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Pistes pour réduire les nuisances des porcheries.

  • Session : 2004-2005
  • Année : 2005
  • N° : 123 (2004-2005) 1

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  • Question écrite du 28/07/2005
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à ANTOINE André, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial


    Une vaste étude vient d'être menée en France afin d'étudier les moyens nécessaires en vue de réduire considérablement les nuisances occasionnées par les porcheries.

    En effet, parmi les griefs les plus fréquents des riverains, on retrouve bien souvent les odeurs. De même, lors de l'installation de ces porcheries, se pose le problème de l'évacuation du lisier, notamment lorsque la porcherie est installée dans une zone dite sensible.

    Or, justement, selon cette étude française, l'intensité odorante serait fortement liée au type de sol employé. Ainsi, les élevages sur litière (paille, sciure de bois, ...) seraient nettement moins nauséabonds que ceux sur caillebotis (les porcs vivent sur un sol bétonné à claire-voie au-dessus d'une fosse qui reçoit leurs excréments).

    Or, ce type de bâtiment, très en vogue depuis les années 1970, car très économe en main-d'oeuvre, est le plus répandu. Une solution palliative consisterait tout simplement à multiplier les vidanges et à stocker le lisier dans une fosse extérieure hermétiquement couverte pour contenir les odeurs ou encore à s'équiper d'une station de traitement. Malheureusement, le coût de ces installations reste encore particulièrement dissuasif.

    De même, toujours selon cette étude, une modification du régime alimentaire des porcs pourrait réduire de manière significative les teneurs en phosphore et en azote du lisier.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de cette étude française ? Quelles sont les mesures qu'il entend développer dans les prochains mois en vue d'inciter les agriculteurs wallons à préférer l'élevage de porcs sur litière ? De même, quelles sont les mesures qui seront éventuellement développées par Monsieur le Ministre en vue de permettre, par une modification du régime alimentaire, une diminution des teneurs en azote et en phosphore du lisier porcin ?



  • Réponse du 26/08/2005
    • de ANTOINE André
    En réponse à la question écrite n°123 posée le 28 juillet 2005, j'ai l'honneur de faire part à l'honorable Membre de la réponse suivante :

    Nous n'avons pas connaissance de l'étude française évoquée, mais nous pouvons informer l'honorable Membre que différentes études ont été réalisées ou sont en cours de réalisation notamment au niveau de la filière porcine wallonne et de la Direction générale de l'Agriculture, que ce soit au niveau de l'alimentation des porcs, des techniques appliquées au niveau du type d'hébergement, du système de ventilation des bâtiments, du traitement des effluents ou encore des techniques d'épandage.

    Ces études proposent un éventail assez large de possibilités de réduction des nuisances liées à l'exploitation de porcheries ou aux épandages d'effluents d'élevage.

    Il importe cependant de rester prudent face aux différentes techniques ou technologies proposées, certaines pouvant s'avérer lourdes à mettre en place tant sur le plan technique que sur le plan financier ou d'autres pouvant avoir un impact négatif sur d'autres problématiques environnementales, comme par exemple les nuisances sonores ou le risque de pollution des eaux souterraines.

    Il y a lieu de noter qu'en vertu de l'arrêté du Gouvernement wallon du 4 juillet 2002 arrêtant la liste des projets soumis à étude d'incidences et des installations et activités classées et du mécanisme de détermination des seuils de classe sur base de la production d'azote organique par an et par animal, un élevage de porcs de production sur caillebotis relève de la classe 1 avec étude d'incidences dès 1.666 animaux alors qu'une exploitation agricole choisissant la stabulation sur litière biomaîtrisé pourra prétendre à un élevage de 2.000 porcs tout en restant en classe 2.

    Par ailleurs, afin de satisfaire aux obligations de la directive européenne 96/61/CE relative à la prévention et à la réduction intégrée de la pollution (directive IPPC), les autorisations délivrées en Région wallonne sont réévaluées afin de s'assurer que tous les établissements (nouveaux comme existants) appliquent les Meilleures Technologies Disponibles (MTD ou BAT) tenant compte des caractéristiques qui leur sont propres (économiques, environnementales).

    En ce qui concerne le stockage du lisier et la fréquence de vidanges des fosses, rappelons que la gestion, le stockage ainsi que la valorisation des effluents d'élevage sont entièrement réglementés par les dispositions du Code de l'Eau relatives à la gestion durable de l'azote en agriculture, lesquelles imposent, notamment, un stockage de minimum 6 mois des effluents liquides ainsi que des périodes d'interdiction d'épandage.