De manière plus large, des caméras de vidéosurveillance dans toutes les parties des abattoirs où se trouvent les animaux jusqu’à leur mise à mort vont être mises en place. Le point critique de cette mesure est l’accès aux images, qui doit être réservé, en première intention, aux services de contrôle. En accord avec les représentants des travailleurs, les images devraient également être accessibles à la personne responsable du bien-être animal au sein de l’abattoir.

    La présence de caméras à des fins de protection animale est déjà effective dans certains abattoirs wallons sans que cela n’ait posé de problème pour le personnel susceptible d’être filmé. La vidéosurveillance ne remplacera jamais la nécessité de la présence physique d’un vétérinaire dans les abattoirs, mais il est incontestable qu’elle pourra renforcer efficacement le système de contrôle.

    La volonté d’avancer dans ce sens en Wallonie a été signalée aux autres Régions dans le cadre de la bonne collaboration interrégionale.