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La situation des producteurs céréaliers wallons

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 467 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 12/05/2017
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    L’année 2016 a été particulièrement mauvaise pour les producteurs céréaliers wallons. Certains s’en inquiètent, surtout si les conditions ayant conduit à ces difficultés en 2016 resurgissent en 2017.

    Quelle est, ce jour, la situation des producteurs wallons de céréales ?

    Les indicateurs en possession de Monsieur le Ministre présagent-ils une meilleure année que 2016 ?
    Dans la négative, quelles mesures préventives préconise-t-il auprès de son administration et des producteurs ?
  • Réponse du 07/06/2017
    • de COLLIN René

    L’année 2016 fut très décevante en Wallonie pour la récolte des céréales sur le plan quantitatif et qualitatif. Par ailleurs, les prix très bas dus aux productions mondiales très élevées ont aggravé le manque à gagner.

    Durant l’hiver et le printemps, la météo a été très sèche sur l’ensemble de la Wallonie. Sur la majeure partie de la Wallonie, les précipitations n’atteignent qu’entre 40 % et 60 % des moyennes historiques. Le déficit est plus marqué sur le centre et le sud de la province de Luxembourg. En escourgeon, les semis se sont déroulés dans des conditions idéales, les sols ayant une humidité résiduelle suffisante. Cependant, le gel du 20 avril a coïncidé avec un stade sensible de l’escourgeon et a, dans certaines situations, réduit significativement la production du pollen des étamines. Il faut attendre pour voir l’impact que cela aura sur la fécondation. En froment et en épeautre, les conditions de l’automne ont favorisé le non-labour et le travail simplifié du sol. Les cultures ont bien levé et le couvert était homogène à la sortie de l'hiver. En orge de brasserie, la situation actuelle peut être considérée comme « normale ».

    Le climat peu propice de ce début d’année a généralement freiné le développement des ravageurs et des maladies des céréales, laissant présager une diminution du poste « produits phytopharmaceutiques ». Les moissons se dérouleront dans plusieurs semaines et de nombreux événements peuvent encore survenir. En outre, par rapport à d’autres cultures, les céréales peuvent avoir des mécanismes de compensations rendant hasardeuses toutes prévisions actuellement.

    Le marché des céréales est un marché mondial. En 2016, si la production de céréales a été particulièrement mauvaise dans le Benelux, en France et dans une partie de l'Allemagne, le tableau était nettement moins sombre pour les autres principaux producteurs mondiaux comme les États-Unis, le Canada et, surtout, les « pays de la mer Noire » (Russie, Ukraine et Kazakhstan), principaux concurrents de l'Europe de l'Ouest sur les marchés du pourtour méditerranéen. Ces bons rendements ont entraîné les prix à la baisse. Actuellement, l’Italie et le nord-est de l’Espagne sont en déficit de pluviométrie important. L’Allemagne, la Pologne et les pays de l’est subissent quant à eux un déficit important de température qui impacte la floraison des céréales. Les prévisions de récoltes de céréales australiennes sont à la hausse (+ 32 % !). Mais les stocks connus aujourd’hui sont plus faibles que les années antérieures.

    Dans le cadre du règlement relatif à l’organisation commune des marchés des produits agricoles, une seule mesure de marché est prévue pour le secteur des céréales. Il s’agit de l’intervention publique, applicable au blé tendre, blé dur et orge. La Commission pourrait éventuellement mentionner la possibilité de prendre des mesures exceptionnelles, pour autant qu’une importante crise céréalière soit réellement avérée et reconnue et que celle-ci touche une zone géographique suffisamment étendue au sein de l’Union européenne. Cette option semble peu probable. En conclusion, tout est encore possible, c’est le climat d’ici et d’ailleurs des prochaines semaines qui permettra d’en dire davantage.