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Pistes pour réduire les nuisances des porcheries.

  • Session : 2004-2005
  • Année : 2005
  • N° : 130 (2004-2005) 1

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  • Question écrite du 03/08/2005
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Une vaste étude vient d'être menée en France afin d'étudier les moyens nécessaires en vue de réduire considérablement les nuisances occasionnées par les porcheries.

    En effet, parmi les griefs les plus fréquents des riverains, on retrouve bien souvent les odeurs. De même, lors de l'installation de ces porcheries, se pose le problème de l'évacuation du lisier, notamment lorsque la porcherie est installée dans une zone dite sensible.

    Or, justement, selon cette étude française, l'intensité odorante serait fortement liée au type de sol employé. Ainsi, les élevages sur litière (paille, sciure de bois, ...) seraient nettement moins nauséabonds que ceux sur caillebotis (les porcs vivent sur un sol bétonné à claire-voie au-dessus d'une fosse qui reçoit leurs excréments).

    Or, ce type de bâtiment, très en vogue depuis les années 1970, car très économe en main-d'oeuvre, est le plus répandu. Une solution palliative consisterait tout simplement à multiplier les vidanges et à stocker le lisier dans une fosse extérieure hermétiquement couverte pour contenir les odeurs ou encore à s'équiper d'une station de traitement. Malheureusement, le coût de ces installations reste encore particulièrement dissuasif.

    De même, toujours selon cette étude, une modification du régime alimentaire des porcs pourrait réduire de manière significative les teneurs en phosphore et en azote du lisier.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de cette étude française ? Quelles sont les mesures qu'il entend développer dans les prochains mois en vue d'inciter les agriculteurs wallons à préférer l'élevage de porcs sur litière ? De même, quelles sont les mesures qui seront éventuellement développées par Monsieur le Ministre en vue de permettre, par une modification du régime alimentaire, une diminution des teneurs en azote et en phosphore du lisier porcin ?

  • Réponse du 06/09/2005
    • de BERTOUILLE Chantal

    Le secteur porcin wallon représente 4% du cheptel belge, soit un peu plus de 350.000 porcs.



    En plus des codes de bonnes pratiques agricoles rédigés par différents services de vulgarisation soutenus financièrement par la Région wallonne, l'arsenal législatif touchant le secteur agricole me paraît amplement suffisant pour atteindre les objectifs de protection de l'environnement, à la condition implicite que tous les agriculteurs respectent celui-ci.

    Le permis d'environnement, le programme de gestion durable de l'azote en agriculture et le Plan wallon de l'air devraient permettre à terme d'atteindre des niveaux de pollution encore plus respectueux de l'environnement.

    Depuis 2004, j'ai pris différentes initiatives pour, non seulement, développer ce secteur, mais également pour l'amener à se différencier d'une production industrielle.

    A ce jour, six filières de qualité différenciée ont été agréées et représentent une part importante de la production wallonne.

    Au vu des analyses effectuées par NITRAWAL, l'amélioration des techniques de production actuelle, notamment l'alimentation adaptée aux différents stades de vie de l'animal, permet de réduire sensiblement les rejets en azote et phosphore.

    Par ailleurs, plusieurs exploitations fonctionnent sur litière bio-maîtrisée (litière paillée ou de sciure). Elles font l'objet d'un suivi scientifique par l'Université de Liège. Ces initiatives bénéficient d'un soutien financier ou technique de la part de la Direction générale de l'agriculture. Une brochure présentant les éléments techniques est disponible au sein de l'administration.

    Enfin, le projet de porcherie « zéro pollution », initié par mon prédécesseur, est toujours à l'étude par un groupe d'experts scientifiques, pour identifier principalement les moyens actuels de réduction des odeurs. Cette expérience pilote vise prioritairement à mettre au point des techniques qui doivent pouvoir être transposées pour l'ensemble des producteurs.

    Suite aux travaux de recherche et au dynamisme des filières existantes, de gros efforts ont été fournis par le secteur porcin dans les domaines techniques et scientifiques afin de réduire les rejets dans l'environnement. Je reste également attentif aux différentes études qui permettront à l'avenir de renforcer notre production porcine de qualité et de développer un secteur commercial important pour notre économie.