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La campagne Teledon

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 881 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 12/05/2017
    • de PREVOT Patrick
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Durant tout le mois de mai prochain, la campagne «Teledon» visera la sensibilisation, l’information et la sensibilisation au don d’organes et de sang.

    La Région wallonne soutient-elle l’initiative ?

    Quels en sont les objectifs ?

    Quels sont les chiffres des donneurs d’organes en Wallonie ?

    Quelle en est l’évolution ?

    Quel est le nombre de personnes ayant explicitement, en 2016, exprimé leur refus d’être donneur ?

    Quelle en est l’évolution sur les dernières années ?
  • Réponse du 02/06/2017
    • de PREVOT Maxime

    L'opération de sensibilisation, d'information et d'incitation au don d'organes et de sang « Teledon », soutenue par la Région wallonne, a débuté le 3 mai et se terminera le 20 mai 2017 à Bruxelles et dans toute la Wallonie, y compris dans la Communauté germanophone. Une subvention de la Wallonie d’un montant de 30.0000 euros a été octroyée à l’ASBL « TELEDON » en 2017.

    L’objectif de cette opération est de rallonger la liste des donneurs d'organes et de sang alors que, chaque année, 400 Belges décèdent faute d'un organe disponible et que 250.000 patients nécessitent une transfusion sanguine.

    Le « Teledon » est en fait né d'un projet pilote mené en novembre 2015 en Wallonie picarde. Pendant deux semaines, l'opération locale avait réussi à générer quelque 1.700 déclarations de dons d'organes auprès des 330.000 habitants de la région, soit 3,5 fois plus de déclarations que durant une année entière.

    Forte de ce succès, la campagne a, cette année, été étendue à toute la Wallonie et à Bruxelles et devrait toucher pas moins de 4.650.000 personnes. À cette fin, un partenariat structurel a été créé avec les 13 télévisions locales de Wallonie, de Bruxelles, ainsi qu'avec les 281 communes réparties sur le territoire où est menée l'opération. La Croix-Rouge y participe également. La campagne se déclinera par ailleurs sur plusieurs supports : affichage, spots radios et TV, distribution de flyers, réseaux sociaux, promotion via diverses associations. La campagne se terminera le 20 mai par une soirée de clôture mêlant reportages, témoignages et musiques, diffusée sur les antennes des 13 télévisions locales.

    Concrètement, tout un chacun peut émettre sa volonté d'être donneur de ses organes à son décès, soit via le site internet de la campagne (www.teledon.be), soit par téléphone au call center Teledon (0800/355.44), soit en se rendant dans les communes au service état civil/population, soit dans les collectes de sang de la Croix-Rouge.

    En Belgique, la loi nous considère tous comme des donneurs potentiels et autorise le prélèvement d’organes sur le corps humain pour remplacer un organe malade par un organe sain. Tout citoyen, résidant depuis au moins 6 mois sur le territoire, peut émettre sa volonté expresse d’être ou de ne pas être donneur d’organes (après décès).

    Il doit le faire auprès de l’Administration communale de son domicile. Sans démarche auprès de la commune, la famille au premier degré, c’est-à-dire les parents, les enfants ou le conjoint vivant sous le même toit, sont toujours consultés quand le défunt ne s’est pas déclaré donneur via le Registre national, et sont donc susceptibles de s’opposer au prélèvement. C’est pourquoi il est primordial d’exprimer sa volonté en matière de don d’organes aux membres de sa famille. En effet, quand le donneur vient à décéder, s’il a choisi d’être donneur, sa famille va très rapidement se mettre en action pour interpeller le corps médical afin que la volonté du donneur défunt soit exaucée. Et quand on sait que les organes doivent être prélevés dans les heures qui suivent le constat du décès, c’est très important.

    De plus, la famille qui vit un moment très douloureux lié à la mort d’un être cher va se mettre dans une démarche qui consiste à donner un sens à sa disparition, puisque le don de ses organes va permettre de sauver la vie d’autres personnes et quelque part permettre au défunt de continuer à vivre au travers d’eux. Si le défunt n’a pas annoncé sa volonté d’être donneur de ses organes à sa famille, lorsque le corps médical va annoncer le décès à la famille et suggérer le prélèvement d’organes, la famille déjà très affectée par le décès et surprise par la sollicitation du corps médical de pouvoir prélever des organes, n’aura pas toujours une réponse positive. Cela nous rappelle le besoin criant d’aborder le dialogue en famille et de chacun, sensibiliser son entourage. L’opposition des familles au moment du drame est encore très fréquente, elle oscille entre les 30 et 40 %.

    En 2005, 190.158 oppositions et 33.003 déclarations de dons d’organes étaient recensées au registre national. En 2016, 190.068 oppositions et 244.212 déclarations d’organes étaient quant à elle recensées au Registre national (source : SPF Santé publique).

    Dernièrement, des Députés N-VA et CD&V ont déposé une proposition de loi afin de rendre l'enregistrement des donneurs d'organes également possible auprès du médecin généraliste. Selon les parlementaires, l'enregistrement pourrait facilement se faire via la plateforme eHealth qui met les données médicales à disposition du personnel de santé. Jusqu'à ce jour, il n'est possible de s'enregistrer comme tel qu'en se rendant à la commune au service état civil/population.